Pays Basque : ce tiers-mondisme abertzale qui manifeste contre Pierre-Edouard Stérin [L’Agora]

Le monde nationaliste basque a cette particularité unique au monde qui est de mélanger les dernières absurdités à la mode avec les concepts, attitudes et même coupes de cheveux les plus ringardes.

Dans les rassemblements abertzale (=patriotes), on peut ainsi côtoyer des créatures transgenres barbues sur talons de 20cm et des fans de métal des années 80 habillés débardeur-moules bite-mulet comme si Iron Maiden venait de sortir son premier album. Au niveau politique, c’est un peu le même schéma : toutes les absurdités du cirque woke ont trouvé leur place au Pays Basque : néo-féminisme, transgenrisme, décolonialisme, … redonnant un souffle et se mélangeant aux vieilles lunes tiers-mondistes vomies par les années 80 et 90. Ainsi, les abertzale basques pensent toujours que Alger est la capitale de la liberté des peuples, que les Sandinistes du Nicaragua sont la pointe avancée de la Révolution, que Fidel Castro est toujours vivant et que le rap-métal c’est trop cool.

En quelque sorte, le monde abertzale basque est à l’Europe de l’Ouest ce que la Transnistrie soviétique est à l’Europe de l’Est. Une curiosité hors du temps qui n’a pas su tourner la page.

Transfert psychologique

Au niveau politique, le positionnement du monde abertzale reste également sur une certaine glaciation de type brejnevien : « les ennemis du Pays Basque sont les Etats français et espagnols, colonialistes par essence aidés par le capitalisme international dont le fascisme est le bras armé ».

Qu’importe le changement de population (qui est cependant arrivé plus tardivement au Pays Basque, nord et sud, qu’ailleurs), qu’importe le « colonialisme par le bas », les abertzale basques croient que Franco bouge toujours dans son cercueil et que les seuls colons à Bayonne et alentours sont les riches parisiens tentés par la douceur de vivre atlantique.

Ce qui était vrai en 1980 ou 1990 est donc toujours vrai en 2025. Pire encore ! Telles ces mères de famille de la gauche catho qui pensent que les migrants sont leurs enfants, les abertzale basques font un « transfert psychologique » qui les amènent à assimiler les migrants africains qui traversent la frontière, parfois par les montagnes de l’intérieur, aux « réfus » basques ou républicains espagnols fuyant la dictature franquiste des 70’s. Mamadou et Abdallah venus en Europe pour bien d’autres raisons que la politique, c’est exactement pareil que Pantxo ou Manuel, anciens gudaris (=combattants de l’Armée Basque) de la guerre d’Espagne fuyant la BPS (=police politique franquiste).

Et, de la même façon, dans l’esprit des abertzale, ce qui menace l’identité basque et la notion même de peuple basque, ce n’est pas le « colonialisme par le bas » ni le Grand Remplacement mais bien « l’extrême-droite française et espagnole ».

C’est dans ce contexte que l’organisation nationaliste EH Bai organise une mobilisation « contre l’extrême droite » animée du slogan “Face à l’extrême droite, soyons le rempart”, le vendredi 14 novembre à Saint-Jean-de-Luz. Au coeur de l’ire abertzale : le mécène conservateur Pierre-Edouard Stérin qui met en vente la résidence secondaire qu’il possède dans la commune. Et la formation d’extrême-gauche de ressasser dans un communiqué les mêmes rengaines : « projet réactionnaire mondial », « politique ultra-libérale et sécuritaire », « les vents réactionnaires », etc…

Rengaines tiers-mondistes

Le littoral basque est, en effet, couvert de résidences secondaires appartenant à des Parisiens ou des Bordelais au prix faramineux qui empêchent les jeunes basques de se loger. La moindre bergerie dans le Pays Basque intérieur peut également être rachetée par des étrangers au Pays Basque obérant ainsi le développement des activités pastorales et l’installation de jeunes ménages. Mais les nationalistes basques, si soucieux de « justice immobilière » ne s’intéressent jamais aux centaines d’appartements des quartiers bayonnais de Hauts-de-Sainte-Croix-Mounédé ou de Saint-Esprit occupés par des populations n’ayant plus rien à voir avec les ennemis « landais » d’autrefois.

Pour UNE villa de Stérin combien d’appartements dans les petits immeubles sympathiques de Saint-Esprit qui pourraient permettre à des ménages basques de commencer dans la vie mais qui sont, pour l’instant, occupés par des populations que personne n’a invité ?

Dans le top 50 des mouvements nationalitaires n’ayant pas compris que le monde a changé, les nationalistes basques partagent avec les nationalistes bretons, l’insigne honneur d’être les premiers de la classe. En Catalogne, le succès d’Aliança Catalana et les interrogations de grandes figures du nationalisme catalan historiquement à gauche (Luis Llach notamment) sur l’immigration montre que le catalanisme est à un tournant. En Corse, la récente affaire autour de la croix de Quasquara et le développement de Palatinu indique un mouvement nationaliste corse en profonde mutation sur la question migratoire et religieuse. En Irlande du Nord, certains républicains ont compris que la question politique majeure de ces prochaines décennies ne se résumait plus uniquement la vieille opposition à la Grande-Bretagne et aux loyalistes mais qu’une nouvelle menace touchait leur pays et leur communauté. En Flandres, les yeux se sont ouverts depuis longtemps.

Reste le Pays Basque et la Bretagne et leurs mouvements nationalistes d’extrême-gauche « refugees welcome » hors du temps. Hors de la réalité. Et, en Bretagne, hors des votes des électeurs.

Jean-Pierre Trédia

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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Une réponse à “Pays Basque : ce tiers-mondisme abertzale qui manifeste contre Pierre-Edouard Stérin [L’Agora]”

  1. guillemot dit :

    Tous ces pseudo nationalistes (basques et bretons ) lobotomisés par la politique ambiante sont entrain de scier allègrement la branche qu’ils prétendent vouloir défendre.

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