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Travail. La semaine de quatre jours séduit, mais pas à n’importe quel prix !

En France, plus d’un salarié sur cinq serait convaincu de la mise en place de la semaine de quatre jours dans son secteur d’activité d’ici cinq ans. Une perspective qui, si elle est plutôt bien accueillie par les actifs hexagonaux, verrait toutefois son déploiement être conditionné par un critère indispensable, à savoir le maintien du salaire.

Semaine de quatre jours : oui, mais avec quel salaire ?

L’instauration d’une semaine de travail de quatre jours, une idée qui continue de faire son chemin, notamment en France, selon l’étude « Workforce View » menée l’ADP Research Institute auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France et dont les résultats ont été publiés le 24 juillet. Des travaux qui ont pour vocation d’étudier les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail.

En France, plus d’un travailleur sur 5 (22 % contre 28 % au niveau monde) estime que cette semaine de quatre jours sera la norme dans son secteur d’activité dans les cinq prochaines années. Par secteur d’activité, les salariés de l’industrie (31 %) sont les plus nombreux à affirmer que la semaine de quatre jours deviendra la norme, suivis par ceux de l’informatique et des télécommunications (27 %), de l’immobilier et du commerce (25 %). À l’inverse, les travailleurs des médias et de l’information ne sont que 15 % à faire cette projection.

Au-delà des projections, l’étude met en avant les préférences des collaborateurs en termes de flexibilité. Ainsi, 37 % des interrogés préféreraient travailler quatre jours par semaine, en conservant le même salaire, mais avec des journées de travail plus longues. Ce chiffre atteint 41 % chez les jeunes de 25-34 ans (contre 32 % des 18-24 ans), 40 % chez ceux qui pratiquent le travail hybride (contre 31 % chez ceux en 100 % télétravail) et 39 % chez les femmes (contre 35 % des hommes) et les parents (contre 34 % chez ceux qui n’ont pas d’enfant).

Les salariés évoluant dans le commerce (44 %), l’hôtellerie-restauration (43 %) et les transports (41 %) en sont également particulièrement demandeurs, d’autant plus qu’il s’agit de secteurs dans lesquels le télétravail semble impossible à pratiquer pour la majorité des effectifs.

Le maintien d’un salaire identique reste un critère important dans la mise en place de la semaine de quatre jours, car seuls 9 % des interrogés accepteraient d’adopter ce type d’organisation pour un salaire moindre. En outre, dans le cas où ils ne pourraient pas être augmentés, la semaine de travail plus courte serait une alternative envisageable pour un quart des salariés (25 %).

Un souhait d’une plus grande flexibilité des horaires

Alors que les schémas classiques d’organisation du travail continuent d’évoluer, 18 % des travailleurs français (contre 33 % au niveau monde) considèrent que, d’ici cinq ans, la norme dans leur secteur d’activité sera de bénéficier d’une flexibilité totale des horaires de travail (à condition qu’ils parviennent à remplir leurs missions au regard d’indicateurs de productivité et de résultats).

Ce sont les salariés des secteurs de la finance (27 %), des médias et de l’information (24 %) et de l’industrie (23 %) qui sont les plus nombreux à le penser. Quant au modèle de travail hybride (présentiel et télétravail), il devrait devenir une pratique standard selon 16 % des travailleurs (28 % au niveau monde), une projection qui est encore plus visible chez ceux exerçant dans l’informatique et les télécommunications (31 %), la finance et les services (26 %).

Outre la semaine de quatre jours, d’autres options permettant de bénéficier de plus de temps libre devraient voir le jour d’ici les 5 prochaines années. À l’échelle mondiale, plus d’un quart des travailleurs (27 %) estime que, d’ici cinq ans, l’acquisition de jours de congés supplémentaires sera la norme. Ils ne sont que 11 % en France.

Et pour 18 % des collaborateurs dans le monde (10 % en France), il sera normal d’avoir la possibilité de réduire son salaire en échange d’un plus grand nombre de jours de congés annuels, tandis que 12 % (contre 7 % en France) anticipent que les congés illimités deviendront monnaie courante.

Les attentes dans ce domaine se révèlent plus élevées chez les jeunes travailleurs (respectivement 20 % et 14 % des 18-24 ans), ce qui laisse à penser qu’une nouvelle transformation des normes admises au travail se profile à l’horizon…

semaine de quatre jours

La quête d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée confirmée

Commentant les résultats de l’étude, Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse indique constater une nouvelle fois à travers cette dernière « la demande pour un meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée ; cette attente existe depuis longtemps mais cela s’est clairement accéléré depuis trois ans. Lorsqu’il n’est pas possible de proposer du télétravail ou un format de travail hybride, les employeurs peuvent répondre aux attentes de leurs talents par d’autres moyens, comme la mise en place de la semaine de quatre jours, pour les fidéliser et les motiver ».

Toutefois, l’homme met également en garde vis-à-vis d’autres conséquences possibles, estimant qu’il est « nécessaire de faire preuve de vigilance car les risques d’épuisement professionnel chez les salariés existent, que ce soit en travaillant sur des journées plus longues ou en devant réaliser leurs missions en moins de temps. De plus, il est évident qu’une semaine de quatre jours génère aussi des défis considérables en termes d’organisation du travail et du maintien du service et n’est pas réaliste dans de nombreuses organisations ».

Enfin, au mois d’avril dernier, une autre enquête d’opinion, après avoir interrogé un peu plus de 1 000 actifs français, rapportait que neuf Hexagonaux sur 10 pourraient être intéressés par l’intégration d’une entreprise offrant une semaine de travail de quatre jours. Avec, comme premier avantage cité par 70 % des répondants, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Devant une amélioration du bien-être (54 %) et une diminution du stress (32 %).

Crédit photo : publicdomainpictures.net (CC0 Public Domain/Petr Kratochvil) (photo d’illustration)
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