Une étude réalisée en mai 2025 par l’institut FLASHS pour la société Sinay met en lumière une tendance claire : les croisières séduisent de plus en plus de Français, mais restent associées à des préoccupations environnementales et économiques.
Une popularité en forte hausse depuis 2011
En 2011, seuls 16 % des Français déclaraient avoir déjà fait une croisière. Ils sont désormais plus d’un sur quatre (27 %), soit presque deux fois plus qu’il y a 14 ans. L’étude montre également qu’un Français sur huit a déjà répété l’expérience à plusieurs reprises.
L’envie de prendre le large gagne aussi du terrain : 65 % des personnes interrogées envisagent une croisière dans les cinq prochaines années, contre 46 % en 2011. Cette progression de 19 points illustre un changement d’image notable pour ce mode de voyage, autrefois perçu comme élitiste ou réservé aux seniors.
Parmi les motivations avancées, la découverte de plusieurs destinations en un seul voyage arrive en tête (55 %), suivie par le rapport qualité/prix (36 %) et la curiosité de vivre une expérience nouvelle (33 %). Le confort et les services à bord séduisent 25 % des répondants.
L’étude relève que l’attrait est particulièrement fort chez les moins de 35 ans, qui associent plus volontiers la croisière à un imaginaire positif et inspirant.
Les freins : prix, environnement et tourisme de masse
Si l’envie progresse, des obstacles persistent. Le coût élevé du voyage reste la première raison de renoncement (48 %), suivi par l’impact environnemental (42 %) et le rejet du tourisme de masse (32 %). La taille impressionnante des navires, pouvant accueillir plus de 5 000 passagers, inspire autant d’admiration (pour l’exploit technique) que d’inquiétude, voire de rejet, notamment chez les générations plus âgées.
L’étude montre un paradoxe : si l’aspect environnemental est un frein pour beaucoup, plus de 7 Français sur 10 (73 %) ne considèrent pas la croisière comme un mode de voyage écologique. Parmi ceux qui ont déjà navigué, près de la moitié avouent avoir ressenti une forme de “culpabilité écologique”.
Quant à la confiance dans la capacité des compagnies à réduire leur impact dans les années à venir, elle reste limitée : seuls 41 % des sondés y croient, avec un écart générationnel marqué (49 % des moins de 35 ans contre 34 % des plus de 50 ans).
Les villes d’escale sous pression
Autre enseignement intéressant : pour 65 % des Français, la priorité des villes accueillant des paquebots devrait être la réduction des nuisances et de l’impact environnemental, devant la préservation des retombées économiques (26 %). Ce chiffre illustre une attente forte de régulation et d’encadrement du secteur, dans un contexte de débats sur la saturation touristique et la pollution dans certaines escales méditerranéennes ou atlantiques.
L’étude confirme que la perception des croisières varie fortement selon l’âge. Les jeunes générations y voient davantage un symbole de modernité et d’aventure, tandis que les plus âgés expriment plus souvent un rejet lié au gigantisme des navires ou à une vision jugée déshumanisée du voyage.
La progression de l’envie de croisière (+19 points en 14 ans) pourrait indiquer que ce marché a encore un potentiel important en France, à condition de répondre aux attentes en matière de prix et d’écologie.
Méthodologie
Ce sondage a été réalisé en ligne les 13 et 14 mai 2025 auprès de 2 000 Français de 18 ans et plus, représentatifs de la population. L’étude a été commandée par Sinay, entreprise spécialisée dans l’analyse de données maritimes, et menée par FLASHS, institut de sondage qui traduit les évolutions de la société en chiffres et tendances.