Vendredi 13 juin 2025, le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a condamné trois individus à des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme, pour une expédition punitive violente, sur fond de rumeurs de braquage et de rivalités dans le milieu de la drogue.
Un enlèvement digne d’un scénario de film noir
Dans la nuit du 22 au 23 avril, un jeune Lannionnais de 20 ans rentrait chez sa grand-mère lorsqu’il a été intercepté par une voiture. Deux hommes en sont sortis, l’ont roué de coups et forcé à monter dans le coffre sous la menace d’une arme. Direction un bois isolé, après plusieurs repérages infructueux. Là, la victime a été dénudée, mise à genoux, menacée de mort avec un couteau et un pistolet — un jouet selon les prévenus —, frappée, humiliée, et menacée d’être brûlée vive.
Quatre personnes ont participé à cette attaque, mais seule une partie du groupe a pu être identifiée. Au final, Kylian Capitaine, considéré comme le meneur, Mehdi Mohamedi, multirécidiviste de 31 ans, et Mahamadou Dembelé, en situation irrégulière, comparaissaient ce vendredi à Saint-Brieuc.
Tous ont reconnu leur participation, ont exprimé leurs regrets, invoquant tour à tour la drogue, l’alcool, ou une « envie de régler les comptes ». L’un d’eux a même expliqué qu’il avait décidé d’arrêter les violences parce qu’il en avait « assez ».
Les peines prononcées
Face à la gravité des faits, le parquet a requis des peines exemplaires, soulignant le caractère organisé et barbare de l’enlèvement. Le tribunal a suivi :
- Kylian Capitaine a été condamné à 5 ans de prison ferme ;
- Mehdi Mohamedi à 4 ans, malgré son absence lors de la séquestration ;
- Mahamadou Dembelé à 2 ans, assortis d’une interdiction de territoire pendant 5 ans.
Tous trois ont été maintenus en détention. Une interdiction de port d’arme pendant 10 ans a également été prononcée.
Si l’affaire peut sembler marginale, elle s’inscrit dans un contexte de montée des violences liées aux stupéfiants en Bretagne, et notamment dans les Côtes-d’Armor. Des méthodes issues des cités marseillaises ou parisiennes font désormais leur apparition dans nos villes moyennes. On ne remerciera jamais assez les décideurs locaux qui ont laissé s’installer ce climat depuis des années « au nom du vivre ensemble ». et de l’aveuglement idéologique, tout en se réfugiant aujourd’hui derrière le « c’est pareil partout »…
Photo d’illustration : DR
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