L’avenir du système de retraites inquiète plus que jamais. D’après la dernière enquête menée par Yomoni, spécialiste de la gestion d’épargne en ligne, 63 % des Français déclarent ne plus avoir confiance dans le système de retraite par répartition, soit une hausse de 7 points en un an.
Cette défiance massive traduit un décrochage profond entre les citoyens et un modèle jugé à bout de souffle. À l’inverse, seuls 31 % affirment encore croire à la capacité du système actuel à garantir leurs pensions sur la durée.
« La confiance dans le système de retraite par répartition s’effrite à vitesse grand V », souligne Tom Demaison, directeur de la communication de Yomoni. « Les politiques se demandent si la retraite par capitalisation est une option ; les Français, eux, se demandent quand elle le deviendra. »
Un sentiment d’insécurité financière qui s’installe
L’inquiétude est durable : 54 % des Français se disent “pas du tout préparés” pour leur retraite, un chiffre en hausse constante.
Et 59 % estiment ne pas disposer de ressources suffisantes pour financer 20 à 30 années sans activité.
Seuls 27 % se jugent prêts à affronter cette étape de vie, contre 30 % l’an passé.
La peur de manquer d’argent à la retraite s’installe donc dans les mentalités, dans un contexte d’inflation persistante et de réformes impopulaires. Le malaise se double d’une prise de conscience tardive : 43 % des Français pensent qu’il faut commencer à épargner « vers 40 ans », alors que 11 % seulement jugent utile de le faire dès l’entrée dans la vie active.
Des retraités plus autonomes… et plus individualistes
Les retraités eux-mêmes adaptent leurs stratégies. 71 % d’entre eux s’appuient désormais sur des revenus passifs – placements, immobilier, épargne – pour maintenir ou améliorer leur niveau de vie.
Le système par répartition, censé garantir un revenu stable, n’apparaît plus comme une base suffisante.
Par ailleurs, 79 % des retraités pensent que leurs enfants comptent sur un futur héritage pour se constituer un patrimoine, mais 63 % refusent de réduire leur qualité de vie pour transmettre davantage. Autrement dit, la solidarité intergénérationnelle s’effrite, chacun cherchant d’abord à préserver son propre équilibre financier.
Vers une retraite active et capitalisée
La retraite rêvée par les Français de 2025 n’a plus rien à voir avec celle de leurs parents.
71 % des personnes interrogées espèrent une retraite « supérieure grâce à des revenus passifs », tandis que seuls 3 % envisagent un mode de vie réduit.
L’idéal n’est plus la frugalité, mais l’autonomie financière.
Dans cette optique, la capitalisation s’impose peu à peu dans les esprits. Les Français ne se demandent plus si elle remplacera un jour la répartition, mais quand.
Un glissement culturel majeur, reflet d’un pays où chacun cherche à reprendre la main sur son avenir économique, faute de faire confiance à l’État.
Cette défiance n’est pas seulement économique. Elle traduit aussi une rupture politique et culturelle : les Français ne croient plus à la promesse d’un État-providence capable de protéger « du berceau à la tombe ».
Alors que le gouvernement tente d’imposer des réformes impopulaires, la majorité des actifs semblent avoir tiré un trait sur l’idée d’une retraite stable et garantie.
Le sondage Yomoni révèle une réalité dérangeante : le modèle français de solidarité intergénérationnelle s’effrite, remplacé par une logique de prévoyance individuelle.
En clair, la retraite n’est plus un droit, mais un objectif personnel.
Les chiffres clés de l’enquête 2025 :
- 63 % des Français n’ont plus confiance dans le système actuel (+7 pts)
- 54 % se disent « pas du tout préparés » pour leur retraite
- 59 % jugent ne pas avoir les ressources pour financer 20 à 30 ans d’inactivité
- 71 % des retraités s’appuient sur des revenus passifs
- 79 % estiment que leurs enfants comptent sur un futur héritage
- 43 % pensent qu’il faut s’intéresser à sa retraite vers 40 ans
*Méthodologie : Deux enquêtes réalisées auprès d’un échantillon représentatif de 1 101 personnes en situation de retraite en septembre 2024 et 1 203 personnes en octobre 2025. Sondage effectué en ligne à partir du panel de répondants BuzzPress (27 600 personnes en France sondées électroniquement par email et sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn). Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.
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