Un détenu de 18 ans a été hospitalisé dans un état grave samedi après-midi après avoir été poignardé au thorax par un codétenu à la maison d’arrêt de Nantes. Un nouvel épisode de violence qui illustre, une fois encore, les dérives d’un système pénitentiaire saturé et impuissant face à la prolifération d’armes et de trafics derrière les barreaux.
Une agression au cœur d’une cellule surpeuplée
Les faits se sont déroulés samedi 18 octobre, vers 17 h 30. Dans une cellule occupée par trois jeunes hommes, une dispute aurait dégénéré. L’un des détenus a porté plusieurs coups de couteau à son codétenu, le blessant grièvement au thorax. Alertée par le troisième occupant, une surveillante est intervenue rapidement et a pratiqué un point de compression pour stopper l’hémorragie, avant l’arrivée des secours.
Transporté d’urgence au CHU de Nantes, le jeune homme, âgé de 18 ans, souffrait notamment d’un poumon perforé. Son pronostic vital a un temps été engagé, mais il est désormais stabilisé selon le parquet. L’agresseur présumé, lui aussi âgé de 18 ans, a été placé en garde à vue. Une enquête pour tentative de meurtre a été ouverte.
Selon plusieurs syndicats pénitentiaires, l’arme utilisée serait un couteau en céramique, indétectable par les portiques de sécurité. Ces lames circuleraient de plus en plus facilement à l’intérieur de la maison d’arrêt, où les livraisons par drones se seraient banalisées.
Ces objets, non métalliques et très tranchants, constituent une menace permanente, selon lui : « On craint qu’un jour, ce ne soit plus un détenu mais un agent, un enseignant ou un soignant qui soit visé. »
Une surpopulation record : 200 % de taux d’occupation
Derrière cet acte de violence se cache une réalité structurelle : la surpopulation chronique des prisons françaises. À Nantes, la maison d’arrêt héberge actuellement près de 950 détenus pour un peu plus de 500 places, soit près de 200 % de taux d’occupation.
Cette promiscuité rend quasi impossible la séparation des profils incompatibles.
L’incident de ce week-end met en lumière l’état d’un système à la dérive. À Nantes comme ailleurs, la cohabitation forcée, l’explosion des trafics et l’absence de moyens nourrissent un climat de tension explosive.
Les syndicats réclament depuis des mois un plan d’urgence pour désengorger les maisons d’arrêt, renforcer les effectifs et sécuriser les établissements. Certains politiques réclament l’expulsion systématique des délinquants étrangers, dont la proportion, importante en prison, permettrait de les vider en partie.
En attendant, la situation demeure critique : violence endémique, circulation d’armes, et surpopulation étouffante — autant de symptômes d’un modèle carcéral qui ne parvient plus à assurer ni la réinsertion, ni même la sécurité la plus élémentaire.
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