Leishmaniose du chien : une menace en progression en France

La leishmaniose canine, maladie parasitaire longtemps cantonnée aux régions méridionales de la France, progresse désormais vers le nord du territoire, suscitant l’inquiétude des vétérinaires et des propriétaires d’animaux. Cette affection grave, potentiellement mortelle, est causée par un parasite du genre Leishmania, transmis principalement par un petit insecte méconnu du grand public : le phlébotome.

Une maladie parasitaire aux multiples visages

La leishmaniose se transmet par la piqûre d’un phlébotome infecté, un insecte hématophage cousin du moustique, actif surtout dans les environnements chauds et humides. Une fois dans l’organisme du chien, le parasite s’attaque aux cellules immunitaires, provoquant une infection pouvant rester longtemps silencieuse, ou au contraire, évoluer en une forme chronique grave.

Si le chien est l’espèce la plus fréquemment touchée, d’autres mammifères – dont l’homme – peuvent également être infectés par certaines espèces du parasite, comme Leishmania infantum. La leishmaniose est donc aussi une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible de l’animal à l’homme.

Une extension géographique préoccupante

En France, l’incidence varie entre 1 et 10 cas pour 1 000 chiens, mais les chiffres tendent à grimper. Le réchauffement climatique, en modifiant les conditions écologiques, favorise la remontée progressive du phlébotome vers des zones jusque-là épargnées, notamment en Bretagne, où des cas importés pourraient à terme précéder des implantations locales du vecteur.

Quels sont les signes chez l’animal ?

Dans de nombreux cas, la leishmaniose reste asymptomatique pendant des mois, voire des années. Mais lorsque la maladie se manifeste, elle peut prendre des formes très variées, allant de simples troubles cutanés à des atteintes viscérales sévères. Parmi les symptômes les plus fréquents :

  • Amaigrissement rapide
  • Fatigue inhabituelle
  • Fièvre intermittente
  • Problèmes digestifs ou urinaires
  • Altérations cutanées : perte de poils, squames, croûtes, ulcères
  • Épaississement anormal de la truffe et des coussinets

Ces signes doivent alerter tout propriétaire attentif, surtout si l’animal a séjourné dans une zone à risque (régions méditerranéennes ou pays du Sud).

Un traitement possible, mais pas toujours curatif

Le traitement de la leishmaniose repose généralement sur une bithérapie, combinant un antiparasitaire (l’antimoniate de méglumine) et un modulateur immunitaire (l’allopurinol). D’autres médicaments peuvent être ajoutés pour limiter les complications : corticoïdes, protecteurs rénaux et hépatiques, antibiotiques, etc.

Mais cette prise en charge reste contraignante, coûteuse, et n’élimine pas toujours totalement le parasite. Des rechutes sont possibles, et la guérison définitive n’est jamais garantie. La prévention demeure donc la meilleure arme.

Des colliers insectifuges, des répulsifs en pipette, ou encore la vaccination (disponible dans certains cas) peuvent réduire le risque d’infection. Éviter les sorties nocturnes durant les saisons chaudes, et privilégier des lieux bien ventilés et peu humides, contribue aussi à éloigner les phlébotomes.

Alors que le chien est souvent considéré comme un membre de la famille, cette maladie rappelle que sa santé passe aussi par une vigilance accrue face aux risques parasitaires, y compris dans nos régions plus tempérées.

 

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Une réponse à “Leishmaniose du chien : une menace en progression en France”

  1. Alexandre dit :

    La leishmaniose est en effet une terrible et horrible maladie, quasiment incurable et le traitement d’un chien atteint n’assure aucune garantie de guérison. En plus, le traitement est à vie, avec des piqûres régulières et des prises de sang échelonnées. Une vraie ruine financière !
    Les colliers antiparasitaires sont efficaces si les zones ne sont pas infectées de phlébotomes. Conseil: ne pas laisser des bacs d’eau stagnante dans le jardin où les larves de phlébotomes vont se développer.
    Et surtout équiper son chien d’un collier adapté car tous les colliers ne protègent pas contre les phlébotomes mais seulement contre les puces et les tiques. Une bonne marque de collier (que je ne nommerai pas) protège contre les 3 indésirables. Un truc simple et assez efficace comme repoussoir: planter dans le jardin 1 ou 2 verveines citronnelles. Ce petit arbuste une fois adulte peut atteindre 1.80 à 2 mètres de haut. En plus, les feuilles récoltées et séchées procurent de bonnes tisanes excellentes pour la santé.
    Surtout pensez au collier. C’est indispensable pour nos amis.
    Alexandre, chasseur de bécasses et petits gibiers

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