La stupeur domine toujours au commissariat central Waldeck-Rousseau, à Nantes, depuis qu’un de ses agents a été mis en examen pour viol et agression sexuelle sur mineur de moins de quinze ans. Âgé de quarante-cinq ans, ce brigadier expérimenté a été arrêté le 1ᵉʳ mai par les gendarmes de la brigade de recherches de Rezé. Il est aujourd’hui détenu à l’isolement, dans un établissement pénitentiaire situé hors du département.
Selon les premiers éléments de l’information judiciaire, l’homme aurait abusé, à son domicile, d’un garçonnet de huit ans – l’ami de son propre fils, qu’il hébergeait à l’occasion. Interpellé après le signalement de la victime, le suspect a reconnu les faits lors de sa garde à vue. La qualification retenue – viol et agression sexuelle – reflète la gravité des actes reprochés ; la minorité de la victime constitue une circonstance aggravante automatique.
Dossier transféré à Rennes pour garantir l’impartialité
Eu égard à la qualité de fonctionnaire de police du mis en cause, le parquet a rapidement transféré l’affaire hors du département. Elle est désormais entre les mains d’un juge d’instruction rennais, chargé de vérifier l’ensemble des circonstances et de mesurer la possible existence d’autres victimes. La détention provisoire, décidée dès le déferrement, vise à empêcher toute pression sur l’entourage de l’enfant et à protéger le suspect lui-même d’éventuelles représailles en milieu carcéral.
Avant d’intégrer le service local de police judiciaire, l’homme avait été affecté à la brigade de protection de la famille, unité chargée justement d’enquêter sur les violences intrafamiliales et les infractions sexuelles visant des mineurs. Plus troublant encore, il avait récemment sollicité un transfert vers la brigade des mineurs. Sa hiérarchie lui avait opposé un refus après qu’une collègue eut signalé un « geste indélicat ». Une sanction interne l’avait renvoyé dans un autre groupe d’enquête, sans que des poursuites pénales ne soient alors engagées.
L’instruction va désormais s’attacher à retracer le parcours complet du suspect – tant professionnel que privé – afin de déterminer si d’autres enfants ont pu croiser sa route. Une expertise psychologique de la victime et du mis en examen a été ordonnée. Le juge devrait également examiner le contenu des supports numériques saisis lors de la perquisition au domicile du policier.
Pour l’heure, une seule victime est formellement identifiée. Aucune charge ne vise d’autres personnes. La présomption d’innocence demeure ; toutefois, compte tenu des aveux partiels, le calendrier de la procédure pourrait être rapide. Si les faits sont confirmés, l’ancien brigadier encourt vingt ans de réclusion criminelle.
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