À l’heure de beurrer des tartines, au petit-déjeuner de ce matin-là, alors que je méditais sur le temps et les événements de la veille, j’étais sur le point de commencer un nouvel article, « Pauline et Maëva »…quand mes yeux se portèrent sur notre « Breizh » préféré… Hé bien c’était raté, définitif, il était inutile d’écrire un mot sur ces deux jeunes femmes, le compte rendu parfait venait de paraître… « L’héritière dorée du Tour : l’été de la réconciliation française », signé « YV »… Relisez-le, ce papier, paru le 4 du mois « d’a-hout’ », comme on prononce dans nos campagnes. Tout est dit et bien dit… je pouvais juste ajouter un petit commentaire : « Pauline et Maëva… 2×2 fois ça fait 4 victoires… Une fin de semaine en or, c’est certain ! Au moins une leçon à ces grosses feignasses du vélo terrassées par le grand Tadée Pogacar… tss! Vive les filles ! »
à mon habitude, une fois lancé, je vis défiler tout un tas de morceaux de temps, passés et présents, et voilà que mon défilement s’arrêta sur Vézelay… J’étais en 2016, c’est certain, l’image était très claire… Je prenais « mon » café du matin à la terrasse de « mon » auberge quand un groupe passa, traînant des bottes… L’un des gaillards portait un uniforme de la Wehrmacht comme il aurait, 75 ans plus tôt, arboré la mitraillette Sten du rituel maquisard, avec cette fierté résistante de « gilets jaunes » (entre deux tontes de dames ayant couché avec l’ennemi). C’était flagrant… y’avait rien à redire. Mais ça commença par m’interloquer. Comment un gamin, qui était bien trop jeune, pouvait s’enthousiasmer ainsi avec des fripes hors d’âge et d’usage ? L’explication me vint de la patronne de « mon » bistrot : le temps était alors venu, m’annonça-t-elle, de célébrer le tournage de « la Grande Vadrouille », film de Gérard Oury… Cinquante ans auparavant, Vézelay avait fait partie aux côtés de Beaune, Meursault, Noyers-sur-Serein, des villes de Bourgogne qui avaient servi de décor aux aventures de ces deux inoubliables personnages, incarnés par Louis de Funès et Bourvil. Rien moins…
Cinquante ans avaient ainsi suffi pour que s’inverse la fierté (la « pride » comme on dit désormais). Les auteurs : Gérard Oury, Danièle Thompson, Marcel Jullian, André Tabet, Georges Tabet… avaient-ils été conscients de la dérive qu’allait prendre leur œuvre ? Qu’on se souviendrait plutôt de la représentation fantaisiste que de la Libération… ? Parce que cette région de Bourgogne est déjà un peu montagneuse, en approche du Morvan… Je me suis alors souvenu d’un travail que je fis jadis sur les maquis du coin… à propos de la vente d’un restaurant où il était question de la veuve divorcée de Maurice Thorez et des platées englouties par le pâtissier satrape Duclos revenant de la Côte d’Azur, obligé de faire un crochet par la RN 6, à « La Renaissance », propriété du Parti… Me tomba alors sous les yeux le transfert du « Maréchal » (escorté de SS), après le 15 août 1944, compagnons qui firent étape chez Dumaine, à Saulieu… Passe sur les propos du « cuisinier des rois » servant une « omelette aux cèpes » à ses invités, mais savez-vous ce qui se joua en coulisses ? Les maquisards du Morvan, gaullistes et communistes confondus, avaient projeté d’enlever le « Maréchal » à son escorte… tss ! C’était manquer au bon sens de l’Histoire… Les petits chefs locaux se firent savonner par les grands chefs délégués par Paris (enfin par Alger… enfin par Quimper…) Et c’est comme ça que le « Maréchal » continua jusqu’à Sigmaringen, le 20 août suivant. Pour bien enregistrer sa trahison…
Le mois d’août est toujours « pro-pisse » (oui… excusez-moi) propice aux extravagances… Tenez, par exemple… Il y a de cela quelques semaines, l’ogre de Dresde et de Sibérie rencontra le pigeon de Ouachintone… Pour des prunes en fin de compte. Sauf qu’il échappa, l’ogre, à des sanctions, histoire de rouler dans la farine les forts en gueule. ça ne s’est pas arrêté là… Les petits de la classe se réunir en courroux devant le professionnel de la communication. En demi-lune, de gauche à droite… Depuis la dame en rose qui la veille s’était fait embobinée de 15 %… y compris sur le pinard et les zalcools français. Nous voilà encore à nous lamenter comme au temps des « plants américains » qui nous sauvèrent jadis, par la greffe, de la ruine phyllosphérique… Ce qu’ignore totalement le professionnel de la communication qui ne sait même pas où se trouve la Crimée… Extravagant, non ?
Reste donc notre beau pays où se démène comme un diable notre petit roi… Il est fortiche au-delà de nos frontières. Si si… C’est son premier ministre qui navigue au-dessous, lequel ne va pas fort… Empêtré qu’il est dans des manigances qui ne feront pas oublier le temps où il administrait la fermeté dans l’éducation. Laquelle se noyait dans le touche-pipis des curés promus, depuis au moins Henri Beyle, à la formation des tueurs à gages… et des trafiquants narco qui mettent hors de lui le bon Retailleau. Allez savoir comment cela finira (ou plutôt commencera) en 2027 ? Là, la profusion est grande : des benêts, des autoritaires, des dupont-lajoie(s), des abusifs, des minus, des grabataires… bref plusieurs poignées d’indigents qui vont se demander, dans deux ans, pourquoi le ciel leur tombe sur la tête.
Allez, bonsoir, faut que je rejoigne la Patrouille…
MORASSE
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “La grande patrouille”
Joli texte.