Samedi 14 juin, Châteaubriant devait accueillir la deuxième édition du Printemps de l’Ouest, une journée communautaire organisée par le Mouvement Chouan. Un rassemblement familial et enraciné, mêlant danses traditionnelles, jeux bretons, feux de la Saint-Jean et discours politiques sur la défense des libertés, de la ruralité et de l’identité. Mais comme trop souvent désormais en France, la Préfecture a interdit l’événement, cédant à la pression de l’extrême gauche et aux fantasmes entretenus par une certaine presse.
Une offensive coordonnée : préfet, presse et antifas
Le prétexte invoqué par l’État ? Des « risques de troubles à l’ordre public » et de potentielles « atteintes à la dignité humaine ». Une rhétorique floue, creuse, mais suffisante pour justifier une interdiction administrative à géométrie variable. Car si les défilés haineux d’ultragauche ou les « fiertés » sexuelles multicolores sont protégés par la République, le moindre rassemblement enraciné est, lui, immédiatement diabolisé.
Dans une remarquable démonstration de suivisme, la presse régionale a embrayé sans nuance, à commencer par Ouest-France ou Actu.fr, qualifiant le Mouvement Chouan de « néo-nazi » sans la moindre preuve, sans nuance, sans contradiction. Une étiquette commode pour tenter de disqualifier un mouvement identitaire qui dérange, et dont les racines historiques puisent dans la chouannerie, les traditions locales et la critique du jacobinisme.
Jean-Eudes Gannat : Nous cherchions ce qui pouvvait rassembler les gens qui dans l’Ouest ont une histoire et des cultures locales différentes, mais des préoccupations communes face aux jacobinismes parisien et européen, et à leurs conséquences mortifères
Face à cette campagne d’intimidation, Jean-Eudes Gannat, fondateur du Mouvement Chouan, ne cède pas. Dans une interview exclusive à Breizh-info.com, il affirme : « L’événement aura bien lieu, dans un lieu différent, dans le respect de la légalité. » Et d’expliquer le triple objectif de cette journée : recréer du lien entre militants enracinés de l’Ouest, faire connaître le Mouvement Chouan à de nouveaux sympathisants, et perpétuer la tradition chrétienne des feux de la Saint-Jean. Entretien ci-dessous, dans lequel il faut vraiment ramer pour y trouver le « néo-nazi » qu’évoque la presse locale, manifestement pas informée ou informée uniquement par l’extrême gauche.
Breizh-info.com : Jean-Eudes Gannat, vous êtes à l’origine du Mouvement Chouan, qui organise une journée communautaire à Châteaubriant. Quelle est la finalité de cet événement ?
Jean-Eudes Gannat : L’événement a été interdit hélas par arrêté préfectoral. Sous prétexte que l’extrême-gauche montre les crocs, il nous est interdit de nous réunir à Châteaubriant. Mais nous le maintenons ailleurs, pour rester dans la légalité. La finalité était triple : d’abord passer un bon moment avec des camarades bretons, angevins, mayennais, tourangeaux, avec un Bagad, des jeux bretons et des danses traditionnelles. Ensuite rencontrer de nouveaux sympathisants, et leur présenter notre mouvement. Enfin perpétuer une vieille tradition chrétienne, les feux de la St Jean basée sur une tradition plus ancienne encore qu’était le solstice.
Breizh-info.com : Pourquoi avoir choisi le nom « Mouvement Chouan » ? Est-ce une référence strictement symbolique ou un projet de réactivation politique de cette mémoire historique ?
Jean-Eudes Gannat : Nous cherchions ce qui pouvait rassembler les gens qui dans l’Ouest ont une histoire et des cultures locales différentes, mais des préoccupations communes face aux jacobinismes parisien et européen, et à leurs conséquences mortifères : enlaidissement, grand-remplacement, lois liberticides, fiscalité et normes écrasantes, etc. Or la chouannerie, qui a existé en Bretagne, en Anjou, en Sarthe, en Normandie et en Touraine, a précisément été un moment historique que nous partagions, et dont nous partagions les aspirations : ruralité traditionnelle, lutte pour les libertés, défense des traditions et du catholicisme, refus d’une société bourgeoise imposée par des élites sectaires et décadentes au détriment des plus pauvres etc.
Breizh-info.com : La critique de la centralisation jacobine est centrale dans vos discours. Comment entendez-vous articuler cela avec les aspirations à plus d’autonomie — voire à l’indépendance — de certains milieux bretons ?
