Invité ce lundi de Frontières, le sénateur Les Républicains Stéphane Le Rudulier a ouvertement envisagé le dépôt d’une proposition de loi visant à classer les groupes antifas comme organisation terroriste. Une initiative qui s’inscrit dans un contexte international où des mesures similaires ont déjà été adoptées par les États-Unis et la Hongrie.
« Il faut ouvrir le débat »
Au micro de Radio Frontières, le sénateur LR des Bouches-du-Rhône a affirmé qu’il était temps de s’interroger sur la nature réelle des groupes antifas et sur leur place dans l’espace public. « Il faut ouvrir le débat », a-t-il déclaré, évoquant les nombreuses violences survenues en marge de rassemblements politiques, souvent imputées à des militants se revendiquant de l’antifascisme.
Faisant un parallèle historique, Le Rudulier a rappelé : « Après mai 68, on avait les ligues communistes et révolutionnaires qui manifestaient en prônant la violence. Dans les années 1990, l’effondrement du PCF et de la CGT a laissé la place à un courant altermondialiste, puis à la mouvance antifa, importée des États-Unis. »
Selon lui, la décision de Donald Trump de classer les antifas comme entité terroriste était « une décision de bon sens », que la France devrait au moins considérer avec sérieux.
La question n’est pas nouvelle à l’échelle internationale. Aux États-Unis, plusieurs groupes se réclamant de l’antifascisme radical ont été placés en 2025 sur la liste noire des Foreign Terrorist Organizations (FTO). Une mesure qui, bien qu’ayant suscité des controverses dans certains milieux progressistes, a été saluée par une partie de la classe politique conservatrice américaine.
En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán est allé encore plus loin. En février 2025, les autorités hongroises ont officiellement classé les antifas comme organisation terroriste, invoquant une série de violences graves lors de manifestations anti-gouvernementales.
Une violence tolérée par le silence médiatique
La mouvance antifa, souvent présentée de manière bienveillante dans les grands médias français, échappe en grande partie à la réprobation politique et judiciaire. Pourtant, les exactions commises par certains groupes radicaux lors de manifestations, de meetings politiques ou d’événements culturels dits « de droite », sont connues : dégradations, agressions, menaces, entraves à la liberté d’expression et au pluralisme politique.
À Rennes, Lyon, Nantes ou Paris, les rassemblements ciblés par les antifas donnent lieu à des scènes de chaos, souvent minimisées voire justifiées par certains élus ou journalistes au nom d’une lutte « contre l’extrême droite ». Un deux poids, deux mesures qui interroge, alors même que les actes violents de groupuscules d’extrême gauche sont rarement qualifiés de terroristes, quand ceux de l’extrême droite le sont sans délai.
La déclaration de Stéphane Le Rudulier marque une tentative de briser un tabou politique. Jusqu’ici, aucun parlementaire français n’avait clairement exprimé la volonté de requalifier juridiquement les agissements antifas comme terroristes. Si le dépôt d’une proposition de loi devait se concrétiser, le débat parlementaire pourrait mettre en lumière l’impunité dont bénéficient certains milieux violents d’extrême gauche, souvent en marge des radars judiciaires et médiatiques.
Il reste à savoir si cette initiative sera suivie par d’autres élus de droite, ou si elle sera étouffée par le conformisme ambiant d’une partie de la classe politique.
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