Une majorité écrasante de Français refuse toute régression de leurs droits en cas de vol retardé ou annulé, malgré les tentatives de réforme au niveau européen.
Alors que la Commission européenne envisage de modifier en profondeur le règlement CE 261/2004, réduisant sensiblement les indemnisations prévues pour les passagers aériens, les Français font entendre leur voix : c’est non. Un récent sondage réalisé par l’institut IFOP pour la plateforme Flightright révèle une opposition massive aux projets de Bruxelles visant à affaiblir les compensations dues en cas de perturbation de vol.
Selon cette enquête menée fin avril 2025, 66 % des Français s’opposent à l’idée de relever le seuil de retard ouvrant droit à une indemnisation. Pour mémoire, aujourd’hui, un passager peut prétendre à une compensation de 250 à 600 euros si son vol est retardé de plus de trois heures, annulé à la dernière minute ou en cas de refus d’embarquement. La réforme proposerait de porter ce seuil à 5, 9 voire 12 heures, réduisant de fait de plus de 85 % les cas d’indemnisation actuels, contre une hypothétique baisse du prix du billet d’un euro seulement.
Une méconnaissance criante des droits en vigueur
Paradoxalement, si l’opinion publique s’oppose fortement à toute restriction, elle reste peu informée sur les droits actuels. Moins d’un Français sur deux (48 %) déclare connaître l’existence du règlement européen, et seulement 16 % en maîtrisent les conditions précises d’application. Cette méconnaissance est particulièrement marquée chez les plus de 65 ans.
Ce déficit d’information renforce leur appel à « informer davantage les voyageurs au lieu de rogner leurs droits », selon Imane El Bouanani, experte juridique au sein de la plateforme.
Des revendications de renforcement
Au-delà de cette opposition, les Français réclament une modernisation et un renforcement des garanties existantes :
- 73 % souhaitent une revalorisation des indemnisations, inchangées depuis 2004, pour les adapter à l’inflation.
- 82 % sont favorables à une indemnisation automatique des bagages perdus ou endommagés, sur le modèle des retards de vol, alors qu’actuellement une preuve est exigée.
- 56 % soutiennent l’allongement du délai de préavis sans indemnisation (passant de 14 jours à 8 semaines) afin de responsabiliser les compagnies aériennes.
Fait notable, le rejet des réformes ne divise ni selon l’âge, ni selon le niveau de revenu ou les sensibilités politiques : qu’on vote Mélenchon ou Le Pen, qu’on voyage souvent ou rarement, l’attachement aux droits des passagers reste fort. Même chez les voyageurs les plus fréquents (utilisateurs de l’avion au cours des 12 derniers mois), 79 % souhaitent maintenir les indemnisations actuelles. Chez les jeunes de moins de 35 ans, ce chiffre grimpe à 71 %.
Ce sondage constitue un avertissement clair à la Commission européenne : toute tentative de détricotage du règlement 261/2004 risque de se heurter à un mur populaire. Flightright en appelle à préserver un cadre juridique qui fait figure d’exception mondiale en matière de protection des voyageurs. Dans un contexte où le secteur aérien multiplie les incidents et les défaillances, le message est limpide : les passagers ne sont pas prêts à renoncer à leurs droits pour un euro symbolique.
Crédit photos : DR
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2 réponses à “Droits des passagers aériens : les Français opposés à un recul de leurs garanties”
L’avion est un moyen de transport rapide pour gens pas pressés.
Il y a tellement de facteurs indépendants et hors du champs des compagnies ; qui constitue un retard en aviation
Il est logique de ne pas demander la lune
L’avion est un moyen de transport rapide pour gens pas pressés.
Il y a tellement de facteurs indépendants et hors du champs des compagnies ; qui constitue un retard en aviation
Il est logique de ne pas demander la lune .