Chez les insoumis, on ne rigole pas. Ou bien le militant se comporte en fidèle « lignard » respectant l’autorité et les consignes de Jean-Luc Mélenchon, ou bien il dégage – ou est « dégagé ». Frédéric Mathieu, député sortant de la circonscription de Rennes-Bruz, en a fait l’expérience aux législatives de juin 2024 – comme il critiquait volontiers la direction, il est victime d’une « purge » (dans la nuit du 14 au 15 juin, il apprend qu’il n’a pas obtenu l’investiture). D’où le parachutage de la Brestoise Marie Mesmeur qui présente l’avantage d’être « très proche » (sic) de Louis Boyard (député LFI de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne), lequel appartient au premier cercle mélenchoniste.
Tout n’est pas mauvais chez Marie Mesmeur : « Je suis bretonne et d’ailleurs très fière de l’être comme beaucoup de Bretons ». Mais dans l’entretien qu’elle accorde au magazine Le Mensuel de Rennes (septembre 2024), son côté sectaire et intolérant apparaît tout de suite. Après avoir expliqué que son installation à Rennes est maintenant chose faite – « Je suis très heureuse d’être là où je suis, pas très loin de beaucoup d’amis » -, elle dézingue les députés du Rassemblement national : « Ils ne sont pas des élus comme les autres. Leurs idées, ce ne sont pas des idées, ce sont des délits. Le racisme est un délit en France (…) Je ne cautionnerai jamais que des idées comme cela rentrent de manière naturelle au sein d’une institution démocratique ». Donc les électeurs du RN portent une grande responsabilité dans cette situation. Et tout particulièrement ceux de la circonscription de Marie Mesmeur : ils étaient 11 878 (17,65 %) au premier tour et 11 754 (17,78 %) au second. Puisqu’il y a « délit », paraît-il, cela fait beaucoup de délinquants ! Que fait la police ? Pourquoi Marie Mesmeur ne saisit-elle pas la justice ?
A Rennes, les insoumis vont-ils remplacer les écolos ?
Bien entendu, les élections municipales de 2026 intéressent les militants de La France insoumise qui se verraient bien remplacer Nathalie Appéré à l’hôtel de ville. « On a besoin de jeunes formés qui étudient et qui militent ou alors au moins qui sont assez informés pour aller voter. C’est mon travail. Je ne le cache pas. Je suis moi-même une jeune qui s’est formée à travers ses engagements », explique-t-elle. Tout porte à croire qu’à ces municipales, les insoumis rennais présenteront une liste « indépendante » face à celle conduite par Nathalie Appéré, cette dernière rassemblant les socialistes et la gauche traditionnelle. Ainsi Marie Mesmeur et ses amis se trouveront en position de force pour négocier une fusion pour le second tour. Pour autant, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On remarque, en particulier, qu’aux élections européennes de juin, la liste dirigée par Raphaël Glucksmann avait nettement devancée celle de Manon Aubry (24,93 % contre 17,85 %) ; à Rennes, la social-démocratie a encore de beaux jours devant elle. D’autres éléments joueront contre LFI, outre la notoriété de Nathalie Appéré (on la voit souvent dans Ouest-France) : 74 % des personnes interrogées voient dans La France insoumise un parti d’extrême gauche, 72 % un parti qui attise la violence, 69 % un parti dangereux pour la démocratie (Ipsos, Le Monde, samedi 31 août 2024).
Dans son dernier livre « Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié ! » (Editions Les liens qui libèrent), François Ruffin reproche à LFI de ne plus s’adresser qu’à une partie du pays en délaissant des catégories populaires non racisées. « Ce n’est pas “selon moi“. C’est assumé, théorisé, revendiqué. Encore ce week-end, Jean-Luc expliquait à une manifestante : « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps. » C’est un désaccord électoral et moral qui s’est creusé depuis 2022. Je me suis engagé, il y a vingt-cinq ans, d’abord dans le journalisme, pour défendre les classes populaires de mon coin, du Val de Nièvre et des quartiers nord d’Amiens. Après le non de 2005, je deviens compagnon de route du Parti de gauche, puis de La France insoumise, sur cette base-là : contre la ligne Terra Nova, qui préconise alors d’abandonner les ouvriers au Front national, au profit d’autres “segments électoraux“, je cite : « les diplômés, les jeunes, les minorités, les femmes, les urbains ». Avec Mélenchon, nous faisons front contre ce choix de l’abandon. Mais, pour la présidentielle de 2022, lui change de ligne, mise tout sur la jeunesse et les quartiers populaires, délaisse le reste », explique François Ruffin, le leader de Picardie debout ! (Le Nouvel observateur, 12 septembre 2024)
Effectivement, dans le langage de Marie Mesmeur, les expressions “classes populaires“, “ouvriers“, “employés“ n’existent pas. Elle ne connaît que « les jeunes militants », les « jeunes qui se mobilisent partout et tout le temps »… Elle pourrait tout de même parler des immigrés qui constituent l’une des bases de son électorat – elle a réalisé 58 % des voix au premier tour des législatives dans le quartier du Blosne…
Bernard Morvan
4 réponses à “2026 : Marie Mesmeur (LFI) future maire de Rennes ?”
ça promet ! LFI est vraiment un réservoir de cinglés politiques de premier choix et de démocrates accomplis. Mais peu importe, si les rennois sont suffisamment masos, alors qu’ils aillent voter pour elle. Mais qu’ils ne viennent pas rouspèter après.
Si Nantes décide de tomber de Charybde en Scylla !
Tout est possible en Bretagne pour la gauche, c’est leur fief depuis Robespierre. Les « mariages républicains » (noyées de Nantes), les massacres perpétrés par la première république on s’en fout. Ce qu’il faut c’est faire barrage au RN. Quel programme ! Encore une greluche qui à de la démocratie plein la bouche sans connaitre le sens du mot.
Les rennois sont les habitants de Rennes-les-Bains, dans l’Aude, et aux dernières élections leur circonscription a envoyé à l’assemblée nationale un élu du RN.
Nous sommes très loin de l’ambiance rennaise de la place de la République ou de la place Sainte Anne ! 😁