À Budapest, la Pologne et la Hongrie dénoncent la dérive autoritaire du gouvernement Tusk et le deux poids deux mesures de Bruxelles

Lors d’une projection organisée par le Mathias Corvinus Collegium, un documentaire polonais a mis en lumière la répression politique subie par les conservateurs en Pologne. L’événement s’est transformé en tribune pour défendre la souveraineté des nations face à l’ingérence de l’Union européenne.

Le lundi 27 octobre, la capitale hongroise a accueilli une soirée politique et symbolique : la projection du documentaire Taking Over, réalisé par le journaliste polonais Marcin Tulicki, consacrée à la mise au pas de l’opposition conservatrice en Pologne.
L’événement, organisé par le Mathias Corvinus Collegium (MCC), a réuni d’éminentes figures des droites centre-européennes, dont Zbigniew Ziobro, ancien ministre polonais de la Justice, et Gergely Gulyás, ministre hongrois du Cabinet du Premier ministre.

Un film qui dénonce une « prise de pouvoir totale »

Le documentaire de Tulicki revient sur les deux années qui ont suivi l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Donald Tusk, en décembre 2023.

À travers témoignages et images d’archives, le film décrit la mise sous tutelle des institutions polonaises : arrestations d’anciens ministres et parlementaires du parti Droit et Justice (PiS), mise au pas de la télévision publique, épuration du corps judiciaire et mainmise sur le parquet général.

« Décembre 2023 a marqué le début d’une période scandaleuse dans l’histoire polonaise, une période qui rappelle à beaucoup les pratiques de l’époque communiste », a déclaré le réalisateur avant la projection.

Il a également évoqué le cas de Marcin Romanowski, ancien vice-ministre de la Justice, contraint de fuir en Hongrie pour y demander l’asile politique après avoir été menacé d’arrestation.

Ziobro : « Nous sommes persécutés pour avoir aidé la société civile conservatrice »

L’ancien ministre Zbigniew Ziobro, qui fut l’une des figures majeures du gouvernement Morawiecki, a pris la parole après la projection.
Affaibli par la maladie mais déterminé, il a dénoncé la « persécution politique » dont il serait victime, comme nombre de ses anciens collaborateurs. « Nous avons soutenu financièrement des organisations patriotiques et conservatrices que la gauche avait toujours privées d’aides publiques. C’est ce que le gouvernement Tusk ne nous pardonne pas », a-t-il expliqué.

En 2024, la police avait perquisitionné son domicile pendant qu’il était hospitalisé pour un cancer, sous prétexte d’une enquête pour “mauvaise gestion de fonds publics”.
Pour Ziobro, ces procédures s’inscrivent dans une logique d’épuration politique, encouragée par Bruxelles.
« Tusk gouverne au nom de Bruxelles et de Berlin. Ce qu’il fait est autoritaire, mais la Commission européenne l’approuve parce qu’il suit leur ligne », a-t-il ajouté.

Bruxelles accusée d’hypocrisie

Les critiques de Ziobro ont trouvé un écho immédiat chez Gergely Gulyás, représentant du gouvernement hongrois.
Pour le ministre, l’Union européenne pratique un “État de droit sélectif”, où la morale n’est qu’un instrument politique.

« À Bruxelles, la notion d’État de droit ne signifie plus rien. Elle ne sert qu’à sanctionner les nations souveraines qui refusent de se soumettre à la ligne politique de Mme von der Leyen », a-t-il affirmé.

Le ministre hongrois a rappelé que l’Union avait débloqué les fonds européens destinés à la Pologne dès le retour de Tusk au pouvoir, après les avoir gelés durant tout le mandat du PiS.

« La règle est simple : si vous obéissez à Bruxelles, l’argent coule à flots ; si vous défendez votre souveraineté, vous êtes punis », a résumé Gulyás.

C’est précisément pour cette raison que la Hongrie a accordé l’asile politique à Romanowski, geste fort qui illustre la solidarité persistante entre Budapest et l’ancienne majorité polonaise.

V4 : une alliance fragilisée par Tusk

Le débat s’est conclu sur l’avenir du groupe de Visegrád (V4), alliance régionale entre la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie, longtemps unie par la défense d’une Europe des nations.

Selon Gulyás, Donald Tusk « a rompu avec cette tradition en cherchant à affaiblir la coopération centre-européenne au profit de Bruxelles ».

Ziobro a abondé dans ce sens : « Viktor Orbán agit dans l’intérêt de son peuple ; Tusk agit dans celui de l’Union. C’est la différence entre un chef d’État souverain et un gouverneur colonial. »

La soirée de Budapest a symbolisé le retour d’une convergence stratégique entre les droites centre-européennes.
Polonais et Hongrois partagent désormais une même inquiétude : la transformation de l’Union européenne en une structure idéologique, où le pluralisme politique est remplacé par un dogme libéral-progressiste imposé d’en haut.

Au-delà des discours, cette rencontre témoigne d’une conviction commune : sans souveraineté juridique ni liberté d’expression politique, il n’y a plus de démocratie possible.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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