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Lituanie : nouvelle offensive migratoire contre les frontières extérieures de l’Union européenne

La Lituanie fait face depuis le début du mois de juin à un afflux de migrants tacitement autorisé, voire organisé, par le gouvernement du pays voisin, la Biélorussie. Face à l’instrumentalisation des clandestins par le régime biélorusse, l’Union européenne dont fait partie la Lituanie apparait plus que jamais désarmée et empêtrée dans ses contradictions.

Les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Biélorussie, une pratique ancienne

Depuis plusieurs années, l’Union européenne applique à l’encontre de nombreux pays tiers des mesures restrictives de durées plus ou moins longues. Elles visent à protéger les Etats membres de l’U.E. contre des menaces extérieures, et aussi à infléchir par des sanctions économiques la politique des gouvernements concernés.

L’application de mesures restrictives à l’encontre de la Biélorussie n’est pas une pratique nouvelle : dès 2004, l’Union européenne imposait des restrictions au commerce avec ce pays, motivées par la disparition de personnes dont les autorités du pays seraient responsables.

Plus récemment, les 4 et 24 juin 2021, de nouvelles sanctions impactant plusieurs secteurs d’activité de la Biélorussie ont été décidées par le conseil de l’Union européenne, suite au détournement le 23 mai d’un avion de la compagnie Ryan Air à Minsk afin d’arrêter un dissident politique.

Riposte immédiate de la Biélorussie

La riposte des autorités biélorusses ne s’est pas fait attendre : elles ont rapidement organisé une offensive migratoire contre le pays voisin membre de l’Union européenne, la Lituanie.

Selon des sources lituaniennes , 9 vols commerciaux auraient été organisés entre Bagdad et la capitale biélorusse entre le 1er et le 19 juin transportant à leur bord des migrants. Le nombre de vols commerciaux entre Istamboul et Vilnius aurait doublé dans la période par rapport à la fréquence habituelle. Les milliers de voyageurs  acheminés en Biélorussie sont issus de Syrie, de Gambie, de Guinée et d’Inde.

La vocation « touristique » de ces voyages invoquée par les autorités biélorusses ne doit pas faire illusion : les migrants se sont rapidement dirigés à la frontière entre la Biélorussie et la Lituanie, afin d’entrer dans l’Union européenne et l’espace Schengen. En raison de sa frontière commune avec la Biélorussie longue de 680 kilomètres, la Lituanie est à un avant-poste du contrôle des flux migratoires à destination de l’Union européenne.

Au début du mois de juillet, le nombre de clandestins arrêtés par les autorités lituaniennes à la frontière avec la Biélorussie atteignait 1 098, alors qu’il était 12 fois moins important en 2020. Chaque jour, c’est près d’une centaine de migrants que la Lituanie voir arriver sur son territoire.

La Lituanie se barricade

Pour contrer cette offensive, le gouvernement lituanien a déclaré l’état d’urgence et déployé des militaires à la frontière avec la Biélorussie. Il a également décidé l’installation d’une clôture en fil de fer barbelé qui sera dans un deuxième temps remplacée par un mur frontalier. Il a enfin permis, au grand dam des O.N.G., la détention collective des migrants entrés clandestinement dans le pays.

Le renfort apporté par le corps européen de garde-frontières de l’espace Schengen, Frontex, est loin d’être à la hauteur des enjeux : l’agence annonçait le 10 juillet porter prochainement à …24 le nombre d’agents affectés à la frontière lituanienne.

Multiplication des agressions contre les frontières extérieures de l’Union européenne

Les agressions contre les pays ayant une frontière avec des pays tiers à l’Union européenne se multiplient depuis quelques temps.

En mars 2020, le gouvernement turc annonçait l’ouverture de sa frontière avec la Grèce. Des milliers de « migrants », en fait des clandestins, des hommes jeunes, exceptionnellement syriens, se sont massés à la frontière et pour certains d’entre eux, ont affronté les forces de l’ordre grecques pour pénétrer en Europe. Le motif à peine voilée de cette offensive était la volonté des autorités turques de renégocier l’accord migratoire passé avec l’Union européenne en 2016.

