Certains commentateurs de plateaux des télés « main-stream » n’aiment pas Donald Trump et le disent sans ambages. Ils lui attribuent « un cerveau de poisson rouge », d’autres se moquent de sa versatilité, d’autres encore le traitent carrément « d’idiot ».
En réalité, ils ne le connaissent pas et ils le jugent en fonction de leur propre perception car ils commencent à se douter qu’il n’est pas de leur bord et va plutôt s’opposer au système pour lequel, plus ou moins sciemment, ils travaillent.
Jusqu’à un passé récent, les choses étaient claires : les « bons » étaient à l’Ouest et les « méchants » à l’Est. De temps en temps, histoire de montrer qu’ils n’étaient pas « nombrilistes » certains évoquaient d’une manière très vague les « pays du grand Sud » sans qu’on puisse réellement les définir au travers de leurs propos.
Et puis Donald Trump est arrivé
Déjouant déjà tous les sondages d’opinion, comme il l’avait déjà fait en 2016, Trump fut magistralement réélu par le peuple américain. En moins de cent jours, il a accompli ce qu’il avait annoncé avant même son entrée en fonction. Or, assez curieusement, seules quelques rares personnes se sont aventurées afin de trouver une « grille de lecture » au travers de laquelle les actions de Trump sont d’une grande cohérence. Pourtant, celle-ci existe si on veut bien se rappeler certains propos qu’il a tenu, montrant ainsi une réelle constance dans ses idées et ses objectifs. De Gaulle parlait « des lumières de la pensée au service de l’action »
Visiblement, Trump se livre à une guerre sans merci contre l’État profond américain. Son succès électoral de 2016 lui a permis de faire une sorte d’inventaire assez précis des forces en présence et il a probablement compris assez tôt qu’un seul mandat ne lui permettrait pas d’accomplir la mission fixée. Néanmoins, il connaissait dorénavant la nature des forces qu’il devrait affronter par la suite.
Plus important encore, il a également compris qu’il ne pourrait faire confiance qu’à lui-même et une petite équipe rapprochée dont la fidélité à toute épreuve ne pouvait être mise en doute.
Une véritable rafale « d’executive order » (décrets présidentiels) a permis à l’équipe de Trump d’infliger au « deep state » de rudes coups comme la neutralisation d’une partie de l’administration fédérale (sous couvert d’un gain d’efficacité) par Elon Musk, la reprise en main des services de renseignements et de la tête du Pentagone et la quasi-disparition d’USAID.
Ensuite, le coup d’arrêt brutal de l’immigration témoigne de la volonté de Donald Trump de conserver sa souveraineté au peuple américain et de rétablir de véritables frontières sans lesquelles une nation ne peut exister.
Enfin, le retour aux taxes douanières à une valeur historique car, dans l’histoire des États-Unis, il y a toujours eu cette controverse, aujourd’hui oubliée, entre l’impôt fédéral et les barrières douanières, notamment pour payer les intérêts de la dette américaine sans laquelle les dollars ne pourraient être émis.
Le plus difficile reste à faire
Après ces préambules que l’État profond avait pu anticiper dans une certaine mesure, ce dernier a trouvé des positions de repli en Europe. Le général Henri Roure, auteur de «Dieu, toujours heureux en France», a décrit ce processus dans une interview donnée à TVLibertés. Il remonte à l’immédiat après-guerre et aux débuts de la construction européenne pour montrer l’implication omniprésente de certaines officines, comme la CIA, dans toutes les étapes de cette dernière. Cet État profond exerçait la réalité du pouvoir tout en faisant croire au monde entier que seule la démocratie présidait aux destinées américaines. Ce pouvoir invisible, bien que maintes fois dénoncé, notamment par Eisenhower et Kennedy, s’est considérablement renforcé au fil du temps. Le CFR (Council on Foreign Relations) est devenu une véritable pépinière qui a colonisé d’abord l’administration fédérale, puis la Maison Blanche et enfin le bureau ovale.
