À l’occasion de la Journée des chrétiens d’Orient, célébrée cette année le 25 mai 2025, un message fort et clair résonne depuis les rives du Tigre jusqu’aux clochers d’Europe : les chrétiens d’Orient ne sont pas une relique du passé, mais une voix vivante, indispensable et prophétique au cœur d’un monde en crise.
Une Journée de prière et de communion entre Orient et Occident
Instaurée par L’Œuvre d’Orient, cette journée du 6e dimanche de Pâques est bien plus qu’un moment symbolique. C’est un pont spirituel entre les chrétiens d’Europe et ceux du Moyen-Orient, un temps de prière mutuelle et de fraternité universelle. « Peu importe le nombre, c’est la mission qui compte », rappelle Mgr Pascal Gollnisch, en soulignant que les Églises orientales portent un témoignage de foi enraciné dans la souffrance mais habité d’espérance.
Cette année, la messe centrale sera célébrée à Notre-Dame de Paris, en présence du patriarche chaldéen Raphaël Sako. Huit icônes, bénies pour l’occasion, orneront une chapelle dédiée aux chrétiens d’Orient au sein même de la cathédrale. Un geste fort, à la fois liturgique et politique, dans une époque où la mémoire des chrétiens d’Orient s’efface trop souvent du récit médiatique dominant.
Des foyers de résistance spirituelle dans des régions en feu
Dans un monde secoué par les conflits et les déracinements, les chrétiens d’Orient incarnent une foi incarnée, enracinée dans la terre et dans le service. Qu’il s’agisse de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, qui maintient la paix au prix du sang dans les zones de guerre ; des Arméniens du Haut-Karabagh, jetés sur les routes dans le silence assourdissant des chancelleries européennes ; ou des chrétiens d’Éthiopie et d’Érythrée, oubliés dans les marges de l’actualité, leur présence est une lumière fragile mais tenace.
Partout, ils paient le prix fort pour être restés fidèles à leur terre, à leur culture et à l’Évangile. Ils sont les derniers témoins d’un christianisme de proximité, de dialogue, de cohabitation — souvent imposée dans la douleur — mais toujours porteuse d’un idéal de paix fondé sur la vérité et la justice.
La voix confisquée de la Terre Sainte
En Terre Sainte, la situation humanitaire catastrophique et l’escalade des violences ne laissent pas les chrétiens muets. Fidèles à leur vocation de médiateurs, ils ont condamné d’une seule voix les crimes du 7 octobre comme les bombardements aveugles sur Gaza, les fermetures d’écoles chrétiennes et les humiliations quotidiennes infligées à la population palestinienne. « On ne bombarde pas un hôpital, une école ou un lieu de culte », rappelle une voix d’Église qui peine à se faire entendre dans une époque de censure et d’indignation sélective.
La Journée des chrétiens d’Orient pose aussi la question du développement d’une doctrine sociale chrétienne spécifique à l’Orient. Comment vivre l’Évangile dans des sociétés à majorité musulmane, dans des États confessionnels, ou dans des contextes marqués par l’autoritarisme et l’instabilité ? Comment articuler liberté religieuse, droits de la femme, statut du mariage, justice sociale avec la tradition chrétienne orientale ?
L’Œuvre d’Orient insiste sur la nécessité d’un travail théologique et pastoral profond pour que l’universalité de l’Église ne soit pas une uniformisation, mais une unité dans la diversité, comme l’avait déjà affirmé le pape Léon XIII en 1894 dans Orientalium dignitas.
Le rôle du pape Léon XIV : entre continuité et espérance
Le nouveau pape, Léon XIV, dans ses premiers messages, a déjà mis l’accent sur la paix, le dialogue et la vérité. Il hérite du patient travail du pape François en faveur des Églises orientales et devra sans doute relever plusieurs défis : clarification administrative et financière des structures locales, implication accrue dans le dialogue islamo-chrétien, et affirmation de la voix des minorités chrétiennes dans les pays où elles sont menacées.
Un déplacement au Liban, en Syrie, ou en Turquie serait un geste fort de son pontificat. Car la présence du pape sur ces terres est attendue comme un signe de solidarité envers ceux qui tiennent, malgré tout, le flambeau de la foi.
En cette Journée des chrétiens d’Orient, il ne s’agit pas seulement de se souvenir. Il s’agit de prendre parti pour ceux qui résistent. Pas par les armes, mais par l’éducation, la prière, l’engagement culturel et spirituel. Ces chrétiens ne demandent pas la charité, mais notre fidélité fraternelle.
Tandis que l’Europe semble perdre le sens de ses racines, eux rappellent ce que signifie vraiment croire, endurer, espérer. Leur survie est un miroir tendu à notre propre avenir spirituel. Soutenir les chrétiens d’Orient, c’est défendre une présence vivante et prophétique au cœur des fractures du monde. C’est refuser qu’ils deviennent les oubliés de l’Histoire.
Informations et soutien : www.oeuvre-orient.fr
Prochaine Journée : 25 mai 2025, messe à Notre-Dame de Paris, événements dans toute l’Europe.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Une réponse à “Les chrétiens d’Orient, piliers silencieux et prophètes d’espérance : une Journée pour ne pas les oublier”
Tout cela est très bien et nous aimons faire des dons mais il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ainsi l’an passé un courrier présenté par Charles de Mauvais Mousseux directeur et Charles de Basse Piquette responsable des Dons nous incitaient à verser notre obole pour acheter des jouets. Je me suis autorisé à demander à ces charlots s’ils étaient répertoriés dans un Nobiliaire! Depuis plus de sollicitations.