« Si les Ricains n’étaient pas là, vous seriez tous en Germanie » chantait le brave et très naif Sardou avec la conviction molle de ceux qui ont appris l’Histoire sur les genoux de Hollywood. Mais la réalité, elle, ne se chante pas : elle hurle, elle saigne, elle fume sous les décombres. Et cette réalité est brutale : si les Ricains n’étaient pas là, peut-être, oui peut-être, que le monde irait mieux. Bien mieux.
Car derrière les oripeaux du libérateur au grand cœur, derrière le chewing-gum, les parachutes et le Coca-Cola, il y a le canon, le napalm, le drone et le dollar. Il y a l’empire. Depuis plus d’un siècle, les États-Unis ne libèrent pas les peuples : ils les écrasent, les asservissent, les décervellent, les consument, au nom d’une mission pseudo-divine et d’un messianisme grotesque : celui de la démocratie mondiale à la sauce McDonald’s.
De l’extermination à l’hégémonie
Tout commence, bien sûr, avec le premier génocide fondateur : celui des peuples amérindiens. Massacrés, affamés, déportés, ces peuples ont vu leur continent transformé en parc d’attractions pour spéculateurs et cow-boys dégénérés. Puis ce furent le Vietnam, Hiroshima, Dresde, Hambourg, l’Irak, la Libye, la Syrie, la Serbie, l’Afghanistan, et aujourd’hui, l’Iran – frappée ce week-end par une attaque illégale, sans mandat, dans l’indifférence générale des bien-pensants qui hurlent à la « souveraineté violée » dès que le Kremlin éternue.
Toujours le même schéma : le Yankee arrive, bombarde, détruit, pille, impose son ordre, puis se retire, laissant derrière lui ruines, charniers et chaos. Tout cela au nom des « droits de l’homme » – les siens, pas les nôtres.
L’Europe à genoux, les élites en laisse
Mais le plus insupportable dans cette farce tragique, ce n’est pas tant que l’Amérique agisse comme un empire : c’est que les Européens la laissent faire. Pire : ils lui lèchent les bottes, lui déroulent le tapis rouge, l’invitent à dîner et lui confient les clés de leur propre maison.
N’avons-nous donc tiré aucune leçon ? En 1917, ils ont débarqué pour nous « sauver » de la paix que l’on s’apprêtait à signer. En 1944, ils ont débarqué pour mieux asservir l’Europe à leur modèle. Les bombardements anglo-américains ont rasé plus de villes françaises, italiennes et allemandes que le IIIe Reich n’en a jamais été capable. On les a appelés « libérateurs », mais ils ont apporté avec eux leur idéologie, leur économie de l’obsolescence, leur vulgarité, leur laideur.
Depuis, ils tiennent l’Europe en laisse, via l’OTAN, le dollar, et les GAFAM.
Donald le faucon
On croyait Donald Trump différent. On s’est totalement laissé berner, il faut le reconnaitre. Il parlait d’Amérique d’abord, de paix, de retraits militaires, de réalisme. On l’a pris pour un rétif à l’interventionnisme wilsonien. Las ! Voilà que le président que l’on croyait le moins belliqueux de l’histoire moderne des États-Unis vient de dévoiler son vrai visage : celui d’un faucon comme les autres. Ou alors celui d’une marionnette, qu’on actionne dans l’ombre entre deux tweets pseudo-populistes et une poignée de main avec Netanyahu.
L’attaque contre l’Iran, sans mandat, sans justification sérieuse concernant la sécurité de USA, sans retenue, prouve que même Trump n’échappe pas au virus impérial américain. Et pendant ce temps-là, nos ministres européens se taisent. Nos généraux hochent la tête. Nos journalistes applaudissent.
On nous a vendu l’« American Dream », mais c’était un cauchemar pour les peuples. Depuis 1945, le monde vit sous le joug de l’hégémonie américaine, non pas pour la paix, mais pour la domination. À chaque fois qu’un pays tente d’échapper à l’emprise de Washington, il est brisé. À chaque fois qu’un peuple se dresse, il est bombardé. Et quand il n’y a pas de guerre, il y a la déstabilisation, la subversion culturelle, les révolutions colorées, les ONG téléguidées.
Si les Ricains n’étaient pas là, aurions-nous eu un siècle de paix ? Peut-être pas. Mais aurions-nous eu un siècle d’indépendance ? Assurément.
