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Après les incidents du 4 septembre à Lyon, un manifestant : « Après avoir éteint les Gilets jaunes, l’extrême gauche ne doit pas parvenir à éteindre la contestation anti pass sanitaire »

Ce 11 septembre, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont à nouveau défilé dans toute la France contre le pass sanitaire. Force est de constater que la mobilisation diminue par rapport à cet été, ce qui peut paraitre surprenant, même s’il est certain que le bras d’honneur hebdomadaire adressé par les autorités aux manifestants (par le silence), couplé avec les exactions commises par certains groupuscules antifas ou d’extrême gauche dans des manifestations pourtant unitaires, a de quoi provoquer quelques défection.

Ce fut d’ailleurs le cas, le 4 septembre à Lyon (et à nouveau ce week-end, à Paris et à Toulouse), alors que l’extrême gauche « antifa » a violemment attaqué le cortège de manifestants, une partie d’entre eux étant identifiés comme « d’extrême droite ». Nous avons retrouvé Arnaud, qui manifestait ce jour-là, qui est militant associatif sur lyon, et qui semble connaitre parfaitement les agissements de ces groupes « antifas ». Interview.

Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?

Arnaud Lyon : Merci de me recevoir pour cet entretien qui promet d’être instructif et plein de révélations. Je m’appelle Arnaud et suis âgé de 20 ans. Je suis étudiant en commerce. Je suis par ailleurs engagé associatif et particulièrement intéressé par la question de l’extrême gauche, notamment à Lyon, ville où je réside. Je participais à la manifestation anti-pass du 4 septembre attaquée à Lyon par des antifascistes.

Breizh-info.com : Les antifas ont-ils changé, sociologiquement, ces dernières années ? Il semblerait que les codes ne soient plus vraiment les mêmes qu’au début des années 2000…. et que le recrutement non plus. Qu’en est-il ?

Arnaud Lyon : Je pense qu’il y a du vrai là-dedans. La caricature du militant antifasciste en études de lettres ou de sciences sociales semble s’effacer, au même titre que celui du « redskin » ou punk, au profit du type de la racaille racisée. En usant de la rhétorique décolonialiste, Black Lives Matter ou pro immigration et d’une communication plus musclée, la mouvance s’est évidemment attiré la sympathie du jeune public issu de l’immigration. Finalement, les casseurs de fin de manifestation, souvent des racailles qui en profitaient pour harceler les forces de l’ordre, ont rejoint le black bloc antifa pour ne former plus qu’une seule et même entité. La mouvance antifasciste a d’ailleurs toujours eu l’ambition de s’implanter dans les quartiers pour pouvoir se servir des jeunes d’origine immigrée afin de compenser leur manque de consistance dans la confrontation physique avec leurs opposants du camp national.

Aujourd’hui, en jouant des arguments des violences policières notamment, leur sociologie évolue évidemment. Enfin, on observe un vrai changement démographique dans notre population, encore plus chez les jeunes. Il est donc logique que des jeunes issus de l’immigration rejoignent cette mouvance.

Breizh-info.com : Comme à Nantes fin juillet, des militants antifas ont attaqué la manifestation de Lyon, contre le pass sanitaire, samedi 4 septembre. Pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est exactement passé ?

Arnaud Lyon : Le 4 septembre 2021 s’élançait à Lyon pour le huitième samedi d’affilée une manifestation familiale et pacifique contre le Pass sanitaire. Une heure après le départ du cortège de la place du Gros caillou dans le quartier de la Croix-Rousse, à l’angle entre le boulevard des Canuts et la rue Pelletier, une quinzaine de militants antifascistes armés de casques et de barres de fer surviennent pour s’en prendre à des manifestants pacifiques. Durant l’attaque, un passant qui rentrait chez lui a notamment reçu des coups de casque de moto sur la tête et d’armature de chaise métallique.

Il s’en en sorti avec 30 jours d’ITT, une fracture de l’index, quatre dents cassées et des plaies au visage. Après un bref et violent contact, les agresseurs sont mis en déroute par une réaction d’autodéfense du cortège. L’attaque a ensuite été revendiquée sur leurs réseaux sociaux par la Jeune Garde Lyon, groupuscule antifasciste lyonnais.

Un membre de la Jeune Garde présent lors de l’attaque, casque de moto à la main, a déjà été interpellé : Il a expliqué aux enquêteurs avoir été pris à partie par des individus d’extrême-droite et avoir donné un seul coup de poing, dans le but de se défendre.

Breizh-info.com : Il semblerait que ce ne soit pas la première attaque de « La Jeune garde Lyon ». Qui sont-ils ? Ils accusent aussi fréquemment l’extrême droite de les attaquer tout en revendiquant l’auto défense, quid ?

Arnaud Lyon : La Jeune Garde est un des groupes antifascistes à Lyon, il a été fondé en 2018 par Safak Sagdic, ancien des Voraces, ainsi que par Raphaël Archenault, ex-militant du NPA. Ce groupe fonctionne plus comme une bande évoluant dans une guerre de groupe que comme un réel groupe militant, essayant tant bien que mal à ramener dans un même combat de la racaille de cité avec des militants plus politiques.

Sous couvert d’une communication victimaire propre à la mouvance antifasciste, la Jeune Garde n’a en réalité pour objectif que de harceler les patriotes lyonnais afin de créer toujours plus de buzz concernant l’extrême droite et sa prétendue violence. Agressions, dégradations de locaux, intimidations, les méthodes sont diverses. Toutes ces actions sont diffusées et assumées par la Jeune Garde sur leurs réseaux sociaux. La façon d’agir de ce groupuscule qui ne cache plus sa volonté de s’implanter et de s’institutionnaliser semble en définitive plus tenir de la bande de voyous en quête d’adrénaline que d’un mouvement politique structuré. 

