En Pologne et aux USA, des catholiques dénoncent une profanation symbolique dans La Résurrection du Christ, suite du film culte La Passion du Christ
Près de vingt ans après La Passion du Christ, le réalisateur américain Mel Gibson s’attire les foudres d’une partie du monde catholique. En cause : le choix de Kasia Smutniak, actrice polonaise connue pour ses positions favorables à l’avortement, pour incarner la Vierge Marie dans The Resurrection of the Christ, la suite très attendue du film sorti en 2004.
Une polémique qui enfle en Pologne
Née à Varsovie et aujourd’hui installée en Italie, Kasia Smutniak est une figure médiatique engagée en faveur du mouvement Strajk Kobiet (“Grève des femmes”), qui milite pour la légalisation totale de l’avortement en Pologne.
En 2020, cette mobilisation avait été marquée par des slogans vulgaires, des interruptions de messes, des actes de vandalisme et plusieurs attaques contre des églises — un traumatisme encore vif dans un pays resté profondément catholique.
L’annonce de son rôle a immédiatement suscité un appel à la mobilisation. Des catholiques polonais ont lancé une pétition adressée à Mel Gibson, estimant qu’attribuer un tel rôle à une militante pro-avortement relève d’une “profanation de l’image de la Mère de Dieu”.
« C’est confier la pureté de Marie à quelqu’un qui en est l’antithèse », peut-on lire dans le texte.
« La Vierge Marie n’aurait jamais peint sur son visage des slogans tels que “This is war” ou “F*** off”. »
La pétition, qui a déjà recueilli des milliers de signatures, souligne la portée mondiale du film de Gibson, vu en 2004 par plus de 600 millions de spectateurs.
« La Passion du Christ fut un acte d’évangélisation planétaire, rappellent les signataires. La suite ne doit pas devenir une concession à la culture du relativisme et de la mort. »
Ils appellent le cinéaste à revenir sur ce choix, rappelant que la Pologne demeure “l’un des derniers bastions de la civilisation de la vie” chère à saint Jean-Paul II.
Le texte dénonce un risque clair : que le visage de Marie, symbole de pureté et d’obéissance à Dieu, soit désormais associé à une militante qui revendique “le droit de tuer l’enfant à naître”.
Une décision incomprise chez les conservateurs
Mel Gibson, pourtant connu pour son catholicisme traditionnel et ses critiques du progressisme hollywoodien, a déclaré par la voix de son agent ne pas avoir eu connaissance des protestations.
Mais les réactions ne se limitent pas à la Pologne.
Aux États-Unis, plusieurs figures chrétiennes conservatrices ont interpellé le réalisateur sur les réseaux sociaux, appelant à la cohérence entre sa foi et ses choix artistiques.
Sur X (ex-Twitter), certains rappellent que Monica Bellucci, qui incarnait Marie-Madeleine dans le film original, s’était elle aussi prononcée en faveur de l’avortement, tout en restant une icône de sensualité séculière.
Un enjeu de civilisation
Le débat dépasse largement le cinéma. En Pologne, où la défense de la vie reste une ligne rouge pour de nombreux catholiques, ce casting est perçu comme un affront moral, voire un symbole de soumission à la culture libérale occidentale.
« C’est la civilisation de la vie contre la civilisation de la mort », résume un prêtre polonais cité par un média local.
La polémique illustre aussi l’ambiguïté d’un certain cinéma religieux moderne, tiraillé entre fidélité au message évangélique et souci de plaire à un public global marqué par le progressisme culturel.
Un film très attendu… et déjà contesté
The Resurrection of the Christ est actuellement en tournage à Rome.
Le film, divisé en deux parties, retracera la descente du Christ aux enfers avant la Résurrection.
Il mettra en scène un casting entièrement renouvelé : le Finlandais Jaakko Ohtonen dans le rôle de Jésus, Mariela Garriga dans celui de Marie-Madeleine, et donc Kasia Smutniak en Vierge Marie.
Sa sortie mondiale est prévue pour mars 2027.
Mais pour une partie du public catholique, l’affaire est déjà tranchée :
“Si cette actrice reste au casting, plus de la moitié des chrétiens du monde ne verront pas ce film”, résume une militante polonaise.
En donnant à une actrice pro-avortement le rôle de la Vierge, Mel Gibson provoque un séisme symbolique.
L’homme qui, en 2004, avait bouleversé le monde avec une œuvre fidèle à l’esprit du Calvaire, se voit aujourd’hui accusé d’avoir cédé, peut-être malgré lui, à la logique du compromis culturel.
Dans un monde où tout se relativise, même l’image de Marie devient un champ de bataille. Et derrière le choix d’un visage, c’est bien le visage de la foi qui se joue.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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