Nantes. Fusillades, drogue, agressions : pour le procureur « tous les clignotants sont au rouge »

Même si l’omerta règne du côté du pouvoir politique socialiste sur la délinquance et l’insécurité vécue au quotidien par les Nantais, au point d’être devenue l’enjeu numéro 1 des municipales et le principal sujet de conversation des Nantais, du côté judiciaire, les chiffres sortent à l’occasion de l’audience de rentrée du tribunal. Il y aura eu finalement 68 fusillades en 2019 – trois n’ont pas fait l’objet de publications.

Notre décompte s’était arrêté à 65 fusillades en 2019, dont 64 liées au trafic de drogue et à la guerre des gangs de la drogue. Ces fusillades ont causé 28 blessés et trois morts – celle de la rue Maréchal Joffre en avril a provoqué une quinzaine d’arrestations et la saisie d’une vingtaine d’armes.

« Tous les clignotants sont au rouge »

Pour le procureur Pierre Sennes, « tous les clignotants sont au rouge ». Entre autres, les violences conjugales augmentent de 30% de septembre à novembre 2019, les fusillades ont plus que doublé en deux ans – de 27 en 2017 à 68 en 2019. « À Nantes on tue pour dominer le marché de la drogue et tenir les points de vente dans les rues », a précisé le procureur.

Sur fond de fort trafic de stupéfiant, 77 personnes ont été interpellées pour des règlements de comptes survenus en 2018 et 2019 entre gangs de la drogue, 309 personnes ont été interpellées depuis février place du Commerce (+67% sur un an). « Ce que le procureur oublie de dire, c’est que ces Nord-africains qui se disent mineurs pour la plupart sont relâchés au bout d’un ou deux jours de garde à vue le plus souvent », tempère un policier nantais.

Un policier : « Nous on en est dégoûtés, on vide l’océan à la petite cuillère »

Parallèlement, la charge de travail du parquet augmente : +15% de gardes à vue, +17% (577 en 2019) comparutions immédiates. « Et encore, quand on voit tout ce que le parquet refuse de poursuivre, les gens qu’on doit relâcher alors que ça fait trente fois qu’on les interpelle pour vols en réunion, agression crapuleuse, vol à main armée… si les Nantais savaient ils se révolteraient. Nous on en est dégoûtés, on vide l’océan à la petite cuillère », explique un policier nantais.

L’accroissement notable de la délinquance se voit aussi dans les rues : la liste de celles qui craignent, où les faits de délinquance se multiplient, y compris en plein après-midi, ne cesse de s’allonger

Louis Moulin

Crédit photo : DR
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