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De Marine Le Pen à Bruno Retailleau, cette droite « dure » qui a peur de son ombre (et qui ne comprend pas la colère populaire)

Les politiques français débattent depuis deux jours des évènements du Capitole à Washington, durant lesquels des partisans de Donald Trump, répondant à l’appel de leur président, ont envahi le Capitole – provoquant la panique du système et le meurtre de 4 manifestants dont cette jeune femme, ancienne militaire, qui n’intéresse pas la presse mainstream.

Et ce que l’on peut retenir de ces interventions, outre l’américanolâtrie d’un président de la République qui a osé prendre la parole de façon officielle devant le drapeau américain, outre le torrent médiatique contre les partisans de Donald Trump – là où les mêmes médias encensaient les Black Lives Matter qui cassaient tout sur leur passage, c’est une nouvelle fois, la capitulation de la droite dite « dure » devant les évènements.

Ainsi, de Marine Le Pen et ses lieutenants (Julien Odoul en tête) à Bruno Retailleau et les siens, en passant par Nadine Morano, ils se sont TOUS sentis de le besoin de s’offusquer publiquement de ces évènements. On a même vu le sénateur vendéen déclarer que Donald Trump devrait rendre des comptes pour ces évènements, ce qui doit tout de même bien faire rire le futur ex président américain…

Ces condamnations sont révélatrices, d’une droite dite « dure » et qui a pourtant peur de son ombre (surtout pas de vagues), d’une droite qui par ailleurs, semble définitivement ne pas comprendre les colères populaires, qui plus est lorsque celles-ci proviennent d’un autre continent…

Rappelons déjà que lorsque Donald Trump a été élu, on a eu droit à un festival de réactions mitigées, ou de joies contenues dans cette droite de type « Je ne partage pas les idées de M. Trump, mais c’est le symbole de…» plutôt que de clairement à leurs interlocuteurs : « C’est le bras d’honneur adressé à votre système ». Ne parlons même pas de la droite molle qui elle, a condamné majoritairement Trump…ce qui en dit long .

Lorsque les Gilets jaunes ont déferlé sur la France, cette droite « dure » a beaucoup observé, commenté, très peu participé. Parce qu’il ne fallait pas apparaitre sans doute comme un agitateur. Marrant pour des personnes qui se revendiquent parfois de l’héritage Chouan, Vendéen, de ce côté de l’échiquier politique. Aussi absurde que les condamnations de l’envahissement du Capitole par M. Mélenchon au nom de la démocratie, lui qui n’a de cesse de glorifier la Révolution française, dont tout un chacun sait qu’elle s’est faite par le vote, et dans la paix des ménages…

Lorsqu’une partie des électeurs de Donald Trump (il faut rappeler à ces élus français qui condamnent que les électeurs de Donald Trump sont plus nombreux que la population française, ce qui devrait les rendre un peu plus modeste dans leurs commentaires) a répondu à l’appel du président encore en place, ils l’ont fait pour une raison précise : la contestation du résultat de l’élection – qui peut certifier qu’il n y a pas eu fraude massive ? Pourquoi les élections en Ukraine ou en Egypte seraient moins sûres que les élections dans un pays aussi grand que les Etats-Unis, et tendu comme cela n’a jamais été ?

Doit-on par ailleurs rappeler que ces dizaines de millions d’électeurs se voient cracher (uriner) dessus depuis 4 ans par la presse mainstream au pouvoir. Ils voient les réseaux sociaux censurés, ils voient pour certains leurs carrières professionnelles ou universitaires menacées simplement parce qu’ils soutiennent Donald Trump qui a voulu redonner sa fierté à une population américaine qui ne souhaite pas disparaitre dans le silence des changements politiques, mais aussi et surtout démographiques.

Ils voient leur monde s’effondrer petit à petit, et n’entendent pas mourir sans réagir. Et pour l’instant, ils sont plutôt gentils et pacifistes dans un pays où beaucoup d’Etats permettent de posséder, mais aussi de porter une arme…

Mais cela, ni Marine Le Pen, ni Bruno Retailleau, ni Nadine Morano ne semblent le comprendre. Ni Eugénie Bastié d’ailleurs, qui s’inquiète elle que la défaite du « Trumpisme » emporte avec elle toute contestation conservatrice….

