Un peu plus de quatre personnes sur dix en Irlande du Nord soutiennent la monarchie, tandis qu’une majorité écrasante d’électeurs nationalistes et “autres” se disent opposés à la monarchie ou ne se sentent pas liées à elle. Les plus de 55 ans sont les plus nombreux à soutenir l’institution, qui est moins populaire chez les jeunes et les femmes.
Alors que le Royaume-Uni se prépare au couronnement du roi Charles III le week-end prochain, un sondage LucidTalk pour le Belfast Telegraph a demandé aux gens s’ils soutenaient la monarchie.
Quelque 42 % des électeurs ont exprimé leur soutien à l’institution, tandis que 33 % s’y sont opposés, 17 % ne se sentant pas liés à la monarchie et déclarant que la question même de la monarchie n’avait pas d’importance pour eux. L’opposition était la plus forte parmi les électeurs du Sinn Fein, dont aucun ne soutenait la monarchie. La vice-présidente du parti, Michelle O’Neill, et le président de l’assemblée, Alex Maskey, ont annoncé mercredi qu’ils assisteraient tous deux au couronnement à Londres ce qui a suscité des remous en interne.
Mme O’Neill a déclaré qu’elle était républicaine mais qu’elle reconnaissait que “de nombreuses personnes sur notre île considèrent le couronnement comme un événement extrêmement important”. Elle a souligné son engagement à être “un premier ministre pour tous”.
Quelque 3 557 personnes ont participé au sondage en ligne, réalisé du 21 au 24 avril. L’échantillon a été scientifiquement pondéré pour refléter la population d’Irlande du Nord.
Lorsqu’il a été demandé quel mot ou expression leur venait à l’esprit lorsqu’ils pensaient au roi Charles et à la monarchie, les cinq réponses les plus populaires étaient “gaspillage”, “argent”, “dépassé”, “non pertinent” et “tradition”.
Les électeurs du DUP (unioniste) et du TUV sont les plus fervents partisans de l’institution, avec plus de neuf personnes sur dix. En revanche, la monarchie est beaucoup moins populaire auprès des électeurs de l’Alliance et des Verts : seuls 17 % la soutiennent, 38 % s’y opposent et 32 % déclarent n’avoir aucun lien avec elle et que la question n’est pas pertinente pour eux.
Parmi les nationalistes, seuls 2 % soutiennent l’institution, 65 % s’y opposent et 32 % se sentent déconnectés. Quelque 88 % des unionistes soutiennent la monarchie, 5 % s’y opposent et 2 % ne se sentent pas concernés. Sans surprise, le sentiment républicain était le plus fort parmi les électeurs du Sinn Fein : 0 % d’entre eux ont soutenu la monarchie, 68 % s’y sont opposés et 29 % ont déclaré que la question ne les concernait pas.
Dix pour cent des partisans du SDLP ont soutenu l’institution, 55 % s’y sont opposés et 25 % ne se sentent pas liés à la famille royale.
Un électeur de l’Alliance Party sur cinq (20 %) soutient la monarchie, 32 % s’y opposent et 31 % n’ont aucun lien avec la monarchie et estiment que la question n’est pas pertinente.
Les partisans du TUV sont les plus ardents royalistes : 93 % soutiennent l’institution, 2 % s’y opposent et 1 % ne se sentent pas concernés.
Ils étaient suivis de près par les électeurs du DUP : 91 % soutiennent la monarchie, 3 % s’y opposent et 2 % s’en sentent déconnectés.
Les partisans de l’Ulster Unionist Party étaient également fortement royalistes, 84 % d’entre eux soutenant l’institution, 7 % s’y opposant et 2 % ne se sentant pas liés à elle. Étonnamment, les femmes d’Irlande du Nord sont plus hostiles à la monarchie que les hommes : un peu plus d’un tiers d’entre elles (35 %) soutient l’institution, contre 50 % des hommes.
Quelque 36% des femmes sont opposées à la monarchie et 22% se sentent déconnectées d’elle, les chiffres pour les hommes s’élevant respectivement à 31% et 12%.
Le sentiment anti-monarchique était le plus fort parmi la jeune génération : un peu plus d’un tiers (35 %) des 18-24 ans soutenaient l’institution, 44 % s’y opposaient et 15 % déclaraient qu’elle n’avait pas d’importance pour eux. La monarchie était plus populaire dans les groupes plus âgés : 52 % des 55-64 ans la soutenaient, 27 % s’y opposaient et 14 % en étaient déconnectés.
Ce basculement est à mettre en parallèle avec le basculement démographique progressif, qui rend les unionistes/protestants de plus en plus minoritaires en Irlande du Nord.
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