Ne nous y trompons pas : chaque semaine, la Jeune Garde revendique une attaque, toujours en surnombre, sur des pseudo militants identitaires, nationalistes ou royalistes. Cette violence est le fondement même de leur groupuscule, ne pouvant exister que par cette dernière.

Breizh-info.com : L’un de leurs responsables a récemment est visé par une enquête vis-à-vis d’une apologie de Boko Haram sur les réseaux sociaux, qu’en est-il aujourd’hui ?

Arnaud Lyon : Sur ses réseaux sociaux, un cadre de la Jeune Garde, Hamma Alousseini s’affiche ouvertement faisant la promotion de Boko Haram. Boko Haram, qui rappelons-le, vise à établir un califat islamique et s’est rendu coupables de nombreuses exactions, massacres, prise d’otages, etc. en Afrique de l’Ouest.

Sur son compte Instagram, il avait également tourné en dérision l’assassinat de Samuel Paty, en partageant une photo de la tête décapitée de l’enseignant et commentant : « À force de critiquer, insulter la même religion, voilà le résultat ».

Une enquête pour apologie du terrorisme et diffusion de l’enregistrement d’image relative à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne a été ouverte en janvier 2021.

Hamma Alousseini a par ailleurs été condamné en août 2020 avec plusieurs de ses camarades pour une agression à 30 contre 2 dans un bar du Vieux Lyon Il avait d’ailleurs été condamné en 2018 pour des actes de violences sur un stadier lors d’un match OM-OL en 2015.

Ce même militant a été identifié sur des vidéos de l’attaque du cortège samedi dernier, en compagnie de Grégory F, lui aussi condamné lors de l’expédition punitive dans le Vieux-Lyon.

Breizh-info.com : A contrario, un autre de leur responsable, Raphaël Archenault, qui a déclaré récemment avoir été agressé à Paris par des militants nationalistes, semble chercher à lisser son discours sur les réseaux sociaux, et à s’ouvrir des portes, auprès de la gauche et de l’extrême gauche. Qu’en est-il ?

Arnaud Lyon : La Jeune Garde tente en effet de se banaliser dans les cercles politiques d’extrême gauche depuis quelques mois : Participation à l’université d’été de la France Insoumise (Amfis) à Valence, participation à de nombreuses manifestations à Lyon aux côtés d’élus de la majorité écologiste, liens avec Mediapart dans une émission tournée avec Safak Segdic son lieutenant et le « journaliste » Usul, tentative d’institutionnalisation via les réseaux sociaux et le soutien de Thomas Portes et David Guiraud notamment. À travers l’image lissée de son porte-parole Raphaël Archenault qui ne rechigne cependant pas à participer aux expéditions punitives de son groupuscule, la Jeune Garde aime à se plaindre des « attaques fascistes » qui gangrèneraient la ville de Lyon et tente de se faire une place dans la scène politique locale, en vain. 

L’exemple de Paris est d’ailleurs symptomatique de ce double discours. Raphael A. était tout heureux de diffuser sur Instagram l’attaque de ses compères sur le cortège mais tout malheureux d’avoir reçu en quelque sorte la monnaie de la pièce. C’est un exemple parfait du double visage du groupuscule.

Mais à trop vouloir jouer de ces doubles facettes, ils risquent d’y perdre gros. Je pense que les personnalités publiques et les organismes et syndicats qui les fréquentent ne se rendent pas compte de la réalité de la bande de voyous à qui ils donnent du crédit.

Breizh-info.com : Finalement, ces affrontements permanents entre « antifas » d’un côté et nationalistes de l’autre, sur Lyon comme dans d’autres villes, ne font-ils pas le jeu des autorités, qui peuvent ainsi donner libre court à la répression tout en divisant un mouvement (contre la tyrannie sanitaire) plutôt populaire et finalement assez peu politisé ?

Arnaud Lyon : Je pense que la question n’est dans un premier temps pas ici. On l’a vu durant la genèse des gilets jaunes et maintenant dans celle des manifestations contre le pass sanitaire, l’extrême gauche se plaît à intégrer puis détruire des mouvements aux racines populaires et aux revendications identitaro-libertaires. L

Les affrontements éclatent, car les mouvements sociaux ne veulent pas être travestis par l’extrême gauche et ses revendications à mille lieues des priorités (sans-frontiérisme et autres lubies socio-économiques). Les cortèges ne veulent pas être guidés par un char dansant de la CGT ou de Sud-Solidaires qui détournerait à nouveau les objectifs initiaux des participants. L’extrême gauche a déjà éteint la révolte populaire que constituaient les Gilets Jaunes, ils ne doivent pas y parvenir pour les mobilisations anti-pass.

Propos recueillis par YV

Photo d’illustration : DR
[cc] BREIZH-INFO.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Après les incidents du 4 septembre à Lyon, un manifestant : « Après avoir éteint les Gilets jaunes, l’extrême gauche ne doit pas parvenir à éteindre la contestation anti pass sanitaire »”

  1. Richard dit :

    Je ne comprends pas votre texte ” …affrontements permanents entre « antifas » d’un côté et nationalistes de l’autre, sur Lyon”. Il y a bien longtemps que les fascistes italiens de la guerre de 39-45 ont été vaincus, et maintenant il n’est plus nécessaire qu’il y ait encore des antifasciste contre Mussolini, mort depuis longtemps . Généralement j’apprécies beaucoup vos émissions

  2. Pic dit :

    Antifa, c’est la nouvelle dénomination des vrais fascistes
    Cela s’appelle la novlangue.

  3. patphil dit :

    j’avais 20 ans en 68, les choses n’ont pas changé aux deux extrêmes, mais les syndicats et partis de gauche défendaient vraiment les travailleurs, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui

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