Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié le 22 juillet dernier, la Libye comptait 867 055 migrants sur son sol entre mars et avril 2025, soit une hausse de 20 % par rapport à la même période de 2024. Cette progression s’inscrit dans une tendance haussière continue observée depuis décembre 2023, avec une augmentation de 1 % par rapport au cycle précédent de collecte de données (janvier-février 2025).
L’OIM a identifié 44 nationalités différentes, avec une majorité de Soudanais (33 %), suivis des Nigériens (22 %), Égyptiens (19 %), Tchadiens (10 %) et Nigérians (3 %). La répartition territoriale montre que 53 % des migrants résident dans l’ouest du pays, 35 % dans l’est et 12 % dans le sud.
Des travailleurs précaires dans un pays instable
D’après le rapport de l’OIM, 78 % des migrants en Libye ont actuellement un emploi, principalement des hommes, tandis que les femmes migrantes restent majoritairement en recherche d’activité. Les secteurs d’activité sont principalement la construction (48 %), l’industrie (10 %), l’agriculture (9 %), les services domestiques (8 %), ou encore les postes de vendeurs ou caissiers (6 %).
La population migrante se compose à 78 % d’hommes, 11 % de femmes, 7 % d’enfants accompagnés et 4 % de mineurs non accompagnés. Environ 24 % des hommes migrants sont mariés mais non accompagnés de leur épouse, tandis que 12 % résident en Libye avec leur conjointe. Ces données confirment que nombre de migrants considèrent la Libye comme une étape transitoire vers l’Europe : comme le rappelait le journal Le Monde le 11 juin, « la Libye redevient le premier pays de départ pour les migrants qui cherchent à rallier l’Europe ».
Méditerranée centrale : morts, disparus et reconduites forcées
La dangerosité de la route migratoire transparaît dans les chiffres relayés par l’OIM : entre le 1er janvier et le 19 juillet 2025, au moins 363 personnes sont mortes et 290 sont portées disparues en Méditerranée centrale.
Dans le même temps, 12 643 migrants ont été interceptés en mer et ramenés en Libye, dont 10 943 hommes, 1 148 femmes, 407 mineurs. Ces reconduites forcées, vers des centres de détention souvent dénoncés pour leurs conditions inhumaines, soulèvent de vives inquiétudes parmi les organisations humanitaires. L’OIM elle-même rappelle régulièrement la complexité et l’instabilité de la situation en Libye, en soulignant les implications cruciales de ces flux pour les politiques migratoires en Méditerranée. En attendant, de cette situation libyenne dépend en partie la pression de l’immigration illégale sur les côtes du sud de l’Europe, principalement en Italie.
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