Le 17 mai 2021, plusieurs milliers de Marocains ont, parfois en agressant des douaniers espagnols, forcé la frontière pour accéder au territoire espagnol de Ceuta, au nord du continent africain. Ces franchissements n’ont été possibles qu’avec le consentement tacite des autorités marocaines. Bien que non revendiquée officiellement, cette manœuvre aurait été organisée par le gouvernement marocain en représailles à l’accueil par l’Espagne d’un leader du Front Polisario, militant pour l’autonomie du Sahara occidental, pour se faire soigner.

L’Union européenne incapable d’arrêter l’immigration clandestine

Les pays aux frontières extérieures de l’espace Schengen ont bien compris la faiblesse de l’Union européenne face à l’immigration clandestine. La commission européenne ne cesse en effet de baisser la garde dans ce domaine.

L’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, censée renforcer les douaniers des pays de l’espace Schengen, est ainsi « marquée à la culotte » par la commission européenne. La commissaire européenne Ylva Johansson a exigé récemment que Frontex augmente notablement le nombre d’« observateurs des droits fondamentaux ». Cette demande fait suite aux accusations de parlementaires européens de gauche selon lesquelles Frontex pratiquerait des refoulements en mer méditerranée de clandestins qui tentent de gagner les côtes européennes.

La commissaire aux affaires intérieures s’emploie également à conclure un nouveau pacte sur l’asile et la migration prévoyant une répartition et une relocalisation automatique des clandestins arrivant en Europe sur des bateaux de passeurs et d’O.N.G.

Ylva Johansson vient enfin d’annoncer le déblocage d’un budget de 300 millions d’euros pour favoriser la relocalisation de 30 000 migrants d’ici la fin de l’année 2022.

Les déclarations fermes de la commissaire aux affaires intérieures suite aux intrusions téléguidées de migrants en Lituanie apparaissent dans ce cadre bien dérisoires, à l’image du renfort apporté par Frontex aux autorités lituaniennes. Les dernières mesures annoncées par la commission européenne vont dans un sens contraire et pérennisent l’immigration clandestine.

Les pays qui entendent faire pression sur l’Union européenne ont identifié sa faiblesse en la matière. Dans ce contexte, les événements en cours en Lituanie risquent de ne pas être les derniers. Les Etats membres de l’U.E. pourraient être amenés à s’affranchir de plus en plus fréquemment des règles imposées par l’Union européenne et les traités internationaux, à l’image de la Lituanie ou de la Grèce, dont le premier ministre a récemment affirmé : « les gardes côtes ne sont pas un service d’accueil. Ils sont là pour garder nos frontières ».

Paul Tormenen

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Lituanie : nouvelle offensive migratoire contre les frontières extérieures de l’Union européenne”

  1. CREOFF dit :

    Les acteurs et leurs jeux sont désormais connus de tous. La narrative consistant à faire pleurer dans les chaumières sur l’air de “soyons bons avec les gens malheureux” et “accueillons ces hordes de pauvres gens déracinés qui feront notre richesse” a vécu. L’UE, la gauche=démocrates européens coincée entre l’internationale des travailleurs héritée du marxisme, l’ode à la diversité, au droit à la différence, à tous LGBT.. impose un combat sociétal en déroute idéologique et en contradiction avec la réalité des peuples. Combien de temps encore… Le mur de Lituanie est un autre mur de Berlin…

  2. patphil dit :

    la lituanie se barricade mais la france ne le doit pas !
    au nom des “valeurs” européennes ! mdr

  3. Laure56 dit :

    ‘L’UE incapable d’arrêter l’immigration clandestine’ : non, elle ne le veut pas. Clandestine ou légale d’ailleurs, peu importe, seule compte l’application de leur programme d’importation d’extra-européens.
    Pour le moment, notre attention se porte sur les mesures honteuses que le gouvernement nous impose, officiellement pour lutter contre le virus. Mais que cette résistance légitime ne nous fasse pas perdre de vue qu’il faut également résister à leur programme de destruction des peuples européens. Affirmons notre identité d’autochtone, résolument. https://blanche-hermine.com

  4. Rems dit :

    Trop drôle la riposte des états sanctionnés ! Bien fait pour l’UE et j’espère que tous ces migrants iront à Bruxelles semer la chaos !!!

  5. louis dit :

    je suis mdr ! ils nous en collent partout bientot jusqu’en siberie … ou poutine les enverra faire du tourisme a la kolima : club med version KGB !

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