Immobilier. Réforme du DPE : un coup de pouce aux logements électriques en 2026

À compter du 1er janvier 2026, le diagnostic de performance énergétique (DPE) change de méthode de calcul. L’arrêté publié au Journal officiel le 26 août dernier abaisse le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, en cohérence avec la valeur européenne actualisée. Objectif affiché : mettre fin à une inégalité de traitement qui pénalisait l’électricité (énergie largement décarbonée et produite en France) face au gaz et au fioul importés.

850 000 logements sortiront du statut de passoire

Selon le ministère de l’Économie, cette évolution permettra à environ 850 000 logements chauffés à l’électricité de sortir du statut de passoire énergétique (classes F et G), parmi les 4,8 millions recensés au 1er janvier 2023. Le gouvernement précise qu’aucun logement ne verra son étiquette baisser. Tous les DPE établis après le 1er janvier 2026 intégreront automatiquement le nouveau coefficient. Ceux réalisés auparavant pourront être mis à jour gratuitement en ligne, via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe, sans nouvelle visite d’un diagnostiqueur.

La réforme aura des effets concrets sur la note de nombreux biens. D’après le bureau d’études thermiques Casam, la baisse du coefficient se traduira en moyenne par un gain d’une demi-classe sur l’échelle du DPE pour les logements chauffés à l’électricité. Un studio classé F pourrait ainsi passer en E, permettant à son propriétaire de continuer à louer son bien après 2028, date de l’interdiction progressive des passoires énergétiques.

Un signal politique pour l’électrification

Le gouvernement met en avant une décision cohérente avec la stratégie énergétique française. « Il n’est pas acceptable que les logements chauffés à l’électricité restent indûment désavantagés par rapport au gaz ou au fioul […] La révision du calcul du DPE […] envoie un signal fort en faveur de l’électrification des logements et de la sortie des chaudières fossiles », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique dans un communiqué publié le 26 août.

Même ton du côté de l’Industrie : « Les pompes à chaleur sont une solution très efficace pour chauffer les bâtiments. […] La mise à jour du coefficient de l’électricité reflète cette priorité en matière de politique énergétique et industrielle », a souligné dans le même communiqué Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie.

Un risque d’injustice pour les ménages au fioul et au gaz

En ciblant désormais davantage les aides vers les logements chauffés aux énergies fossiles, la réforme vise à accélérer le remplacement des chaudières au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur, jugées décarbonées et compétitives. Le gouvernement rappelle que l’électricité française est déjà décarbonée à 95 %, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables.

Si cette réforme constitue un signal positif pour les ménages chauffés à l’électricité, elle laisse en suspens la question des millions de Français encore dépendants du fioul ou du gaz. Pour ces foyers souvent ruraux ou modestes, la conversion vers une pompe à chaleur reste un investissement lourd, malgré les aides publiques. Beaucoup n’ont ni les moyens financiers, ni l’infrastructure adaptée pour franchir le pas rapidement. La réforme du DPE risque ainsi de creuser davantage le fossé entre ceux qui bénéficient immédiatement d’une amélioration automatique de leur étiquette énergétique et ceux qui se trouvent face à l’obligation coûteuse d’une rénovation.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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