Plus c’est gros, plus ça passe. Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est attiré de vives critiques en cherchant à imputer la responsabilité de la crise migratoire dans la Manche… à Nigel Farage et au Brexit. Une stratégie de diversion, selon le think tank Migration Watch UK, qui y voit une tentative de masquer « l’échec total » du gouvernement à protéger les frontières du pays.
Le Brexit comme bouc émissaire
Interrogé sur GB News, Starmer a affirmé que la sortie de l’Union européenne avait aggravé la crise des traversées illégales, en privant le Royaume-Uni du mécanisme de renvois prévu par les accords de Dublin. « Ce sont, d’une certaine manière, des ‘bateaux Farage’ qui traversent la Manche », a-t-il lancé, accusant le fondateur du parti Reform d’avoir trompé les électeurs en minimisant les conséquences du Brexit.
Une lecture contestée. Les arrivées massives de migrants par bateau avaient déjà débuté avant la sortie de l’UE, avec près de 2 000 passages recensés en 2019. De plus, le dispositif de Dublin n’avait qu’un impact limité : en 2015, à peine 510 migrants avaient pu être renvoyés vers un pays européen d’origine.
Farage, pionnier de la dénonciation
Nigel Farage fut l’un des premiers responsables politiques à alerter sur les traversées illégales. Dès 2020, il filmait les embarcations malgré les menaces de poursuites policières en pleine crise sanitaire. Le leader de Reform défend aujourd’hui une ligne dure : recours à la Royal Navy pour repousser les migrants vers la France, fin des prestations sociales pour les clandestins, sortie de la Convention européenne des droits de l’homme. Des mesures que Starmer a systématiquement écartées.
À la place, le Premier ministre travailliste mise sur une politique dite de « smash the gangs » visant à démanteler les filières de passeurs. Mais après plus d’un an à Downing Street, les résultats sont inexistants : 33 000 traversées illégales ont été comptabilisées depuis janvier, un record historique.
Le nouvel accord conclu en juillet avec Paris, surnommé le dispositif « un pour un », devait permettre d’échanger chaque migrant renvoyé en France contre l’accueil d’un autre avec une demande d’asile en attente au Royaume-Uni. Or, à ce jour, seuls six migrants ont effectivement été renvoyés, la plupart des procédures se heurtant aux recours juridiques appuyés sur la CEDH.
Pour Alp Mehmet, président de Migration Watch UK, les attaques de Starmer contre Farage ne sont qu’un écran de fumée : « Les migrants savent qu’une fois arrivés, ils ont toutes les chances de rester. Les déclarations et l’inaction du gouvernement depuis son élection n’ont fait que conforter passeurs et candidats à l’exil. » Le think tank estime que si rien ne change, 200 000 migrants supplémentaires pourraient traverser illégalement la Manche d’ici quatre ans.
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