Alors que le nombre de cas et de pays infectés continue d’augmenter – des premiers cas ont été enregistrés à Dakar (Sénégal), au Maghreb, au Proche-Orient, en Amérique du Sud – y compris dans des pays déjà touchés (nouveau foyer dans le Morbihan) comme la France, des professionnels de santé font des prévisions tout à fait inquiétantes… et ce même si la moitié des 90.000 personnes infectées par le coronavirus dans le monde ont guéri.
Sur le canal coronavirus info Live (t.me/coronalive), sur Telegram, on peut ainsi lire en date du 1er mars : « certains gouvernements européens ont créé hier une task force commune et se partagent les informations. En Suisse, ça chauffe, les autorités envisagent le pire scénario et ont admis qu’il n’était plus du tout question d’empêcher l’épidémie, mais de gagner du temps et la ralentir. L’infection d’une grande partie de la population n’est donc plus une possibilité, c’est une certitude ».
D’autres pays – qui n’ont rapporté que peu ou pas de cas – semblent se soucier très peu du coronavirus : notamment les Balkans, l’Amérique du sud, le sous-continent indien, la Turquie – engagée dans un bras de fer géopolitique voire militaire à la fois avec l’Europe, la Russie, l’Iran et la Syrie, les pays du Golfe – les pays africains etc . « Les vieilles rivalités ressurgissent et aucun pays ne veut endosser le rôle de foyer local. Alors ils attendent chacun que la situation dégénère chez le voisin pour commencer les tests de grande envergure ».
Des cas commencent à transparaître au Maghreb – le Maroc, qui n’en n’a pas encore admis, en aurait officieusement au moins quatre. « Dans notre pays les autorités se taisent pour ne pas couler l’économie touristique », relate un marocain qui « a eu connaissance de plusieurs cas ». Un peu comme en Italie où les autorités ont préféré taire le poids de la minorité chinoise cruciale pour l’économie du nord du pays, et ne cherchent guère à en savoir plus sur le « patient zéro », premier cas infecté, toujours pas trouvé.
De 25 à 70% de la population mondiale infectée ?
Toujours sur le même canal, « selon les experts, imaginer que 25% de la population mondiale sera infectée semble un minimum, et les projections les plus poussées montent à 70%. Faisons un bref calcul. Il y a 7.7 milliards d’habitants sur terre, admettons qu’il y a 2.5 fois moins d’infectés que les projections optimistes, ça fait 770 millions d’infectés. Le taux de mortalité est entre 2.8 et 3.8%, admettons qu’il soit de 2.8%, cela ferait 21.560.000 morts, soit 0.28% de la population mondiale ». L’estimation haute donnerait « 234.080.000 morts, soit 3.04% de la population mondiale ».
Ce genre de calcul reste cependant très flou et difficile à établir – d’autant qu’en-dessous de 50 ans, le taux de mortalité lié au coronavirus est de 0.4%, mais il augmente exponentiellement ensuite avec l’âge. Les symptômes aussi sont variables, le canal Coronavirus Live les liste : « les plus courants sont la fièvre (88%) et la toux sèche (68%). L’épuisement ‘38%), l’expectoration de mucus lors de la toux (33%), l’essouflement (18%), le mal de gorge (14%), les maux de tête (14%), les douleurs musculaires (14%), les frissons (11%) sont également fréquents ».
En Iran – où l’OMS subodore que les autorités sanitaires n’ont annoncé que la moitié, au mieux, des cas réels – et en Corée du Sud, le nombre de malaises où les gens s’effondrent subitement, notamment dans les rues et sur les quais des métros, augmente sensiblement. Autre symptôme : le nombre de pneumonies foudroyantes, actuellement en forte augmentation à Rome et en Iran.
Cependant, les morts du coronavirus – 4 à ce jour en France – restent bien en-dessous du bilan lié à la grippe saisonnière, de l’ordre de 22 par jour (8100 en 2018-19 en France). La question centrale reste cependant la mortalité : les statistiques dont nous disposons à ce jour donnent de 2.8 à 3.8% de mortalité pour le coronavirus, mais elles sont faillibles : elles ne tiennent compte ni des cas pas déclarés, ni des gens qui se sont avérés porteurs saints et ont subi la maladie sans s’en rendre compte, ou sans se soigner. La grippe saisonnière, tue, elle, de 0.3 à 0.5% des personnes infectées.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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