Il est temps que l’Europe se débarrasse de son tuteur américain. Qu’elle rompe avec l’OTAN, qu’elle reprenne le contrôle de sa défense, de sa monnaie, de ses infrastructures stratégiques. Qu’elle renoue avec sa culture, son génie, son autonomie. Qu’elle cesse d’être un protectorat post-colonial, un marché captif, un champ de bataille par procuration.
Assez de servilité. Assez d’alignement. Assez d’aveuglement. L’Amérique n’est pas notre amie. Elle ne l’a jamais été. C’est un empire décadent, qui entraîne ses vassaux dans sa propre chute. Et si nous ne nous réveillons pas, nous tomberons avec lui.
Alors oui, Michel Sardou : si les Ricains n’étaient pas là… peut-être que l’Europe serait restée européenne. Peut-être que l’Orient ne serait pas en flammes. Peut-être que les peuples vivraient encore sur leurs terres. Peut-être que l’homme blanc ne serait pas en train de disparaître sous les ruines du mondialisme. Peut-être, enfin, que nous aurions la paix.
Julien Dir
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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14 réponses à “Indiens d’Amérique, Hiroshima, Dresde, Serbie, Vietnam, Libye, Afghanistan, Irak, Iran, etc, etc…« Si les Ricains n’étaient pas là…» [L’Agora]”
La gangrène américaine est tellement multiple, que ses différentes composantes se dévorent entre elles. Leur appétit Gargantuesque fait qu’il n’y aura pas de place pour toutes, pourvu qu’elles en crèvent. +La france est morte, l’europe n’a été créée que pour servir leur avidité, sa chute était prévue au départ.
La Bretagne peut s’en sortir, la Bretagne doit s’en sortir, elle a depuis le temps des mégalithes une composante qui fait sa force: la spiritualité.
Après le chaos, nous vaincrons, c’est écrit.
Que peut-on attendre d’un pays dont la figure de référence est un assassin (voyez la tâche de G. Washington dans cette page https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Coulon_de_Villiers)?
Que peut-on attendre d’un pays qui a signé plus de traités internationaux en 250 ans que la France et l’Angleterre ensemble en 1000 ans, et qui les a tous violés aussi vite qu’il les a signés (chacun des traités avec les peuples autochtones ont été violés, jusqu’à ce que ces peuples ne soient plus réduits comme vous le décrivez)?
Très bien vu.
Mais le gouvernement us représente t’il son peuple ? Même question que chez nous.
Merci à Breizh Info, il n’y a que sur ce média qu’il soit possible de lire des articles de cette teneur, sans craindre la censure.
Une nouvelle guerre « préventive » tout comme celle de l’Irak qui ne possédait nullement des « armes de destruction massive ». Mais dont les instigateurs se révèlent toujours les mêmes. Car cet acte de guerre contre l’Iran ne menaçait ni les intérêts américains, ni les intérêts européens. Or, nous n’avons aucune raison de prendre parti dans un tel conflit. Tout comme dans le conflit russo-ukrainien. Le seul conflit dont nous devons nous préoccuper est celui qui s’installe progressivement sur notre sol, avec l’assentiment de nos élites corrompues. Lesquelles prendront ipso facto l’avion pour Washington ou Sydney quand l’air deviendra irrespirable ! Et ceux qui peuvent se réclamer d’un autre pays. Ce qui n’est pas notre cas et qui ne le sera jamais !
L’Iran ferme le détroit d’Ormose.Le prix du pétrole (20 ./° de la production mondiale) augmente.Gérard Chevrier conseille de faire des réserves de carburant pour les voitures.
Le coeur du problème, c’est le dollar. On ne peut rien comprendre de ce qui se passe dans le monde, en Occident et de la politique américaine sans comprendre les enjeux qui gravitent autour de cette monnaie. La date clé et fondamentale, de l’effondrement en cours est le 15 août 1971 : à la faveur de la pause estivale, le président Richard Milhous Nixon met fin à la convertibilité du dollar en or. C’en est fini de l’étalon-or (ou argent) sur lequel s’est fixé la valeur des monnaies pendant deux millénaires. Cela a permis à l’État profond US d’agrandir de façon délirante sa fortune (sur une courte fenêtre de 20 ans). Et depuis 35 ans l’Occident (et le monde par les guerres US) en paie le prix. Le dollar est une monnaie de singe sur laquelle toute notre économie est indexée (dont le cours de l’euro). Si l’on a une focale nationaliste bretonne, pour que les Bretons ne se fassent pas dépouiller comme tout le monde, il n’y a que deux solutions : transformer son épargne en or (ou en argent) même s’il est tard pour le faire (certains experts envisagent une once à 6000€ voire 7000€ ! dans 4 ans) ou tenter d’investir dans l’immobilier (ce qui n’est pas une mince affaire qd on voit le prix de l’immobilier depuis la période covidique…). Bonne chance à tous.
