J’ai honte, oui j’ai véritablement honte pour mon pays et pour ce peuple auquel j’appartiens quand je constate l’indifférence des pouvoirs publics, des industriels, des négociants, des fonctionnaires d’autorité, des médias, des commentateurs et de nombreux autres, à l’égard de notre langue. Je pense à mes aïeux, à mes ancêtres, si fiers d’appartenir à un peuple d’exception et faisant les plus grands efforts pour s’exprimer, à l’écrit comme à l’oral, dans un français pur et élégant plutôt qu’en catalan, employé partiellement dans un usage domestique. Ils ne l’utilisaient jamais devant moi. Mon grand-père maternel me faisait faire mes premiers pas dans l’histoire de France et ma grand-mère, institutrice pendant la Première Guerre mondiale, corrigeait mes premiers récits. À cette époque mon père se battait pour la France en Indochine. Ils m’ont transmis cet amour de la France, de sa langue et de sa civilisation.
Ils l’ont fait souvent par des petits riens dans le quotidien et toujours par l’exemple. Je compare leur attitude à celle de la génération d’aujourd’hui. Nous célébrons à grand tapage médiatique les usages festifs étatsuniens sans évidemment en savoir le sens. Halloween, Black Friday, Thanksgiving’s… Les titres des américâneries présentées à la télévision ne sont même plus traduits; les publicitaires trouvent intelligent de terminer leur présentation par une sorte de devise en anglo-saxon. Parfois des phrases entières sont échangées, dans ces mêmes publicités, dans cet idiome, par des acteurs évidemment étrangers. Elles sont sous-titrées, selon la loi, mais de manière tellement illisible et éphémère que ces sous-titres se présentent surtout comme une moquerie manifestant une véritable condescendance à l’égard de notre langue Que dire des Barber’s shops et surtout de « Choose France » – il fallait oser!!! -. Ajoutons la vérole des Cloud, prime-time, cool, scheck, start-up, Fast-food, cookies… et des prénoms, venus du fin fond de Harlem, de Chicago ou de Californie, donnés à de petits Français pourtant « de souche ». J’avoue ne plus écouter les radios dispensatrices de braillements dans cette langue pollueuse de la nôtre et visant à l’écrasement de notre culture, de notre dignité et de notre souveraineté. Ils complètent l’endoctrinement politique et l’obligatoire uniformisation des peuples dans la geôle européenne. C’est vraiment trop pour moi. Les divertissements, comme « the Voice » affichent leur ralliement à ce parler et à ces pays destructeurs de notre civilisation. Ne le taisons pas; ils sont propagateurs de toutes les violences et de tous les maux qui s’installent dans notre société. Les produits, y compris de marque nationale, sont présentés dans cette langue et accessoirement en français et dans d’autres langues, toutes aussi respectables et notoires, mais subissant un sort identique. Bien qu’ayant eu cette langue – certes en seconde position – au cours de ma scolarité, j’ai du mal à comprendre ce qui est écrit et suis obligé de rechercher les paragraphes rédigés dans ma langue. Je me mets à la place du consommateur populaire…Ces gens vendus à l’étranger ne nous respectent pas et ne respectent pas leurs propres ascendants. De toute évidence être français les embarrasse.
De manière systématique l’apprentissage du français est discrédité par l’enseignement supérieur et l’éducation nationale qui permettent aussi bien l’écriture inclusive que le laxisme orthographique et l’usage d’un vocabulaire approximatif; autant de manifestations du relativisme ambiant. Ce déclin linguistique est naturellement en conjonction avec l’alignement euro-étatsunien des dirigeants de notre pays. L’Académie Française se tait. Quant au rôle international de notre langue il est délaissé par ces mêmes autorités qui ont, dans leur optique d’abaissement culturel et linguistique, aidé à la désignation d’une anglophone à la présidence de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Là aussi il fallait oser !!! Il s’agit là davantage qu’un paradoxe, il s’agit d’un mépris tout à la fois pour les pays véritablement francophones et pour la langue française en particulier. Ces gens qui cherchent à nous imposer les mœurs étrangères qu’ils ont adoptées ne veulent surtout pas d’une France grande puissance. Ils récusent un pays rayonnant souverainement par sa langue, sa science, ses entreprises, ses innovettes, son savoir et sa culture. La ploutocratie euro-mondialiste ne les a pas installés au pouvoir pour accomplir une mission de Grandeur et de souveraineté..
Cette langue, le français, est la vôtre, mais aussi celle de près de 583 millionsde personnes dans le monde. Je cite, avec une totale adhésion à son propos, Ilyès Zouari, sociologue et analyste d’origine tunisienne: « Cette censure totale et systématique des grands événements francophones (note : notamment les jeux de la Francophonie), y compris par l’ensemble des médias publics, est digne des régimes les plus totalitaires de la planète. Elle ne peut bien évidemment avoir lieu que suite à des instructions reçues de la part des plus hautes autorités du pays. Une attitude qui s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique incontestable de couper le peuple français du monde francophone, menée avec acharnement par les européistes et atlantistes qui dirigent le pays depuis bientôt 20 ans. Et ce, afin de dévaloriser la France aux yeux de la population française, en lui faisant oublier son appartenance à un vaste espace linguistique, dans le but de lui faire accepter le maintien du pays au sein de l’Union européenne et de l’OTAN. La conséquence préjudiciable est de réduire considérablement l’attachement des Français à leur langue. Eux, qui n’ont jamais été si peu intéressés par la promotion et la diffusion de celle-ci à travers le monde, alors même qu’elle n’a jamais été autant parlée et apprise. Et ce, au grand étonnement des francophones extra-européens, auxquels est aujourd’hui entièrement attribuable la progression constante de l’apprentissage du français hors espace francophone, face à une France qui est désormais clairement un frein, et même un obstacle, en la matière.. »
Le 14 janvier 2015, je publiais un article que j’avais intitulé « je deviens analphabète ». Enplus de dix ans, la situation n’a fait qu’empirer et mon analphabétisme s’est aggravé. Le chef de l’État actuel, administré par l’État profond, la ploutocratie euro-étatsunienne, ne rate jamais une occasion lorsqu’il est à l’étranger, de montrer son appartenance à cette caste mondialiste en parlant en anglo-américain. Il piétine notre constitution et notamment son article 2 stipulant que « La langue de la République est le français. ». Le texte se poursuit en proclamant que « L’emblème national est le drapeau tricolore (et non pas la bannière « européenne ») ; l’hymne national est la Marseillaise (et non pas « l’hymne à la joie »); la devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité (il n’est pas question de laïcité) et surtout son principe est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Avec ces quelques phrases est définie la nature de la France, pays souverain. Toutes les atteintes à cet article sont donc des trahisons.
Cette ploutocratie commence heureusement, aujourd’hui, à être combattue par de plus en plus de Français, conscients des enjeux pour notre Patrie et notre liberté. Mais les dégâts sont considérables et les blessures de notre langue sont le triste indicateur d’autres blessures bien plus profondes.
Je voudrais, pour prouver mon absence de sectarisme, citer un écrivain anglais, Stuart Mill. « Dieu veuille que jamais la France ne vienne à manquer au monde ! Le monde retomberait dans les ténèbres. ».
Ne restons pas inactifs si nous voulons que vivent la France indépendante et sa civilisation !
Henri ROURE
Illustration : Istock
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