Le Rassemblement National va arriver au pouvoir. C’est écrit, c’est programmé, c’est inéluctable. Car la Gauche islamo-transgenre et les LR trouillardo-gauchiste ont décidé de se suicider. Mais attention ! Le RN va arriver au pouvoir en raison d’UNE thématique qu’il est le seul à porter : L’immigration. C’est son carburant principal. C’est sa légitimité. Il n’a même plus besoin de communiquer sur le sujet car il est identifié naturellement comme LE parti anti-immigration, tous les autres étant soit complices, soit impuissants sur le sujet.
Reconquête est à mettre à part bien évidemment. Car, d’une part, il n’a pas la même profondeur historique que le RN et le même appareil. D’autre part, il souffre d’un positionnement beaucoup trop libéral et fort peu social sur nombre de sujets. Le RN capitalise sur l’immigration mais thésaurise sur le social. Le Français est attaché à l’Etat-providence mais fustige ses excès qui conduit à l’assistanat social. Le RN avec son positionnement gaullien représente le point d’équilibre entre libéralisme et étatisme qui correspondant à un profond état d’esprit français. Les excès libéraux de certains cadres Reconquête dans les médias sont néfastes à son message et totalement hors-sol. Sans oublier le récent psychodrame Marion Maréchal. Le RN a eu les siens mais cela commence à dater. Et, malgré d’évidents handicaps structurels (trop-plein de candidats loufoques lors d’élections locales), le RN apparaît désormais comme un parti sérieux et ordonné. Il faut dire qu’avec le désordre et la médiocrité qui règnent dans la classe politique actuelle, la barre de la respectabilité n’est plus très haute.
Mais si l’immigration-invasion est le principal carburant du RN, la suppression des Régions est un thème qui ne représente aucun courant d’opinion. Personne ne demande cela en France. A part dans certains cénacles parisiens par trop jacobins et fascinés par une sorte de néo-Bonapartisme d’apparat. Si le RN arrive au pouvoir, il aura déjà les émeutes de rue entretenues par la Gauche à gérer, des entreprises bloquées par SUD et la CGT, etc… pourquoi veut-il avoir, en plus, la Bretagne sous tension et la Corse en état insurrectionnel ? Encore une fois, pour une mesure que personne ne réclame !
Jean-Philippe Tanguy et son bonapartisme fait partie de ce courant « jacobin » au RN. Sur les plateaux télé, celui-ci répète à foison que son parti « supprimera l’échelon régional » et « simplifiera le mille-feuilles administratif ». Sébastien Chenu est sur la même ligne. Départementaliste, il souhaite « mieux faire collaborer les départements entre eux » et, là encore, supprimer l’échelon régional.
Visiblement, cette fièvre jacobine ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Et c’est tant mieux. Supprimer les Régions, c’est allumer une mèche sur un baril de poudre en Bretagne et en Corse. Au minimum. Et se construire de solides inimitiés de l’Occitanie à l’Alsace en passant par la Normandie.
L’homme n’est pas interchangeable et les situations locales non plus. Croire qu’un Breton a le même ressenti régional qu’un habitant du Loiret c’est exactement comme penser que l’on va « revivifier les territoires ruraux » en y implantant des sub-sahariens ou des Afghans. Le RN souffre d’un parisianisme aigu. Celui qui fait voir le monde à travers le prisme de la gare Saint-Lazare.
Le problème principal du RN n’est désormais plus d’accéder au pouvoir mais bien d’apaiser la France dans les mois suivants son accession. Le pouvoir lui est offert sur un plateau par l’ensemble de la classe politique. Mais les attentes et le désir d’ordre seront immenses et une France à feu et à sang sera tout autant bloquée qu’elle l’est actuellement. Partant, il est urgent que le RN abandonne ce genre de lubies bonapartistes hors-sol avant de rentrer à l’Elysée et à Matignon.
Cela fait 40 ans que la France attend l’arrivée du RN au pouvoir. Au départ, cela ne concernait que les Français de Souche habitant les quartiers populaires de l’époque, devenus « quartchiers » depuis. Dreux, La Seine Saint-Denis, Villejean ou Bellevue à Nantes, toute cette France ou cette Bretagne des banlieues de l’après-guerre, la France des grands ensembles qui s’est fait grand-remplacer immeuble par immeuble puis quartier par quartchier puis ville par ville. Et puis l’immigration est devenue incontrôlable et elle a touché toute la France. Toute cette France qui attend le RN, dernier espoir d’une solution démocratique et électorale pour beaucoup, ne doit pas, ne peut pas être déçue. Car le vote RN, démocratique et pacifique, est le dernier espoir avant de se défendre d’une autre manière pour des Français qui sont à bout.
Le RN ne doit pas décevoir. Car si Marine Le Pen ou Jordan Bardella sont chassés du pouvoir pour telle ou telle raison, aveuglement idéologique ou prévarication, le problème de l’immigration sera, lui, toujours là. Et, à moins que Reconquête recueille les suffrages des déçus, il est à craindre que tout cela finisse très mal entre. Ce que tout le monde veut éviter
Jean-Pierre Trédia
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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Une réponse à “« Supprimer les Régions » : quand le RN fait une crise de jacobinisme [L’Agora]”
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