Alors que les négociations pour la formation d’un gouvernement se poursuivent en Autriche, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), dirigé par Herbert Kickl, salue le virage sécuritaire pris par la droite allemande en matière d’immigration. La CDU/CSU a récemment proposé un plan drastique de contrôle des frontières et d’expulsion des clandestins, une ligne que le FPÖ défend depuis longtemps. Une convergence qui pourrait précipiter un durcissement des politiques migratoires en Autriche.
Berlin durcit le ton : un modèle pour Vienne ?
Le 29 janvier, la CDU/CSU, formation de centre-droit allemande, a réussi à faire adopter une motion en faveur d’un renforcement des frontières et d’une politique migratoire plus stricte. Parmi les mesures proposées :
✅ Rétablissement des contrôles aux frontières allemandes pour une durée indéterminée.
✅ Révocation de la nationalité allemande pour les binationaux coupables de crimes graves.
✅ Détention systématique des migrants en situation irrégulière en attente d’expulsion.
✅ Délocalisation des procédures d’asile en dehors de l’Allemagne et de l’Union européenne.
Fait inédit : ce vote a été rendu possible grâce au soutien de l’AfD, le parti national-conservateur allemand, provoquant une onde de choc dans la classe politique. Les Verts et les sociaux-démocrates (SPD), qui dirigent l’Allemagne, ont accusé la CDU de briser le « cordon sanitaire » mis en place pour isoler l’AfD.
Mais Friedrich Merz, leader de la CDU, assume ce tournant sécuritaire : il juge que la protection des citoyens allemands passe avant toute stratégie politicienne, notamment après plusieurs attaques au couteau commises par des clandestins.
Le FPÖ en embuscade pour imposer sa ligne
En Autriche, le FPÖ suit de près l’évolution allemande, voyant dans ce durcissement une validation de ses propres positions. Herbert Kickl a salué la CDU pour avoir enfin adopté une ligne plus ferme, une approche similaire à celle que son parti tente d’imposer à l’Autriche.
Après avoir remporté les élections législatives, le FPÖ s’est pourtant vu refuser la formation du gouvernement par le président autrichien, qui a préféré confier cette tâche au parti conservateur ÖVP. Mais après l’échec des négociations entre l’ÖVP, les sociaux-démocrates et les libéraux de NEOS, le FPÖ a enfin l’opportunité d’entrer au gouvernement et d’imposer ses priorités.
Le FPÖ a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille, avec une série de mesures radicales :
🚫 Suspension des demandes d’asile.
🛑 Expulsions prioritaires sur toute nouvelle demande d’asile.
🔒 Refus des aides financières aux migrants, remplacées par des aides en nature.
⚕️ Accès limité aux soins médicaux, uniquement en cas d’urgence.
🚧 Contrôle strict des frontières et refoulement systématique des clandestins.
Selon un sondage de septembre dernier, l’immigration est la première préoccupation de 43 % des Autrichiens, tandis que la criminalité, souvent liée à l’immigration, arrive en deuxième place avec 34 %. Le message est clair : une majorité du peuple autrichien réclame une politique plus ferme.
Le bloc conservateur prêt à suivre ?
Reste à savoir si l’ÖVP, allié naturel du FPÖ sur ces questions, acceptera d’aller aussi loin. Les négociations entre les deux partis sont toujours en cours, et Kickl met la pression pour une rupture totale avec la gestion migratoire des années précédentes.
L’enjeu est de taille : avec une CDU allemande qui bascule vers une approche sécuritaire, l’Autriche pourrait être le prochain pays européen à durcir radicalement sa politique d’immigration. Mais l’issue des tractations politiques restera déterminante pour savoir si le modèle du « Forteresse Autriche » deviendra une réalité.
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4 réponses à “Autriche : Vers un durcissement de la politique migratoire sur le modèle allemand ?”
I est presque certain que l’Autriche, pays bien moins laxiste que l’Allemagne quant au plan drastique de contrôle des frontières et d’expulsion des clandestins, devancera ce pays quant a une approche bien plus securitaire de ses frontières.
On dirait qu’un vent nouveau souffle en Europe, pourvu qu’il arrive jusque chez nous.
C’est trop tard c’est avant qu’il fallait bouger . Il y en a assez en europe pour déclencher une guerre civile et peut être même la gagner .
Il est vraiment tard…sans doute trop tard….. on ne peut plus gérer cette masse de gens qui s’allieront ensemble, malgré leurs différences, pour nous combattre et s’emparer de notre territoire ….en admettant que nous soyons combatifs !!!