La ligne d’action de cet État profond est toujours restée la même : imposer un monde monopolaire sous sa tutelle dirigé par un gouvernement mondial dont les membres seraient choisis dans ses rangs. La disparition de l’Union Soviétique en 1991, dans laquelle il a joué un rôle très important fut une étape-clé, tout comme aurait dû l’être le saut fédéral européen en faisant disparaître les souverainetés européennes, préfigurant ainsi le monde futur dirigé par une élite issue de la finance internationale.
Cet Etat profond supranational dispose encore aujourd’hui du contrôle du dollar en tant que monnaie domestique américaine et monnaie de réserve et d’échange pour le commerce international, même si son utilisation en tant que telle diminue au fil du temps par l’emploi d’autres monnaies sous la pression de nouvelles organisations internationales comme les BRICS+ ou encore OCS (Organisation de Coopération de Shangaï).
Toujours sur le plan financier, La City londonienne et ses nombreux liens avec Wall Street lui conférent une position encore dominante, du moins tant que le contrôle du dollar ne sera pas repris par le peuple américain, conformément à l’article premier de la Constitution américaine.
Sur le plan militaire, le départ possible des États-Unis de l’OTAN va mettre cette organisation internationale sous le contrôle exclusif de cet État profond.
Enfin, par le biais d’un certain nombre d’organisations discrètes, comme le Club des Bilderberg, la Commission Trilatérale ou encore le WEF (World Economic Forum) de Davos, une part importante des dirigeants européens, acquis à l’idéologie mondialiste, ont pu bénéficier d’un soutien caché mais efficace pour accéder au pouvoir.
Les prochaines étapes
Si Donald Trump reste sur cette trajectoire, il tentera vraisemblablement de reprendre à l’État profond les pouvoirs dont il dispose encore. Logiquement, il devrait mettre en œuvre une politique de reprise du contrôle du dollar conformément à la Constitution, qui serait un coup fatal à l’oligarchie financiaro-mondialiste. Il devrait également sortir les États-Unis de l’OTAN, comme il l’a déjà fait pour d’autres organisations internationales, y compris les Accords de Paris.
Enfin, il devrait s’opposer au fédéralisme européen en lui préférant le maintien des souverainetés nationales.
Sans se déclarer ouvertement favorable à l’établissement d’un monde multipolaire dont les pivots seraient les continents, Donald Trump s’est cependant toujours rangé du côté des patriotes et des souverainistes. C’est, du reste, cohérent avec son opposition frontale à l’État profond mondialiste partisan d’un monde monopolaire. La logique voudrait alors qu’il se rapproche des autres grandes puissances mondiales et c’est peut-être ce qu’il est en train de faire. Il n’a aucun intérêt à dévoiler son jeu trop tôt et il semble prendre un certain plaisir à dissimuler ses véritables objectifs. Agissant ainsi, il prendrait l’État profond à son propre piège…
Jean Goychman
Crédit photo : Flickr (cc)
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3 réponses à “Pourquoi Donald Trump s’amuse-t-il à déjouer tous les pronostics ?”
Ce qui perturbe nos « poètes médiatico/gochos » c’est que Trump n’est pas un « politicard ». Trump est avant tout un chef d’entreprise, et qui n’a pas si mal réussi au final.
Et ça, le Donald l’a bien compris, et il en joue à merveille de ses effets de manche, et ça marche ! Tous plongent têtes baissées dans ses annonces les plus farfelues, et pendant ce temps il fait passer autre chose. Balèze monsieur Trump, respect…
parce que les pronostiques sont faux, tout simplement, ils sont fait non pas en écoutant trump mais selon l’idéologie du pronostiqueur
En tout cas, ce diable d’homme a réveillé tout le monde, voire le monde entier…il a bien poivré et vinaigré la vie politico-merdique qu’on se gave depuis pas mal de temps…il trompe ceux qui savent tout et son contraire, finalement, c’est un sans-culotte magistral….moi qui adore les feuilletons, je suis servie…chaque jour m’apporte un frisson, presque la chair de poule… bref ! comme disaient les bigoudennes dans la pub : « ça ravigote !! »