Une large majorité de Français (69 %) affirme avoir une bonne image de l’audiovisuel public. Mais derrière cette apparente adhésion, l’étude Ipsos-BVA pour La Tribune Dimanche révèle un paysage nuancé, entre attachement aux chaînes historiques, doutes sur l’indépendance de l’information, et rejet d’une privatisation jugée peu utile.
Selon cette enquête réalisée fin 2025 auprès d’un large échantillon représentatif, les chaînes publiques de télévision conservent une place importante dans l’imaginaire collectif français. France 2, Arte et France 3 arrivent en tête des chaînes les plus appréciées, loin devant les stations de radio comme France Inter. En termes de personnalités emblématiques, ce sont des figures télévisuelles qui dominent : Laurent Delahousse, Stéphane Bern, Élise Lucet ou encore Nagui.
Une image globalement positive… mais sous condition
Les Français reconnaissent plusieurs qualités à l’audiovisuel public : sa capacité à s’adresser à toutes les catégories sociales (71 %), à produire des œuvres originales (69 %) ou à proposer des programmes de qualité (59 %). Néanmoins, seuls 52 % estiment que l’information qui y est diffusée est fiable et indépendante, et 49 % jugent que le coût de ce service est trop élevé pour les contribuables .
Les sympathisants de tous les partis politiques manifestent une bonne image globale, y compris chez les électeurs du Rassemblement national, bien que ces derniers soient les plus critiques (59 % d’opinions favorables contre 69 % en moyenne).
France Télévisions mieux perçue que Radio France
Le classement des chaînes révèle une hiérarchie nette : France 2 est la chaîne publique la plus appréciée (57 %), devant Arte et France 3 (55 % chacune). En revanche, les radios du service public souffrent d’un déficit d’image : seuls 26 % des sondés disent être attachés à France Inter, 22 % à France Info, 20 % à France Culture, et 15 % à FIP .
Réformer plutôt que privatiser
Interrogés sur l’avenir de l’audiovisuel public, les Français se montrent favorables à des réformes ciblées (48 %), mais peu nombreux à vouloir une refonte totale (31 %). Une minorité (21 %) estime qu’aucune réforme n’est nécessaire. Quant à l’idée de privatiser, elle séduit peu : seuls 30 % des sondés pensent que cela améliorerait la qualité des programmes, tandis que 33 % redoutent une dégradation. Sur l’ancrage local, les opinions sont encore plus tranchées : un tiers des Français estime qu’une privatisation l’affaiblirait.
Les missions jugées prioritaires pour le service public sont claires : proposer une information fiable sur l’actualité (36 %), promouvoir la culture française (32 %), offrir des divertissements de qualité (29 %), et maintenir une couverture locale et régionale (28 %). Ce dernier point, pourtant fondamental pour beaucoup de territoires délaissés par les grandes chaînes privées, semble aujourd’hui sous-évalué par les décideurs politiques.
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