Obsédés qu’ils sont par le vote, par le système électoral, par la « démocratie » à la française, ils sont incapables de comprendre le monde autrement que par ce prisme. Comme si d’une part, ce prisme était valable partout. Comme si d’autre part, la Démocratie parlementaire ou la République étaient forcément les systèmes politiques et sociétaux les plus aboutis. Comme si tout ceci ne se discutait pas.

L’actualité ne leur donne pas raison. A Hong-Kong, la population n’a pas attendu le résultat d’un vote pour exiger de la Chine que lâche du lest. Elle est descendue, violemment, dans la rue, et a fait face à une autre violence, celle d’un Etat qui se défend. Doit-on revenir sur Maïdan en Ukraine, sur les « Printemps arabes », sur les révolutions sud américaines ? Alors ils rétorqueront que « les USA sont une démocratie ». C’est leur point de vue (et celui des observateurs qui n’ont sans doute jamais mis les pieds de l’autre côté de l’Atlantique, hormis à New York, Washington ou Los Angeles . Mais ce n’est manifestement plus le point de vue d’une partie de la population qui se sent flouée, humiliée, et clairement en danger, et donc qui décide d’accompagner son vote d’autres actions plus « viriles ».

Que la presse mainstream fasse ensuite son rôle de laquais du système en place, en mettant en avant les personnages les plus farfelus, les plus clivants aussi, de cette contestation, c’est son rôle (on attend toujours les mêmes reportages au coeur d’un cortège de la CGT, il y aurait aussi beaucoup à dire sur quelques looks et propos improbables…). Mais que les politiques censés incarner l’opposition au système – et là c’est plutôt Marine Le Pen que Bruno Retailleau, pleinement intégré en son sein, qui est visée – se mettent à raisonner et à commenter sous le prisme des images qu’on leur montre, sans prendre le temps de s’informer autrement, sans avoir le recul nécessaire, cela en devient presque inquiétant.

A moins que la lâcheté soit une qualité pour avancer en politique…

Dans l’optique de changements sociétaux majeurs, pouvons-nous encore espérer – pour ceux qui ont déjà espéré – quoi que ce soit de toutes ces personnalités politiques dites « de droite dure » ? Poser la question, c’est déjà y répondre.

YV

« Les lieux du pouvoir institutionnel exercent sur les révolutionnaires une attraction magnétique. Mais lorsque les insurgés parviennent à investir les parlements, les palais présidentiels et autres sièges des institutions, comme en Ukraine, en Libye ou dans le Wisconsin, c’est pour découvrir des lieux vides, vides de pouvoir, et ameublés sans goût. Ce n’est pas pour empêcher le « peuple » de « prendre le pouvoir » qu’on lui défend si férocement de les envahir, mais pour l’empêcher de réaliser que pouvoir ne réside plus dans les institutions. Il n’y a là que temples désertés, forteresses désaffectées, simples décors – mais véritables leurres à révolutionnaires. L’impulsion populaire d’envahir la scène pour découvrir ce qu’il se passe en coulisse a vocation à être déçue. Même les plus fervents complotistes, s’ils y avaient accès, n’y découvriraient aucun arcane ; la vérité, c’est que le pouvoir n’est tout simplement plus cette réalité théâtrale à quoi la modernité nous a accoutumés.
La vérité quant à la localisation effective du pouvoir n’est pourtant en rien cachée ; c’est seulement nous qui refusons de la voir tant cela viendrait doucher nos si confortables certitudes. ». A nos amis

Crédit photo : pixabay
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “De Marine Le Pen à Bruno Retailleau, cette droite « dure » qui a peur de son ombre (et qui ne comprend pas la colère populaire)”

  1. Jean Pierre lenoir dit :

    Il fallait s’attendre à ces réactions opportunistes de ces gens dits de droite mais qui veulent toujours avoir sur leur droite de quoi donner le change de leur respectabilité. Trop facile! Trump a été poussé à bout pendant quatre ans et quand on sème le vent comme l’ont fait les Clinton,Obama, Pelosi et consorts qu’on ne s’étonne pas de récolter aujourd’hui la tempête
    Jean Pierre Lenoir

  2. Richard dit :

    Définition de “mainstream” trouvé sur internet (car mes dictionnaires français, anglais, italien, et espagnol, ignorent de mot) : “Phénomène de masse suivi par un large nombre représentant ce qui est à la mode, d’actualité.”
    Alors j’en conclu que la “presse mainstream” c’est celle qui est à la mode maintenant. Pourquoi ne pas écrire simplement “la presse à la mode” au lieu de la presse mainstream.
    A part ça, merci pour vos articles que j’apprécie.

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