Jean-Eudes Gannat : Je pose cette question aux milieux indépendantistes bretons : sont-ils souverainistes ou identitaires ? Et s’ils sont les deux, préfèrent-ils une souveraineté bretonne dans un pays acculturé et grand-remplacé, ou une culture bretonne préservée au sein d’une France respectueuse de leur Histoire, de leurs libertés, de leur culture ? Je suis un patriote Français, je suis peu favorable au démantèlement de mon pays, mais je l’accepterais si cela permettait de sauver la Corse dans son essence, la Bretagne dans son essence, le pays Basque dans son essence etc. Simplement ce n’est pas le cas : ces séparations n’auront pas lieu, et elles ne sauveraient pas les peuples en question. Nous avons, en tant qu’Européens de souche, une urgence commune qui est le grand remplacement. Et puis qu’on le regrette ou non, la Bretagne a une histoire commune avec la France depuis si longtemps que la séparation des deux pays n’est aucunement souhaitée par la plupart des bretons de souche eux-mêmes. En revanche, comme n’importe quel patriote français cohérent, je suis attaché à la défense de la Bretagne, de son peuple historique, de la possibilité que les Bretons doivent avoir de pouvoir vivre chez eux sans être perpétuellement chassés par l’immigration ou la spéculation immobilière.
Le discours de Battini en Corse, si l’on excepte certains aspects géopolitiques, devrait faire réfléchir les quelques Bretons antifrançais qu’il m’arrive de croiser. Je suis en tout cas favorable à un statut particulier pour la Bretagne, même si je suis convaincu que les changements d’institutions ne font pas tout, de la même manière qu’il ne suffirait pas de sortir de l’UE ou d’établir une monarchie en France pour que d’un coup notre pays fut sauvée et notre peuple guéri de sa décadence.
Breizh-info.com : Vous parlez de ‘guérilla politique’. Quelle forme cette stratégie doit-elle prendre concrètement ? Quelles actions comptez-vous mener sur le terrain, au-delà des happenings ?
Jean-Eudes Gannat : D’abord, refuser les interdictions qui nous sont faites de nous réunir, toujours avoir un coup d’avance pour maintenir nos événements, comme ce week-end. Ensuite, réinvestir le réel, en allant à la rencontre des Français, pour sortir des postures et du tout virtuel, et leur proposer à la fois un discours de vérité politique, mais aussi des instants de convivialité enracinée, qui manquent tant dans la solitude généralisée. Enfin, ne pas hésiter à investir le terrain électoral, d’où la vérité et le courage semblent s’être évanouis, au grand dam de millions de concitoyens qui n’attendent qu’une seule chose : nous rencontrer, pour que nous montrions la voie.
Breizh-info.com : Vos détracteurs, notamment dans la presse militante antifasciste, vous accusent d’utiliser l’imagerie traditionnelle pour masquer un discours radical d’extrême droite. Que leur répondez-vous ?
Jean-Eudes Gannat : Il y a encore 100 ans, pour parler des gens de droite, la gauche disait avec mépris « les ruraux » : aujourd’hui, en Bretagne notamment, elle fait comme si la culture populaire, rurale et traditionnelle était son pré carré, mais à la vérité chez la totalité des cadres de gauche, on méprise « les beaufs et la France traditionnelle ». Pour nous ce n’est pas une imagerie : c’est ce que nous sommes et ce que nous refusons de voir disparaître.
Breizh-info.com : Vous évoquez souvent la ‘majorité silencieuse’. Sur quelles bases prétendez-vous parler en son nom, et comment espérez-vous la mobiliser ?
Jean-Eudes Gannat : Contrairement à la presque totalité des politiciens que je connais, je travaille, j’évolue dans des milieux socioprofessionnels extrêmement différents, et c’est le cas également de nos cadres et militants. Lorsque nous discutons avec les gens lors de tractages ou dans la vie courante, la plupart des abstentionnistes et des électeurs de droite aspirent à ce que nous défendons : un régime fort mais décentralisé, respectueux des libertés, des travailleurs, des identités locales, et combattant les idéologies gauchistes qui gangrènent toutes les strates de nos institutions politico médiatiques. Bref, tout le monde se fout des « valeurs de la République » qui obsèdent du RN jusqu’à la France Insoumise. Donc je ne parle pas « au nom de la majorité silencieuse » : je parle en mon nom, ou au nom du Mouvement Chouan, et je constate que les gens de mon village ou dans la rue se retrouvent bien souvent dans ce que nous défendons, quoique le terrorisme intellectuel antifasciste les empêche encore -pour l’instant- de l’assumer avec force. Mais vous verrez que plus grand sera notre accès aux médias et à la notoriété, plus grand -exponentiel devrais-je dire- sera notre popularité;
Breizh-info.com : Vous avez été condamné récemment et faites face à d’autres affaires judiciaires. Cela pèse-t-il sur la crédibilité du Mouvement Chouan ? Craignez-vous une future dissolution administrative ?
