Alors que la question du pouvoir d’achat reste au cœur des préoccupations, un sondage réalisé par l’agence How Much auprès de 3 001 Français révèle un large soutien à la proposition de Serge Papin, ministre des PME et du pouvoir d’achat : rendre l’intéressement immédiatement disponible et non imposable.
Selon l’étude, 84 % des Français y sont favorables, dont 59 % “tout à fait favorables”. L’opposition se limite à 7 %, et 9 % des personnes interrogées se disent neutres.
Cette proposition, présentée le 17 octobre 2025, vise à permettre aux salariés de disposer immédiatement des sommes issues de l’intéressement sans passer par les plans d’épargne salariale (PEE, PER, etc.). Actuellement, ces montants sont imposables s’ils sont perçus tout de suite, et non imposables uniquement s’ils sont bloqués plusieurs années dans un plan d’épargne.
Une mesure jugée équitable et concrète
Pour la majorité des répondants, cette “Prime Papin” serait une mesure concrète et juste face à la stagnation du pouvoir d’achat.
57 % des sondés estiment qu’elle est équitable entre les catégories de salariés, et seuls 9 % la jugent inadaptée.
Autre enseignement : 71 % des Français souhaitent que cette prime soit accessible sans condition particulière, ni de plafond de revenu, ni de restriction à l’épargne.
Seuls 28 % voudraient la réserver aux revenus inférieurs à 2 000 euros mensuels, 27 % l’associer à une obligation d’épargne, et 25 % la limiter dans le temps.
L’effet Papin : consommer, mais aussi épargner
Contrairement à certaines craintes, les Français ne voient pas cette prime comme une simple “aubaine de consommation”.
Interrogés sur l’usage qu’ils feraient d’une prime d’intéressement de 2 000 euros immédiatement disponible et non imposable, 36 % indiquent qu’ils la consacreraient aux dépenses du quotidien, 24 % à des achats exceptionnels, et 31 % à l’épargne — dont 18 % de précaution et 13 % à long terme.
Une attitude prudente qui illustre une gestion responsable des ménages dans un contexte d’inflation persistante.
Près de 56 % des répondants déclarent d’ailleurs qu’une telle mesure augmenterait leurs dépenses dans les trois mois, dont 21 % “beaucoup plus”.
Ce constat renvoie à une réalité plus large : le salaire ne suffit plus, et les dispositifs périphériques deviennent essentiels pour maintenir le niveau de vie.
Derrière la “Prime Papin”, c’est donc tout le modèle de rémunération et de fiscalité du travail qui se trouve questionné.
Des Français partagés sur les ajustements techniques
Sur le plan budgétaire, l’idée d’un plafond d’exonération plus bas pour réduire le coût pour l’État ne convainc pas : 38 % des Français s’y opposent, contre 27 % qui l’accepteraient.
Et si 31 % jugent qu’il s’agit d’un “bon usage de l’argent public”, ils sont 33 % à penser le contraire, signe d’une méfiance persistante envers la dépense publique.
Enfin, 54 % estiment que le gouvernement devrait mieux expliquer le fonctionnement et les critères de cette mesure, preuve d’un besoin de pédagogie fiscale.
Si l’adhésion est massive, 54 % des sondés considèrent que la Prime Papin n’aurait qu’un effet ponctuel sur le pouvoir d’achat, contre 25 % qui y voient un impact durable.
Mais dans un contexte où près de 13 milliards d’euros d’intéressement ont été versés en 2024 — dont seulement 30 % en versement immédiat —, cette réforme pourrait transformer la nature même de l’intéressement et redonner de l’oxygène à la consommation intérieure.
Dans une France souvent divisée, ce sondage fait figure de quasi-consensus : plus de huit Français sur dix soutiennent une mesure à la fois lisible, concrète et perçue comme juste.
Mais derrière cet apparent unanimisme, une question demeure : faut-il multiplier les primes exceptionnelles pour compenser la faiblesse des salaires, ou repenser le modèle du travail et de la rémunération dans son ensemble ?
Enquête réalisée en ligne en octobre 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 3 001 Français (panel BuzzPress – 27 600 répondants, pondération INSEE).
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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