Si vous cherchez une série à dévorer pendant les fêtes, loin des mièvreries de saison et des téléfilms interchangeables, MobLand s’impose comme un choix royal. Diffusée sur Paramount+ (accessible via Canal), cette fresque criminelle londonienne réussit ce que bien des productions du genre peinent à accomplir : conjuguer efficacité narrative, rythme soutenu et charisme indiscutable. On y retrouve tous les codes du film de gangsters, mais emballés dans une mise en scène léchée et un casting qui transcende le matériau. C’est tout l’art du divertissement maîtrisé.
La série nous plonge dans la guerre silencieuse — puis explosive — entre deux familles mafieuses qui se disputent des pans entiers de Londres. Trafic d’armes, deals, influence locale, règlements de compte… Rien ne manque, mais tout est traité avec une élégance visuelle et sonore qui rappelle que Guy Ritchie est passé par là. Sans réinventer la poudre, il insuffle ce tempo si particulier : brutalité sèche, humour noir, dialogues parfois cinglants, et ces plongées dans le quotidien des clans qui révèlent autant leur férocité que leurs failles.
Au cœur de cette bataille : Harry Da Souza, l’homme de main idéal, incarné par un Tom Hardy impérial. L’acteur, véritable caméléon du cinéma britannique, trouve ici un rôle cousu main. Son personnage navigue entre loyauté, violence, fragilité intime et doute — cocktail explosif que Hardy maîtrise avec une intensité déconcertante. On comprend sans peine pourquoi l’acteur porte littéralement la série sur ses épaules.
Autour de lui, la distribution s’amuse et brille : Pierce Brosnan en patriarche aussi élégant qu’implacable, Helen Mirren en stratège glaciale, Paddy Considine en rival complexe… Leurs scènes sont un régal. Sans ce trio, MobLand serait peut-être un polar de plus ; avec eux, elle devient un spectacle jubilatoire.
Certes, les thématiques — luttes de clans, trahisons, héritages et rancunes — ne sont pas inédites. Mais la série en joue avec intelligence. Elle assume son côté “fiction criminelle stylisée” et s’en sert pour offrir une partition rythmée, graphiquement soignée, et surtout prenante. On enchaîne les épisodes sans voir le temps passer, ce qui est précisément ce que l’on attend d’un divertissement de haut vol.
Et bonne nouvelle : la saison 2 a déjà été confirmée. Sans rien dévoiler, la fin de la première saison laisse planer suffisamment de suspense pour donner envie de replonger sans tarder dans ce Londres nocturne où loyauté et trahison se confondent.
En somme, MobLand n’est pas un manifeste sociologique ni une réflexion lourde sur la société. C’est une série qui revendique ce qu’elle est : un polar nerveux, porté par des acteurs de premier rang et une mise en scène dynamique. Pour les soirées longues de l’hiver, le plaid, le chocolat chaud (ou le whisky tourbé), c’est un compagnon idéal.
Le crime, quand il est filmé avec autant d’art, peut se révéler… étrangement jubilatoire.
A voir en VOSTFR bien entendu !
YV
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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