Monaco, Luxembourg, Islande : les champions mondiaux des entreprises milliardaires… par habitant

Alors que les géants américains de la tech dominent le classement mondial des entreprises les plus puissantes en 2025, une autre hiérarchie – plus surprenante – se dessine lorsqu’on observe non pas le nombre brut de grandes entreprises, mais leur densité par habitant ou par surface. Et là, ce sont de petits États européens, comme Monaco ou le Luxembourg, qui tiennent le haut du pavé.

États-Unis : un empire économique concentré

Avec 1 873 entreprises cotées en bourse dont la capitalisation dépasse le milliard de dollars, les États-Unis restent le cœur battant du capitalisme globalisé. Un tiers des grandes entreprises mondiales sont américaines, et leur capitalisation cumulée dépasse 57 000 milliards de dollars, soit près du double du PIB américain prévu en 2025 (30 300 milliards de dollars). Les géants que sont Apple, Microsoft, Meta, Amazon, ou encore Alphabet (Google) écrasent la concurrence. Seuls trois non-américains parviennent à se hisser dans le top 20 : Saudi Aramco (Arabie Saoudite), TSMC (Taïwan) et Tencent (Chine).

Monaco, roi mondial du capitalisme… par habitant

Mais si l’on considère le nombre d’entreprises milliardaires par million d’habitants, la donne change totalement.

  • Monaco arrive en tête du classement mondial : avec 3 entreprises milliardaires pour moins de 40 000 habitants, la principauté affiche 77 entreprises par million d’habitants. Ces sociétés, spécialisées dans le transport maritime, profitent de la fiscalité avantageuse et de l’attractivité du port monégasque.

  • Le Luxembourg suit avec 21 entreprises pour 665 000 habitants, soit 31,6 par million.

  • L’Islande, pays peu peuplé mais développé, occupe la 3e place avec 7 entreprises pour 387 558 habitants, soit 18,1 par million.

Ces micro-États, souvent moqués ou critiqués pour leur rôle dans l’optimisation fiscale, apparaissent pourtant comme des hubs économiques efficaces, capables d’attirer investissements et multinationales dans des proportions démesurées.

L’Europe du Nord en force

Derrière ce trio, on retrouve des pays européens stables, technologiquement avancés et financièrement structurés :

  • Suisse (13,8 entreprises milliardaires par million),

  • Suède (10,5),

  • Singapour (8,8),

  • Israël (8,6),

  • Qatar (8,4),

  • Norvège (7,6),

  • Danemark (6,7),

  • Irlande (6,2),

  • Émirats arabes unis et Canada (5,8).

Loin derrière, on retrouve les États-Unis avec 5,5 entreprises milliardaires par million d’habitants, ce qui les place seulement 16e.

Et la France ?

La France ne figure pas dans le haut du classement. Son nombre d’entreprises milliardaires est significatif, mais dilué dans une population de 67 millions d’habitants, ce qui diminue sa performance par habitant. Le centralisme administratif, la lourdeur fiscale et les contraintes réglementaires y freinent peut-être l’émergence d’une concentration entrepreneuriale plus dense.

Ce classement met en lumière une vérité : la concentration d’entreprises puissantes dans des territoires restreints n’est pas seulement une affaire de population, mais de politique économique, de fiscalité, de stabilité et de stratégie. Des pays comme Malte n’abritent qu’une seule entreprise milliardaire (Kindred Group, dans les jeux d’argent en ligne), mais celle-ci représente plus de 11 % du PIB national.

À l’échelle du PIB, certains pays, comme la Suisse, Taïwan ou l’Arabie Saoudite, affichent des capitalisations boursières de leurs grandes entreprises supérieures à 200 % de leur PIB. Un signe de « financiarisation » avancée, où l’économie dépend largement de la sphère boursière et des multinationales. Ce phénomène, dénoncé par plusieurs économistes, augmente les vulnérabilités systémiques face aux crises financières.

La concentration d’entreprises milliardaires peut stimuler l’innovation, l’attractivité et la croissance locale. Mais elle présente aussi des risques de dépendance excessive. Quand l’économie d’un pays repose sur quelques groupes dominants, elle devient vulnérable à leurs fluctuations : crise sectorielle, délocalisation, changement réglementaire ou chute boursière.

Crédit photo : Pixabay (cc)
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