Du 12 décembre 2024 au 29 mars 2025, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose une exposition exceptionnelle. Intitulée « Antiquité et Cinéma » ; cette rétrospective met en lumière comment les civilisations anciennes ont inspiré les réalisateurs et marqué l’histoire du grand écran.
L’Antiquité, un cadre cinématographique universel
Les civilisations antiques – Égypte, Grèce, Rome ou Babylone – offrent une richesse visuelle et narrative qui ne cesse de séduire les réalisateurs. Ces périodes historiques, marquées par des héros légendaires, des guerres épiques et des intrigues politiques, fournissent un matériau idéal pour le grand écran. L’Antiquité dépasse le simple décor historique : elle permet de véhiculer des messages universels et de réinterpréter des idéaux contemporains.
Dès les premières années du cinéma, les réalisateurs se tournent vers l’Antiquité pour valoriser le potentiel artistique et narratif de ce nouveau médium. En Italie, des longs-métrages comme Quo Vadis (1913) et Cabiria (1914) mettent en scène la grandeur de la Rome antique, servant souvent des objectifs nationalistes.
Les États-Unis emboîtent le pas avec des films comme Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille (1923), qui allient spectacle et morale biblique. Ces premières œuvres posent les bases des grands péplums hollywoodiens à venir, caractérisés par des décors monumentaux, des costumes somptueux et une mise en scène spectaculaire.
L’après-guerre marque l’avènement des péplums, ces films spectaculaires qui ressuscitent l’Antiquité avec faste. Hollywood et Cinecittà, en Italie, deviennent les centres névralgiques de ce genre. Des stars comme Charlton Heston, Elizabeth Taylor et Kirk Douglas incarnent des personnages légendaires, mêlant héroïsme et tragédie.
Parmi les œuvres emblématiques de cette période, on retrouve :
- Ben-Hur (1959), avec ses courses de chars devenues mythiques ;
- Cléopâtre (1963), connu pour ses costumes somptueux et son budget faramineux ;
- Spartacus (1960), une fresque épique sur la rébellion des esclaves.
Ces films captivent le public et établissent l’Antiquité comme un genre majeur du cinéma.
Après une période d’accalmie, l’Antiquité revient en force au tournant du 21ᵉ siècle grâce à des réalisateurs comme Ridley Scott. Gladiator (2000) relance l’intérêt pour les récits antiques, mêlant drame personnel et grandeur historique. D’autres films, comme Troie (2004) ou les adaptations humoristiques d’Astérix, réinterprètent l’Antiquité pour séduire de nouveaux publics.
En parallèle, des séries télévisées comme Rome ou Spartacus : Blood and Sand explorent les aspects politiques et intimes de cette période, témoignant de l’intérêt croissant pour ces récits intemporels.
Quand l’Antiquité séduit le 7ᵉ art
Depuis les premiers jours du cinéma, l’Antiquité a servi de toile de fond idéale pour des récits épiques, des drames mythologiques et des aventures bibliques. Des figures emblématiques comme Cléopâtre, Spartacus ou Hercule ont transcendé les époques et conquis des générations de spectateurs. Films historiques, péplums ou récits d’animation, les œuvres inspirées par l’Antiquité continuent d’éblouir par leur grandeur, leur esthétique et leur capacité à projeter des idéaux intemporels.
L’exposition rassemble plus de 200 œuvres provenant de collections prestigieuses telles que la Fondation Pathé, la Cinémathèque française, la Cineteca di Bologna et d’autres collections privées. Affiches de films, costumes emblématiques, accessoires de tournage et éléments de décor retracent l’évolution du cinéma antique, des premières expérimentations des Frères Lumière aux fresques modernes de Ridley Scott.
Les visiteurs pourront admirer des pièces incontournables comme :
- Le char emblématique de Ben-Hur ;
- Les robes somptueuses portées par Liz Taylor dans Cléopâtre ;
- Les boucliers des héros de Troie, interprétés par Brad Pitt et ses compagnons ;
- Les costumes hilarants d’Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu.
Ces trésors cinématographiques témoignent du savoir-faire des studios, des maîtres costumiers et des créateurs de décors qui ont façonné ces époques réinventées.
L’Antiquité : entre mythe et modernité
L’exposition souligne aussi comment l’Antiquité, loin d’être une simple période historique, est devenue une source d’inspiration foisonnante, adaptée aux sensibilités et aux ambitions des différentes époques cinématographiques. Que ce soit à travers des récits bibliques, des mythes gréco-romains ou des fresques égyptiennes, les films inspirés par l’Antiquité reflètent des préoccupations contemporaines :
- Messages politiques et sociaux : l’Antiquité devient un terrain d’exploration des idéaux nationalistes, des luttes de pouvoir et des problématiques sociales.
- Esthétisme spectaculaire : des décors monumentaux et des effets spéciaux immersifs attirent les foules depuis les premiers péplums italiens des années 1910.
- Exploration des héros intemporels : la force, le courage et la sensualité des personnages antiques continuent de fasciner et de captiver.
Le parcours de l’exposition propose un voyage dans les grandes périodes du cinéma :
- Les origines : les premiers courts-métrages des années 1900, qui utilisaient l’Antiquité pour valoriser le potentiel artistique et narratif du cinéma.
- L’âge d’or des péplums (1947-1965) : des films comme Spartacus, Quo Vadis, ou Cléopâtre qui ont marqué l’histoire par leur ambition démesurée et leur star-system.
- Les réinterprétations modernes : des œuvres récentes comme Gladiator de Ridley Scott ou encore les adaptations humoristiques d’Astérix qui réinventent l’Antiquité pour de nouveaux publics.
Une expérience immersive et ludique
Au-delà des objets exposés, l’exposition offre une immersion totale grâce à des extraits de films, des photographies d’époque et des vidéos documentaires. Elle dévoile également les coulisses de la production cinématographique, mettant en avant :
- La conception des décors gigantesques ;
- La création de costumes et d’accessoires ;
- Les campagnes promotionnelles avec leurs affiches et photos iconiques.
Dates : Du 12 décembre 2024 au 29 mars 2025
Lieu : Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Paris
Tarif : Entrée accessible à tous, avec des réductions pour les jeunes et les groupes.
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
