Alors que la Cour suprême britannique a récemment tranché en faveur d’une définition claire et biologique du mot « femme« , un front d’activistes et de responsables politiques s’active en coulisses pour ralentir, voire saboter, l’application de cette décision. Une bataille sémantique qui révèle l’ampleur du conflit idéologique autour du sexe biologique et des droits des femmes au Royaume-Uni.
Une décision juridique limpide… mais contestée dans les faits
En avril dernier, la plus haute juridiction britannique a rappelé une vérité que beaucoup redoutent désormais d’affirmer : une femme est une personne de sexe féminin. Une évidence biologique devenue, dans le climat militant actuel, un sujet de controverse. Cette décision de la Cour suprême implique notamment que les espaces non mixtes (vestiaires, services de soins, compétitions sportives, etc.) doivent être respectés et protégés.
La présidente de la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme (EHRC), la baronne Falkner, a immédiatement souligné que ce jugement est applicable sans délai. Elle en a déduit que les administrations, entreprises et organisations doivent désormais s’y conformer. Mais ses propos ont déclenché une levée de boucliers.
Les militants trans à la manœuvre pour différer l’application
Selon plusieurs sources relayées par la presse britannique, des responsables politiques, notamment du Parti travailliste, chercheraient à différer la publication des futures directives officielles censées traduire cette jurisprudence. L’objectif ? Attendre le départ de Falkner, prévu pour novembre, et permettre à une nouvelle présidence plus alignée idéologiquement de diluer le contenu.
Un député travailliste, cité anonymement par The Guardian, dénonce la position de la baronne Falkner, jugée « non neutre », et suggère que l’équipe de Keir Starmer, probable futur Premier ministre, refuserait de valider toute directive tant que toutes les « voix » ne seraient pas représentées. Traduction : tant que les revendications transactivistes ne sont pas garanties.
Face à ces manœuvres, plusieurs figures et groupes féminins ont dénoncé une tentative politique de revenir sur les droits des femmes. L’ancienne nageuse olympique Sharron Davies a fustigé « un sabotage délibéré des espaces réservés aux femmes ».
Le groupe Conservatives for Women a rappelé que la loi est désormais sans ambiguïté : les hommes ne sont pas des femmes, et ne doivent pas avoir accès aux lieux réservés aux femmes. Pour Helen Joyce, de l’association Sex Matters, ceux qui prétendent que la décision serait floue ou nécessiterait des clarifications ne cherchent qu’à semer le doute pour retarder son application.
Un enjeu symbolique dans la guerre du langage
Au-delà de l’aspect juridique, l’affaire illustre une fois encore la guerre culturelle à l’œuvre dans les démocraties occidentales : celle du langage. La définition même du mot « femme » devient un champ de bataille. Les militants trans veulent imposer leur conception subjective de l’identité, au mépris de la réalité biologique et des droits des femmes à la sécurité, à l’intimité et à la reconnaissance.
Le jugement de la Cour suprême est pourtant clair. Mais ce qui se joue, c’est la capacité ou non d’un État à faire respecter une décision de justice face à une idéologie militante bien implantée dans les médias, les partis et les institutions.
L’EHRC assure que des directives officielles seront tout de même publiées en juillet. Reste à voir dans quel esprit. Le Royaume-Uni se trouve aujourd’hui à un tournant. Soit il réaffirme que le droit repose sur la réalité, soit il cède à la pression de l’activisme. En France aussi, cette bataille commence à poindre. Mieux vaut en tirer les leçons tant qu’il est encore temps.
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