On attendait l’Angliru comme un tribunal, il a rendu son verdict : Jonas Vingegaard est toujours le maître des bilans, mais pas des fins d’étape. Le Danois rêvait de s’offrir la gloire sur cette pente dantesque des Asturies. Il y a trouvé Joao Almeida, Portugais opiniâtre, qui a pris le manche et n’a plus lâché la roue de son rival.
L’Angliru, théâtre d’un duel étouffant
L’affaire s’est jouée sur 12,4 kilomètres à 9,8 % de moyenne, une rampe conçue pour briser les ambitions. Almeida a grimpé assis, visage fermé, cadence métronomique. Dans son sillage, Vingegaard a campé le rôle du sparadrap, collé, jamais décroché, mais incapable de passer devant. À la sortie du dernier virage, le Portugais a fait parler la pointe de vitesse et le placement. Première victoire sur cette Vuelta, victoire morale surtout : il est l’unique adversaire à tenir la dragée haute au maillot rouge.
Le Danois conserve La Roja avec 46 secondes d’avance sur Almeida et plus de deux minutes sur Tom Pidcock, distancé. Hindley, troisième de l’étape, profite des restes pour remonter au quatrième rang du général. Sepp Kuss et Matteo Jorgenson, compagnons de labeur chez Visma, ont cédé en route. Même les outsiders français — Armirail notamment — ont disparu du haut du tableau.
Avant que la pente ne tranche, la course avait offert un épisode insolite : l’échappée du jour, Jungels, Vinokourov et Cepeda, contrainte de poser pied à terre face à des manifestants pro-palestiniens. La Vuelta, de plus en plus, roule au milieu des convulsions de l’époque, où la route n’est plus seulement un terrain de sport. Repartis après une pause forcée, les fuyards furent avalés sans ménagement par un peloton pressé d’en découdre.
Farrapona en embuscade
Pas de répit : ce samedi, 135,9 kilomètres entre Avilés et l’Alto de la Farrapona. Une étape courte mais piégeuse, où le Puerto de San Lorenzo servira de tamis avant une montée finale interminable (18,6 km à 5,8 %, avec un dernier tronçon à plus de 8 %). Terrain idéal pour Almeida s’il veut transformer l’essai, ou pour un autre candidat à la rébellion. Les grimpeurs français se souviennent de Gaudu vainqueur en 2020 sur ces mêmes pentes. Peut-être l’occasion de ranimer un flambeau bleu-blanc-rouge trop discret depuis le départ.
La Vuelta 2025 s’écrit dans les cols asturiens comme un feuilleton à deux voix. Vingegaard garde le rôle-titre, mais Almeida s’invite désormais dans chaque réplique.
YV
Photo : © Unipublic / Sprint Cycling Agency
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