Alors que la présidence danoise du Conseil de l’Union européenne remet sur la table le projet de règlement “Chat Control” (CSAM), une pétition déposée sur le site officiel de l’Assemblée nationale française alerte sur les dérives liberticides de ce texte. Son auteur, Ulysse Buonomo, appelle les députés à s’opposer fermement à une mesure qui, sous couvert de protection de l’enfance, ouvrirait la porte à une surveillance de masse des communications privées.
Un texte qui menace la vie privée numérique
Le projet “Chat Control” vise à obliger les fournisseurs de messagerie (WhatsApp, Signal, Telegram, etc.) à scanner automatiquement tous les messages, photos et vidéos échangés entre particuliers afin de détecter d’éventuels contenus pédopornographiques.
Pour Ulysse Buonomo, il s’agit d’une violation frontale de la Charte européenne des droits fondamentaux, notamment de son article 7 garantissant le droit à la vie privée. « La surveillance de masse des communications privées est incompatible avec nos libertés fondamentales », écrit-il dans sa pétition.
Autre point de discorde : le chiffrement de bout en bout, garant essentiel de la sécurité numérique, serait fragilisé. Rompre ce chiffrement reviendrait, selon lui, à exposer tous les citoyens européens aux hackers, aux régimes autoritaires et aux ingérences étrangères.
Les opposants au texte soulignent également les défaillances techniques du système envisagé : le recours à l’intelligence artificielle pour “scanner” les conversations générerait de nombreux faux positifs, risquant de criminaliser des échanges anodins ou des photos de famille.
De plus, les institutions européennes elles-mêmes peinent à se mettre d’accord : le Parlement européen a rejeté le principe de la surveillance de masse, et le Conseil de l’UE n’a jamais obtenu de majorité pour adopter le texte depuis deux ans.
Une pétition contre “l’État Big Brother européen”
Le texte, hébergé sur le site officiel de l’Assemblée nationale, demande aux élus français de :
- refuser toute mesure de surveillance de masse des communications ;
- protéger le chiffrement de bout en bout ;
- privilégier des approches ciblées et fondées sur des preuves pour lutter contre les abus sur mineurs ;
- garantir un contrôle démocratique des futures législations européennes sur le numérique.
Pour les signataires, “Chat Control” ne protégerait pas les enfants, mais instaurerait un précédent dangereux pour la liberté d’expression et la vie privée en Europe. Plusieurs associations européennes, dont FightChatControl.eu et StopChatControl.fr, appellent également à la mobilisation des citoyens et des parlementaires avant le vote prévu d’ici la fin de l’année.
Pour signer la pétition, c’est ici
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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