Une coalition annoncée comme historique… mais qui ressemble furieusement aux alliances qui ont déjà mené le pays dans le mur
Il y a encore quelques semaines, Foulques Chombart de Lauwe se présentait comme le champion d’une droite ferme, offensive, déterminée à « remettre de l’ordre » dans une ville en pleine désagrégation, rongée par la drogue, les gangs, l’insécurité, et la boboisation d’un autre côté qui fait fuir les historiques de la capitale bretonne. Il incarnait – disait-on – le retour d’une droite assumée, enfin débarrassée du centrisme mollasson et du « en même temps » perpétuel. Et puis, soudain… le grand écart. Le voici désormais flanqué de figures estampillées Modem, Renaissance et Horizons : bref, une large partie de la macronie locale, celle-là même que les électeurs sanctionnent depuis des années pour son inefficacité chronique.
À Nantes, l’union de la droite et du centre est donc vendue comme « historique ». En réalité, c’est plutôt une potion politique où se mélangent sans complexe les rescapés des Républicains, les anciens soutiens d’Emmanuel Macron et quelques « constructifs » de salon qui ont découvert la fibre d’opposition à la veille des municipales. Le candidat LR, qui se rêvait en figure de renouveau, devient ainsi le chef d’orchestre d’une coalition très large… peut-être trop large pour avoir un cap.
L’image est savoureuse : celui qui promettait une droite ferme ouvre désormais les bras à ceux qui, au niveau national, ont participé à la gestion la plus impopulaire de ces dernières décennies. Alliances budgétaires hasardeuses, explosion migratoire, insécurité galopante, fracture territoriale : les mêmes acteurs qui ont échoué à Paris seraient soudain capables de « transformer » Nantes ? Il faut croire que la politique locale a parfois des éclairs de poésie.
La macronie locale jubile discrètement. Sarah El Haïry, ancienne ministre, devient numéro 2 sur la liste. Renaissance et Horizons apportent leur soutien, malgré quelques absents notables. Tout cela est présenté comme un souffle nouveau, un appel au dépassement des clivages. Un « pacte » scellé au marché de la Petite-Hollande, presque au parfum de mariage arrangé. On sourit en pensant aux électeurs qui, en votant pour une droite ferme, ne s’attendaient sans doute pas à recevoir avec le même bulletin une part de macronisme en prime.
L’ironie supplémentaire : pendant que la droite nantaise se félicite de « dépasser les égos », elle peine à réunir ne serait-ce que la moitié de ses propres cadres. Julien Bainvel manque à l’appel. Les élus Renaissance ne viennent pas tous. Et Mounir Belhamiti envisage toujours sa propre liste. Une coalition « forte », certes… mais dont les coutures tirent déjà.
Quant au programme, il n’existe pas encore. On nous assure qu’il arrive, qu’il mûrit, qu’il sera bientôt dévoilé. En attendant, les électeurs devront se contenter d’une promesse : « remettre de l’ordre dans la rue ». Prononcée par une alliance dont une partie a contribué, ailleurs, à l’affaiblissement de l’autorité.
À Nantes, 2026 commence donc par un spectacle politique singulier : une droite qui se voulait intransigeante, mais qui se retrouve à draguer ceux qu’elle accusait hier encore d’avoir affaibli le pays. Une sorte de « realpolitik » nantaise, où l’on découvre que les convictions varient parfois en fonction des investitures disponibles.
Les électeurs jugeront. Mais une certitude déjà : dans cette union rêvée, certains ont dû avaler plus de couleuvres que d’autres.
YV
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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