Le dernier baromètre politique Ipsos BVA / CESI École d’ingénieurs pour La Tribune Dimanche, réalisé du 10 au 12 décembre 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 Français, dresse un état des lieux contrasté de l’opinion à la fin de l’année. Si les préoccupations économiques dominent toujours largement, l’exécutif enregistre des évolutions différenciées, tandis que la perspective de la présidentielle de 2027 continue de structurer les rapports de force politiques
Le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français
Sans surprise, le pouvoir d’achat demeure la principale inquiétude des Français, citée par 49 % des personnes interrogées, un niveau stable par rapport au mois précédent. Cette préoccupation arrive nettement devant l’avenir du système social (41 %, en recul de 3 points) et le niveau de la délinquance (34 %, stable).
Derrière ce trio de tête apparaissent ensuite la dette et les déficits publics (29 %), l’immigration (26 %) et les enjeux environnementaux (22 %). Ces résultats confirment une hiérarchisation des inquiétudes centrée avant tout sur les questions matérielles et sécuritaires, loin devant les thématiques sanitaires ou épidémiques, désormais marginales dans l’opinion.
La cote de popularité du président de la République reste à un niveau bas. Emmanuel Macron recueille 18 % d’opinions favorables, en recul d’un point sur un mois, tandis que 77 % des sondés portent un jugement défavorable sur son action. Cette stabilité à un niveau historiquement faible confirme l’enracinement d’un rejet durable, toutes sensibilités confondues, même si les écarts restent marqués selon la proximité partisane.
Sébastien Lecornu en progression à Matignon
À l’inverse, le Premier ministre Sébastien Lecornu enregistre une évolution positive. Sa cote de popularité progresse de 4 points, atteignant 29 % d’opinions favorables, tandis que sa cote négative recule légèrement à 58 %. Cette progression reste toutefois relative, la majorité des Français continuant d’exprimer une opinion défavorable sur l’action du chef du gouvernement.
Les écarts sont importants selon les familles politiques, Lecornu obtenant ses meilleurs scores auprès des sympathisants de la majorité présidentielle, tandis que son rejet demeure massif à gauche radicale comme au Rassemblement national.
Présidentielle 2027 : Bardella en tête de la satisfaction potentielle
Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027, Jordan Bardella reste la personnalité dont l’accession à l’Élysée susciterait le plus de satisfaction, avec 33 % de Français se déclarant satisfaits, malgré un recul de 4 points sur un mois. Il devance Marine Le Pen (30 %, -3 points).
Derrière ce duo, Gabriel Attal complète le podium avec 19 %, devant Édouard Philippe et Gérald Darmanin, tous deux à 18 %. Ces résultats confirment la structuration durable du paysage politique autour de quelques figures centrales, à droite comme au centre.
Recomposition à droite, stagnation à gauche
À droite, Bruno Retailleau enregistre un recul notable, notamment auprès de son propre camp. Seuls 36 % des sympathisants LR-UDI se disent désormais satisfaits à l’idée de son accession à la présidence, contre 63 % le mois précédent. Il est désormais devancé dans cet électorat par Gérald Darmanin.
À gauche, Raphaël Glucksmann conserve la première place avec 14 % de satisfaction potentielle, à égalité avec François Hollande, mais avec un niveau de rejet inférieur à celui de l’ancien président. Aucun candidat de gauche ne dépasse toutefois ce seuil, illustrant la fragmentation persistante de cet espace politique.
Ce baromètre de décembre 2025 confirme une tendance lourde : une opinion durablement inquiète sur le plan économique, une défiance persistante envers le président de la République, et un paysage politique où la présidentielle de 2027 s’impose déjà comme l’horizon structurant, sans qu’aucune figure ne parvienne à rassembler une majorité claire de satisfaction.