Canicule ou pas, les couteaux sont de nouveau de sortie à Rennes. Dans la capitale de l’Ille-et-Vilaine, certains voyous ne prennent pas de vacances. Comme l’a rapporté le média local Rennes Infos Autrement le 9 août, un homme âgé de 21 ans a été blessé par arme blanche le même jour au niveau de la cuisse. Les faits se sont déroulés en milieu d’après-midi dans un logement du square Garibaldi, situé dans le quartier Cleunay.
La victime, prise en charge par les pompiers de Rennes, avait également reçu plusieurs coups au visage. Sur le plan judiciaire, une enquête confiée à la police a été ouverte pour tenter de faire la lumière sur cette affaire. Transporté à l’hôpital en urgence relative, l’homme blessé est resté silencieux sur les causes et les auteurs de son agression. Il a depuis quitté les services hospitaliers.
Auprès du média local Actu Rennes, Jean-Marie Blin, procureur de la République adjoint, a déclaré le 11 août qu’ « aucun auteur » n’avait pu être identifié à ce stade de l’enquête.
À Rennes, Cleunay n’est pas un quartier anodin puisqu’il traîne une sinistre réputation en raison du trafic de drogue qui s’y déroule depuis de nombreuses années.
Cleunay, bastion du crime à Rennes
Le coup de couteau du 9 août n’est qu’un nouvel épisode dans l’histoire criminelle de Cleunay, un quartier classé « prioritaire » par l’État et depuis longtemps considéré comme un point névralgique du narcotrafic rennais. Le 19 juillet dernier, un jeune homme de 20 ans a été mortellement poignardé rue Ferdinand-de-Lesseps. Selon le parquet, il serait « vraisemblablement lié à des activités de revente de stupéfiants ». Plusieurs témoins ont évoqué un règlement de comptes sur fond de rivalités dans le trafic, hypothèse privilégiée par les enquêteurs.
Le 17 novembre 2023, des coups de feu avaient été entendus dans le quartier. Quelques jours auparavant, dans la nuit du 8 au 9 novembre, un adolescent de 16 ans avait été blessé par balle aux jambes. Là encore, le parquet avait évoqué un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants.
Un quartier sous tension permanente
Ces faits ne sont pas isolés. En mars 2021, un individu de nationalité tchétchène avait été abattu dans le quartier. Trois mois plus tard, la municipalité avait fait installer des bâches autour de l’école maternelle et élémentaire du groupe scolaire Champion-de-Cicé afin que les enfants ne voient pas les trafiquants de drogue. Un symbole saisissant de la dégradation sécuritaire.
Aujourd’hui, Cleunay cumule règlements de comptes, coups de feu et agressions violentes. Les habitants dénoncent un sentiment d’abandon et réclament une reprise en main ferme du territoire par l’État. Mais tant que l’autorité reculera devant les trafiquants, ces poches de violence continueront de prospérer, transformant certains quartiers de Rennes en véritables zones de non-droit.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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