Une nouvelle organisation clandestine se réclamant du républicanisme socialiste a revendiqué la mise “sous surveillance” de militants identitaires à Belfast.
Le groupe, qui se fait appeler Socialist Republican Front (SRF), affirme avoir entrepris de “rassembler des renseignements” sur des membres de Clann Éireann, une formation nationaliste irlandaise classée à l’extrême droite, notamment active dans les milieux anti-immigration.
Selon plusieurs messages publiés sur les réseaux sociaux, des habitants de l’ouest et du nord de Belfast ont été identifiés comme proches de Clann Éireann et auraient été “placés sous observation”. Le SRF prétend les avoir “interceptés” après avoir organisé une opération de piégeage visant à confirmer leur appartenance au groupe.
Une escalade inquiétante dans un climat déjà tendu
Le contexte local est explosif : depuis plusieurs mois, des graffitis racistes et des actes de vandalisme ont été signalés dans certains quartiers à dominante nationaliste.
En juillet dernier, des inscriptions anti-migrants ont été peintes sur un véhicule du Housing Executive à Andersonstown, un secteur de l’ouest de Belfast. Quelques jours plus tard, une habitation a vu ses vitres brisées dans le même périmètre.
Ces incidents ont été traités comme des crimes de haine par la police nord-irlandaise (PSNI).
Mais dans les milieux républicains radicaux, certains accusent les militants de Clann Éireann d’avoir “profané” des lieux de mémoire, notamment des tombes de combattants de l’IRA à Milltown Cemetery, ou d’avoir ciblé des fresques favorables à l’accueil des migrants.
En retour, le Socialist Republican Front revendique la surveillance et “l’intimidation” de plusieurs individus associés à ces actions, affirmant connaître “leurs domiciles, leurs emplois et leurs fréquentations”.
Une réactivation des tensions politiques irlandaises
Clann Éireann, mouvement marginal mais médiatisé pour ses positions anti-immigration et son iconographie inspirée du nationalisme des années 1930, milite pour une Irlande unifiée, souveraine et ethniquement enracinée.
Dirigé par Justin Barrett, le groupe a organisé ces dernières années plusieurs manifestations dans la République d’Irlande, appelant à l’expulsion de tous les étrangers, qu’ils soient en situation régulière ou non.
Pour ses adversaires républicains de gauche, Clann Éireann représente une “menace fasciste”.
Le SRF affirme avoir été fondé il y a un an pour “contrer la montée du nationalisme d’extrême droite en Irlande, et plus particulièrement dans les Six Comtés (Irlande du Nord)”.
Dans son manifeste, le groupe promet de “faire taire” les militants considérés comme racistes, par “tous les moyens nécessaires”.
La police nord-irlandaise a confirmé être “au courant” des messages de revendication publiés en ligne et a indiqué avoir ouvert une enquête.
Aucune arrestation n’a été annoncée à ce jour, mais plusieurs alertes de sécurité ont été signalées dans Belfast ces dernières semaines, certaines attribuées à des groupes issus de la mouvance républicaine dissidente.
Pour les observateurs, cette affaire illustre le retour d’une violence politique latente dans une Irlande du Nord toujours marquée par les fractures communautaires.
La réconciliation issue des accords du Vendredi saint (1998) n’a pas suffi à effacer les lignes de faille : entre unionistes, républicains, socialistes et nationalistes identitaires, les tensions idéologiques ressurgissent, nourries par la crise migratoire et les divisions culturelles contemporaines.
Une fracture désormais intra-nationaliste
L’opposition entre Clann Éireann et le SRF symbolise un clivage interne au camp nationaliste irlandais :
- d’un côté, une droite identitaire qui revendique la continuité historique du nationalisme irlandais et rejette l’immigration de masse perçue comme une menace pour la souveraineté du pays ;
 - de l’autre, une gauche républicaine radicale, marquée par le marxisme et l’antifascisme, qui s’érige en gardienne d’un “nationalisme inclusif” ouvert aux minorités.
 
Ce choc idéologique, longtemps cantonné aux réseaux sociaux, semble désormais s’exporter dans la rue.
À Belfast, où les cicatrices des Troubles restent visibles, cette évolution inquiète les habitants comme les forces de l’ordre.
L’Irlande du Nord, encore traumatisée par trois décennies de conflit civil, voit aujourd’hui de nouveaux extrêmes s’affronter sur fond de crise migratoire et de délitement social. D’un côté, des jeunes nationalistes tentés par un discours de protection identitaire; de l’autre, des héritiers du républicanisme socialiste prêts à reprendre les méthodes d’antan pour faire taire l’opposition.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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Une réponse à “Belfast : des militants républicains antifas menacent un groupe identitaire irlandais”
Encore une petite armée mondialiste du soros ?