Dans la Manche, l’Association de défense du trait de côte du Cotentin (ADTCOC) a lancé une grande série de réunions publiques afin d’alerter les habitants sur l’urgence de la situation. La première rencontre s’est tenue le 6 novembre à Siouville-Hague. Le journal Ouest-France rappelle qu’il s’agit de la première d’« une série de cinq rencontres » prévues « jusqu’au mois de février 2026 ».
Le président de l’association, Denis Lefebvre, y a résumé l’enjeu : « Nous pouvons mettre en place, à court terme, des solutions pour protéger les habitants. » Il rappelle deux risques majeurs : « la submersion marine, lorsque l’eau entre dans les terres, et l’érosion, quand la mer grignote la dune ». Et sa mise en garde est claire : « Nous, on veut éviter que des personnes se réveillent au milieu de la nuit les pieds dans l’eau. »
Sur le terrain, l’érosion est effectivement visible. À Surtainville, France Bleu Cotentin décrit un littoral rongé par les coups de vent répétés, les forts coefficients de marée et le passage des promeneurs. La dune y a reculé d’environ 40 mètres en quinze ans, poussant la commune à installer plus de 700 mètres de ganivelles pour retenir le sable et stabiliser ce qu’il reste du cordon dunaire.
L’association appelle les élus à « contraindre l’État »
Pour l’ADTCOC, la difficulté n’est pas uniquement naturelle : elle est institutionnelle. « Les élus ont du mal à s’emparer de la question, or ils sont responsables », explique Denis Lefebvre dans Ouest-France, en appelant les habitants à solliciter maires et candidats à l’approche des municipales.
Fin octobre, il a adressé une lettre ouverte aux élus du littoral manchois. Il y reconnaît que « le changement climatique est une réalité », et appelle à la « responsabilité collective et immédiate des habitants, des élus et de toutes les collectivités locales ». Mais il dénonce aussi l’attitude des autorités : selon lui, « les services de l’État » sont « les premiers à refuser les demandes d’autorisation de travaux de protection contre la mer ».
Il avertit également que « l’histoire récente nous a montré que lors d’une catastrophe naturelle avec de forts dégâts, l’État, à travers ses services, fera porter la responsabilité de la situation sur les élus, les jugeant responsables d’absence de prévention ». L’objectif affiché par l’association est clair : « Il faut fédérer les acteurs de la protection du littoral pour mettre la pression à l’État. » Et surtout : « Il faut absolument que l’État simplifie les procédures et autorise la réalisation d’ouvrages de protection avant qu’une catastrophe ne se produise. On n’est pas obligés de tout faire en une seule fois mais il faut commencer. »
Un débat public élargi pour comprendre et agir
L’ADTCOC ne se contente pas de dénoncer : elle organise aussi un débat public plus large. Une réunion « gratuite et ouverte à tous » a déjà été organisée le 14 novembre à Portbail, destinée à « informer et échanger sur l’avenir du littoral, menacé par l’érosion et la montée des eaux ».
L’événement devait permettre de « mieux comprendre les enjeux liés à la transformation du littoral » et de présenter les pistes de protection déjà envisagées : reconstitution des dunes, surveillance du recul du rivage, adaptation des infrastructures. Les membres de l’ADTCOC rappellent dans La Presse de la Manche que « le littoral de la Manche évolue rapidement » et qu’« il est essentiel que chacun comprenne les mécanismes en jeu et les risques à venir ».
La mobilisation prend ainsi une dimension collective et pédagogique. Pour l’association, sauver le littoral du Cotentin revient à défendre l’un des patrimoines naturels les plus exposés de Normandie. Face à la mer, mais aussi face aux lenteurs administratives qui, selon elle, empêchent les élus de protéger efficacement leurs administrés.
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