Le Souvenir Chouan de Bretagne a déjà dénoncé plusieurs fois le cynisme des Américains dont la France, depuis Louis XVI, a payé le prix fort
https://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2022/05/28-mai-1754-de-la-felonie-des-colons-britanniques-au-cynisme-americain.html
Quelle vision caricaturale ! Bien entendu, à moi aussi il m’arrive de me demander si, au fond, je n’aurais pas préféré vivre en Germanie et apprendre l’histoire sur les genoux de Leni Riefenstahl plutôt que sur ceux de Hollywood. Mais l’histoire est ce qu’elle est et de grandes envolées moralisatrices contre le Grand Satan (ah ! pardon, non, ce n’est pas le terme que vous employez, mais c’est juste une question de vocabulaire, vous voyez l’idée) n’y changeront rien. Les Etats-Unis font comme toutes les grandes puissances humaines avant eux, ils mettent leur puissance au service de leurs valeurs, et réciproquement. C’est comme ça, et les tueurs de Néandertaliens que nous sommes n’ont pas à leur reprocher d’être des tueurs d’Indiens. Remarquez d’ailleurs que leurs « valeurs » sont pour l’essentiel venues d’Europe, ou au moins de Rome. Nous ne prenons pas le meilleur des Etats-Unis ? Ils n’ont pas pris le meilleur de l’Europe !
Alors, oui, certes, comme vous dites, « il est temps que l’Europe se débarrasse de son tuteur américain ». Mais, rassurez-vous, c’est en train de venir : une part croissante de sa population aspire à un autre tuteur avec une barbe et un turban. Il est aussi vain, nocif et dangereux de faire des Etats-Unis l’ennemi n°1 que d’en faire un modèle. L’Europe doit s’affirmer elle-même, et chacun de ses peuple doit s’affirmer lui-même, dans la conscience de tous les dangers qui les menacent, et comme dit Jakez GWILLOU un peu plus haut, la priorité devrait être « celui qui s’installe progressivement sur notre sol ».
Si les Ricains n’étaient pas venus en 44 la France -dont la Bretagne- aurait été libérée par l’armée soviétique et nous profiterions aujourd’hui encore du merveilleux système communiste dont la Corée du Nord et Cuba sont les modèles actuels de réussite. Je préfère le Coca Cola … et les Tesla électriques.
GR : Il faut lire les livres de De Villier sur la création de l’Europe et celui de Hongbing Song sur la guerre des monnaies pour comprendre que depuis la fin du XIX siècle ce sont les grandes banques d’affaires international , principalement US qui dirigent le monde , fomentent des guerres, des révolutions , de faux marché commun pour le bénéfice d’une poignée de famille dont les noms n’apparaissent jamais dans le Who’s Who des grandes fortunes.
Le véritable slogan des américain est belle est bien « america first » et non « make american great again »; ceci depuis la création de ce congloméra d’état sous forme d’ « Union des États d’Amérique (U.S.A) ».
Les pays européens ce sont lentement fait berner par les USA depuis cette époque là.
L’idéologie américaine est a rejeté.
Absolument d’accord avec M.DIR , comme très souvent (moins sur les sujets sociétaux il est vrai).
Accord sur le ton ( incisif), les mots ( nets) et bien sûr, les idées ( réjouissantes).
BRAVO, BRAVO, BRAVO !!!!!!!!!
faudra-t-il détruire les USA pour avoir enfin la paix dans le monde ??
faut arrêter les âneries ( l’âne symbole des démocrates ) . Mon copain Donald est mec génial, brutal, généreux et courageux . C’est un ami du peuple, un ennemi des juges corrompus et du deep state, l’antidote du wokisme . Alors quand en plus il balance son acier sur l’arsenal de la secte tuante et puante du vieux de la montagne, on va pas bouder notre plaisir !!!