Le jeune député Corentin Le Fur démarre sa mandature sur les chapeaux de roue en déposant et cosignant plusieurs propositions de loi depuis son élection. La dernière en date (pas encore mentionnée sur le site de l’assemblée) marque bien la continuité avec la politique de son père : la défense des populations rurales du Centre-Bretagne. Ainsi la proposition déposée le 1er octobre entend supprimer la liberté d’installation des médecins (à l’instar des pharmaciens) et obliger les jeune praticiens à exercer quelques années dans les zones sous-dotées.
De plus, Corentin Le Fur demande la suppression du Numerus Opertus qui empêche chaque année de former plus de médecins en France (système quasi-similaire à l’ancien Numerus Clausus). En effet, selon l’élu de Quintin : « la France doit former plus de médecins et nos jeunes qui ont la vocation ne doivent ni être forcés de renoncer, ni contraints de s’exiler pour suivre leurs études ».
Enfin une proposition de loi qui a du bon sens ! Aujourd’hui, un professeur nouvellement diplômé doit effectuer plusieurs années en « zone sensible » de région parisienne ou autre avant de pouvoir revenir dans son terroir d’origine. Les installations d’office de pharmacie sont, quant à elles, règlementées, pourquoi la même disposition ne s’applique-t-elle pas aux médecins qui s’entassent dans certains secteurs (Paris, Côte d’Azur, Lyon, …) afin de se construire une patientèle fortunée et urbaine alors même que plus de 87% de la population française vit aujourd’hui dans un désert médical !
Espérons que ces 87% suivront avec vigilance le vote de leur député lors de l’examen de cette proposition de loi…
Crédit photo : Labranche7 sur Wikipedia
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7 réponses à “Déserts médicaux : Le député Corentin Le Fur dépose une proposition de loi constructive, qui la soutiendra ?”
A quand un député qui regarde sansa priori la situation financière des médecins de campagne; voire même des généralistes des villes: Quel est leur taux de rémunération réelle sachant qu’ils sont travailleurs indépendants et que la consultation est un chiffre d’affaires pas un salaire. Avec cela, ils payent un secrétariat (désormais à distance), leurs locaux (chauffage et charges inclus), leurs assurances (tous les patients peuvent désormais porter plainte et être indemnisés mêmes s’il n’y a pas eu faute), leurs formations complémentaires. Je passe sur leur responsabilité pénale, les autorités de santé et l’ordre des médecins politisé qui impose de plus en plus la façon de soigner en leur laissant la responsabilité. Ils peuvent à tout moment leur interdire d’exercer.; Pour en vivre comme un cadre moyen ils travaillent 70 heures par semaine ou plus…Et vu les impôts sur la tranche supérieure de leurs revenus, ils décident vite de moins travailler et de fermer certains jours. De plus la retraite est inférieure à celle d’un instituteur! Ce n’est pas la vie de chateau mais au moins ils voient leurs enfants. Les enfants de medecins ne deviennent plus médecins. Ils savent. Pour être pénard, il faut aller dans les groupes pharmaceutiques, les ARS, les médecins des adminstrations..Peu de travail, pas de responsabilité, bonne paye et bonne retraite.
Pas nouveau comme proposition.
Il y a plusieurs années un médecin de Haute-Saône, le docteur Laine avait demandé la même chose sans être entendu malgré des passages dans des émissions télévisées.
Les nouveaux policiers et gendarmes ne choisissent pas leur affectation, sauf peut-être les mieux classés.Alors pourquoi pas les médecins?
Un député qui essaie de se faire mousser avec des annonces populistes mais qui ne connaît pas du tout le fond du problème.
La politique française est tellement devenue pathétique.
comme cela ne vise qu’à améliorer le sort des petites gens, ça sera ignoré par les zélites, on parie?
Attention aux effets pervers…
Je verrais un système de bourse pour les étudiants en médecine qui accepteraient de faire au moins 5 ans en zone de désert médical.
Logique aussi d’éviter les rares surpopulations de médecins dans les lieux aisés ==> un quota par habitant selon les spécialités…
Ah encore un député qui ne connait pas les dossiers…
La France est un désert médical à 87% lui-même le dit. Qu’il cite des zones sur dotées en médecins car il n’y en a pas. Les études de la DRESS montre que le maillage des médecins est correct sur l’ensemble de la France.
Pour la suppression du numerus appertus, c’est bien gentil l’effet d’annonce mais les facultés et les hôpitaux sont pleins. Difficile d’accepter davantage d’étudiants sous peine d’un enseignement bâclé…
Et enfin l’année supplémentaire dans un désert médical, les futurs généralistes se tapent déjà une quatrième année d’internat inutile donc une année de plus et on pourra dire adieu aux MG car les étudiants choisiront d’autres spécialités…
Pourtant la solution est simple, surpression des rosp et des forfaits et augmentation substantielle de la consultation (le passage à 30€ en fin d’année n’est que le rattrapage de l’inflation).
Une mesure qui ne coûterait pas cher serait de ne pas imposer les médecins qui choisissent les secteurs annoncés par l’État comme désert médicaux, du moins pendant quelques années.
Peut-on compter sur un état comme le nôtre pour l’appliquer ? J’ai comme un doute ! :))