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Fibrome utérin, entre 30 000 et 50 000 femmes seraient concernées en France chaque année

En plein essor depuis quelques années, la radiologie interventionnelle, discipline diagnostique et thérapeutique, se pose comme une alternative de traitement, moins lourde et moins contraignante tant en matière de durée d’hospitalisation, de logistique, ou encore de coûts de prise en charge. La radiologie interventionnelle propose des techniques mini-invasives pour traiter aussi bien des maladies bénignes mais invalidantes (fibromes utérins, adénome de prostate…) que des maladies graves (hémorragies aiguës, polytraumatismes, cancers, prise en charge des douleurs chroniques).

Malgré ces nombreux atouts, comment expliquer que si peu de patients aient recours à cette méthode de soins ? Explications et retours sur cette discipline innovante et porteuse d’espoir pour les patients.

Révolution et innovation : la radiologie interventionnelle pour traiter le fibrome utérin

À ce jour, on estime qu’entre 30 000 et 50 000 femmes en France se font retirer l’utérus chaque année dans le but de traiter un ou plusieurs fibromes utérins. Le fibrome est une pathologie qui concerne 30 % des femmes de plus de 35 ans. Elle peut être très handicapante au quotidien, source de règles très abondantes, d’anémie, de fatigue et d’inconfort dans la vie personnelle, familiale et professionnelle.

Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses) situées sur la paroi de l’utérus, de façon isolée ou en groupe. Aussi appelés myomes, méiomyomes ou fibromyomes utérins, les fibromes apparaissent généralement chez les femmes après l’âge de 30 ans.

« Aujourd’hui, entre 1 500 à 1 800 embolisations de fibrome sont pratiquées en France, contre environ 40 000 hystérectomies, chaque année. Beaucoup de patientes pourraient pourtant se voir proposer une embolisation de fibrome mais ce n’est pas le cas… » constate Marc Sapoval, Professeur et Radiologue interventionnel à l’HEGP (AP-HP).

Le traitement classique qui consiste à enlever complètement l’utérus (hystérectomie) est certes efficace et validé depuis de nombreuses années mais il peut entraîner aussi des souffrances physiques et psychologiques souvent imprévisibles. En outre, il peut entraîner des troubles dépressifs secondaires et nécessite une convalescence prolongée.

Pour cette raison, les radiologues interventionnels ont développé depuis 30 ans une technique alternative : l’embolisation. Celle-ci est réalisée lors d’une très courte hospitalisation (sans cicatrice abdominale) et permet un retour aux activités normales en une semaine. Cette technique innovante et mini-invasive permet de dévasculariser le fibrome sans endommager l’utérus. L’embolisation permet également une diminution significative de la durée d’hospitalisation comme du temps de récupération post-opératoire de la patiente.

La technique d’embolisation a été validée dans un document de recommandation en collaboration avec le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France (CNGOF), publié en 2011. L’embolisation des fibromes utérins est particulièrement indiquée chez la femme n’ayant plus de désir de grossesse. Malheureusement, bien que ces recommandations précisent que les patientes doivent être informées de l’existence de cette technique, seulement 3 % des femmes concernées ont aujourd’hui recours à cette solution…

La profession des radiologues interventionnels soutient la mise en place d’un dialogue multipartite associant l’ensemble des professionnels concernés (gynécologues, chirurgiens et radiologues) afin d’établir les meilleures options de prise en charge possibles pour traiter la patiente, lui garantissant ainsi le libre choix parmi les différentes options qui s’offrent à elles.

Au-delà du traitement du fibrome utérin, la technique d’embolisation s’applique aujourd’hui à d’autres pathologies bénignes telles que l’adénome de la prostate ou encore le traitement des hémorroïdes.

La radiologie interventionnelle : une chance pour les patients et une réponse aux enjeux d’optimisation des dépenses en santé.

Plus largement, la radiologie interventionnelle permet de traiter aussi bien des maladies bénignes, mais très handicapantes au quotidien (fibrome utérin, adénome de la prostate, hémorroïdes etc.), que des pathologies lourdes ou à urgence vitale (cancers, anévrisme, AVC…). Toujours à la pointe de l’innovation et de la recherche clinique, cette discipline se donne pour priorité le développement de l’offre de soins et l’amélioration de la qualité de vie des patients. Enfin, les moyens techniques mis en œuvre permettent de limiter significativement le temps d’intervention, de récupération pour les patients et donc les coûts de santé directs et indirects que cela induit…

La radiologie interventionnelle : la médecine de demain

La radiologie interventionnelle et son rôle thérapeutique font du radiologue, non seulement un maillon essentiel du diagnostic, mais aussi un acteur décisif dans le traitement moins invasif de pathologies souvent sévères. C’est un fait dorénavant incontestable : la radiologie interventionnelle soigne, soulage, protège et répond aux attentes des patients.

Au cœur de l’innovation médicale, cette technique a vocation à devenir de plus en plus prégnante dans le parcours de soins et le traitement des patients.

« Avec des coûts globaux moins élevés qu’une intervention chirurgicale et une efficacité démontrée, la radiologie interventionnelle répond pleinement aux enjeux de pertinence des soins et d’optimisation des dépenses en santé : des traitements efficients et moins invasifs, une durée d’hospitalisation réduite, une diminution significative de la durée de convalescence post-opératoire (cicatrisation, douleur, etc.) et donc une reprise plus rapide des activités professionnelles et personnelles. » conclut le Docteur Frédéric Cohen, Radiologue Interventionnel à l’Hôpital européen de Marseille.

Illustration : DR
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