Verre, cartons, emballages, textiles ou encore déchets électroniques : les Points d’Apport Volontaire (PAV) occupent désormais une place centrale dans les politiques publiques de gestion des déchets. En Bretagne comme ailleurs, ils constituent un levier clé pour limiter l’enfouissement et l’incinération, conformément aux objectifs fixés par la loi AGEC, tout en permettant aux collectivités de rationaliser leurs coûts de collecte.
Selon une étude menée conjointement par SULO et OpinionWay, ces dispositifs sont largement adoptés par les Bretons, mais leur efficacité dépend fortement d’un facteur concret : la distance à parcourir pour y accéder.
Une satisfaction globale, mais une attente forte sur la proximité
D’après l’enquête, 83 % des Bretons se déclarent satisfaits des dispositifs de collecte mis en place par leur commune. Pourtant, cette adhésion s’accompagne d’une demande très nette : 89 % estiment prioritaire de renforcer la proximité des PAV, quel que soit le type de territoire, urbain, périurbain ou rural.
La réalité de terrain reste contrastée. Si 36 % des habitants accèdent à un point de collecte à moins de 300 mètres de leur domicile, 29 % doivent parcourir entre 300 mètres et un kilomètre, et 35 % dépassent le kilomètre. Une distance jugée dissuasive par une partie de la population, avec un impact direct sur la régularité et la qualité du tri.
Une pratique désormais bien ancrée en Bretagne
La Bretagne administrative se distingue par un usage largement répandu des PAV. Comme au niveau national, 93 % des Français déclarent utiliser ces dispositifs. Dans la région, les habitants mettent en avant plusieurs avantages : l’accessibilité permanente des équipements, disponibles 24h/24 et 7j/7 (63 %), la réduction du volume des déchets stockés à domicile (53 %), ainsi que la facilité de tri permise par l’ergonomie des conteneurs (45 %).
La dimension environnementale est également bien perçue. Près de la moitié des répondants soulignent l’amélioration de la valorisation des matériaux recyclables, tandis que 29 % associent directement les PAV à une réduction de la pollution et à une meilleure préservation des sols, de l’air et des nappes phréatiques.
L’étude met cependant en évidence des différences marquées selon les flux. Le tri du verre est aujourd’hui un geste quasi généralisé en Bretagne, avec 91 % de participation, fruit de plusieurs décennies de structuration des filières et de sensibilisation. À l’inverse, la collecte des biodéchets, devenue obligatoire depuis le 1er janvier 2024, reste en phase de montée en puissance : 61 % des Bretons y participent, un taux néanmoins supérieur à la moyenne nationale.
Ces écarts confirment que l’adoption des nouveaux gestes de tri nécessite du temps, mais aussi des conditions matérielles favorables.
200 mètres, la distance clé pour un tri efficace
Pour les auteurs de l’étude, l’accessibilité est un déterminant central. Mouloud Medjkoune, directeur général de SULO France, souligne que la participation optimale est observée lorsque les points de collecte sont implantés à environ 200 mètres des habitants. Au-delà de cette distance, le taux de participation tend à diminuer, avec des conséquences directes sur les volumes recyclés et les économies réalisées par les collectivités.
Un enjeu d’autant plus important que la fin de l’enfouissement des déchets est programmée à l’horizon 2030, alors qu’en 2024, près de 20 % des déchets ménagers étaient encore enfouis sans valorisation. Pour atteindre les objectifs fixés, le renforcement du maillage territorial des PAV et la poursuite des campagnes de sensibilisation apparaissent donc comme des leviers incontournables.
En Bretagne, région engagée de longue date dans les politiques environnementales, la question n’est plus tant celle de l’adhésion des habitants que celle de l’organisation concrète du service public du tri, au plus près des lieux de vie et sans racket fiscal de la part des collectivités chargées de mettre en oeuvre ce tri, ce qui a, il faut le reconnaitre, tendance à se développer.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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