Jean-Eudes Gannat : Je crois que la plupart des Français, même modérés, commencent à voir que ces condamnations montées en épingle par la presse sont l’aboutissement de persécutions ridicules prononcées lors de procès de Moscou. Il faut mépriser profondément les Français ou ne rien comprendre à la nature humaine pour croire que dans un pays saccagé et réprimé perpétuellement par ses dirigeants, les gens vont se laisser balader indéfiniment par le politiquement correct. Les responsables politiques ou les journalistes de droite qui croient que nous sentons le souffre et n’osent pas nous parler doivent comprendre une chose : leur pusillanimité pourrait les désigner demain comme des complices aux yeux de ceux qui espèrent en eux aujourd’hui. Comment croire que quelqu’un qui a peur d’être assimilé aux lanceurs d’alertes ou militants de terrain va être capable d’affronter l’Etat profond une fois au pouvoir ?
Breizh-info.com : Vous avez mentionné vouloir être un « incubateur de communautés ». Est-ce une volonté de créer des structures d’autonomie parallèle ? À quel modèle faites-vous référence : Tenessoun, la Citadelle, autre ?
Jean-Eudes Gannat : Le projet du Mouvement Chouan est le suivant : créer partout un tissu associatif et militant susceptible de peser politiquement, électoralement, médiatiquement, pour défendre nos concitoyens et empêcher la destruction et l’invasion de nos provinces.
Breizh-info.com : Enfin, vous organisez une journée communautaire en Bretagne, ce 14 juin, quel sera le programme ?
Jean-Eudes Gannat : Celle-ci est interdite par les autorités à Châteaubriant, donc nous allons la maintenir, mais ailleurs, à une trentaine de minutes. L’adresse ne sera communiquée qu’aux inscrits et le programme s’en trouve un peu chamboulé, mais il y aura des danses et de la restauration traditionnelles, un peu de discours politique, et beaucoup de cohésion et de joie, avec, le soir, la bénédiction des feux de la St Jean
Propos recueillis par YV
6 réponses à “Châteaubriant (44) : le Mouvement Chouan maintient son événement malgré l’hystérie médiatique et l’interdiction préfectorale [ Interview de Jean-Eudes Gannat]”
bravo a eux !
Joyeux Solstice à venir à toutes et tous. Le fond de ce mouvement Chouan est vertueux mais la forme frise le ridicule à l’image de cette France d’aujourd’hui gouvernée elle-même par le fascisme. La droite se faisant passer pour la gauche et vice versa, G. Cadoudal doit se retourner dans sa tombe ! La véritable nation Bretonne hors 35 & 44, âme de la France, retracera la voie sacrée de la liberté, de l’équité et de la liberté pour l’avenir main dans la main avec nos frères Slaves. Préparez-vous à résister à l’apocalypse en cours.
Joyeux Solstice à venir à toutes et tous. Le fond de ce mouvement Chouan est vertueux mais la forme frise le ridicule à l’image de cette France d’aujourd’hui gouvernée elle-même par le fascisme. La droite se faisant passer pour la gauche et vice versa, G. Cadoudal doit se retourner dans sa tombe ! La véritable nation silencieuse Bretonne hors 35 & 44, âme de la France, retracera la voie sacrée de la liberté, de l’équité et de la liberté pour l’avenir main dans la main avec nos frères Slaves. Préparez-vous à résister à l’apocalypse en cours et que la lumière vous guide.
De toutes façons pour la gauche et l’extreme gauche , tout ce qui n’est pas organiser par eux et systématiquement d’extrême droite et doit être interdit , voir faire arrêter les organisateurs et les sympathisants.
Quand au corps préfectoral comme ils elles sortent tous de la même école a 90%, on sait déjà leur tendance politique…..
Magnifique!
Jean-Eudes Gannat et le Mouvement Chouan montrent que la tyrannie technocratique peut être contrée par ses propres règles. C’est ce que faisaient les Refuzniks en URSS, et c’est ce que nous devrions tous apprendre à faire.
Un bémol cependant, le mirage électoral semble se refermer sur ce mouvement, je cite: « ne pas hésiter à investir le terrain électoral » et « créer partout un tissu associatif et militant susceptible de peser politiquement, électoralement… »
Malheureusement, le principe dans lequel les votes se passent pour l’accès aux fonctions politiques dans le cadre constitutionnel, est un principe toxique qui permet aux technocrates de tenir sous leur coupe les communes, les départements et l’état.
Bravo !
On vit vraiment en dictature et ces gauchiasses sont INSUPPORTABLES il