Centrale nucléaire à l’arrêt à Gravelines : 2025, l’été des méduses sur les côtes françaises ?

La paralysie de la centrale nucléaire de Gravelines par un arrivage massif de méduses, en plein cœur d’août, a donné le ton d’un été marqué par des épisodes spectaculaires. Pendant que les plages du Nord voyaient s’échouer des centaines de spécimens urticants, le littoral breton observait la situation avec vigilance.

Du Nord à la Bretagne, des situations contrastées

Le lundi 11 août, la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a dû arrêter quatre de ses réacteurs (2, 3, 4 et 6) en raison d’un afflux de méduses dans les systèmes de refroidissement. Les deux autres réacteurs, déjà en maintenance, ont conduit à un arrêt complet de la production pendant deux jours, avant un redémarrage progressif le 13 août. Selon Elvire Antajan, chercheuse à l’Ifremer citée par France 3 Normandie le 12 août : « Il est tout à fait normal d’avoir des méduses… c’est une mauvaise coïncidence entre la présence de méduses au large et un courant qui les a entraînées près du littoral ».

Sur les plages, les encadrants rappellent les gestes à adopter : racler délicatement les filaments avec du sable ou une carte rigide, rincer à l’eau de mer et se présenter au poste de secours, comme le préconisait Vincent Thery, chef de poste à Malo-les-Bains auprès de franceinfo il y a quelques jours.

En Bretagne, la situation est plus calme. Dans la baie de Bourgneuf, des méduses ont été observées par mer calme, mais sans caractère particulièrement dangereux, selon Ifremer Nantes, comme le rapportait Le Courrier du Pays de Retz le 14 août. Le littoral reste néanmoins exposé à des pics soudains lorsque vents et courants rabattent les organismes vers la côte.

Les physalies (galères portugaises, très urticantes et potentiellement dangereuses) ont ainsi été signalées début juillet dans le Trégor et avaient déjà provoqué la fermeture temporaire d’une plage à Ploemeur en 2024. Rappelons que la physalie n’est pas une méduse mais un siphonophore, colonie de polypes dotée de filaments pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres.

Pas de flambée générale documentée

La question d’une augmentation durable des méduses reste ouverte. « On n’a pas de suivi en France sur la présence des méduses sur notre littoral », soulignait Elvire Antajan, précisant : « En Normandie, je ne dirais pas qu’il y a plus de méduses qu’il y a dix ans. » Les scientifiques rappellent que dans certaines zones du globe, comme en Namibie, des hausses ont été documentées en lien avec la surpêche, mais aucune tendance nette ne se dégage en France faute de données continues.

Certaines espèces restent néanmoins à surveiller. La Pelagia noctiluca, de couleur violette, est considérée comme la plus urticante que l’on puisse voir en France, surtout en Méditerranée. Les physalies, elles, sont capables de provoquer des brûlures comparées à une électrocution et ont entraîné cet été encore plusieurs fermetures de plages dans le Sud-Ouest.

En 2025, le littoral breton n’a pas connu de prolifération massive comparable aux épisodes méditerranéens ou à la spectaculaire invasion du Nord. Les observations restent ponctuelles, souvent liées à des conditions météo et maritimes particulières. Même échouée, une méduse demeure urticante. Les autorités locales insistent donc sur la vigilance, en particulier lors des périodes de vents et courants orientés vers la côte. La Bretagne semble, pour l’instant, épargnée par une explosion générale des populations, mais reste exposée à des épisodes soudains, notamment avec les physalies, dont la dangerosité impose des fermetures préventives.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

2 réponses à “Centrale nucléaire à l’arrêt à Gravelines : 2025, l’été des méduses sur les côtes françaises ?”

  1. Dany dit :

    Les centrales n’ont pas de filtres
    Pour empêcher toute intrusion de corps étranger ??

  2. Pschitt dit :

    Les adversaires des énergies renouvelables insistent sur leur caractère intermittent (pas de production la nuit ou en l’absence de vent), alors que le nucléaire serait une énergie constante. On voit là que l’intermittence est tout aussi problématique avec le nucléaire. Les méduses sont anecdotiques, mais il y a aussi les arrêts provoqués par la température de la Loire, et aussi les arrêts pour entretien, pour rechargement de combustible, pour réparations… C’est la vie ! On est bien forcé de vivre avec l’intermittence.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Environnement

Surfrider lance un vote national pour élire « la plage préférée des Français »

Découvrir l'article

Environnement

Finistère. Surfrider alerte sur un lien entre baignade et pathologies estivales et réclame une étude de l’ARS Bretagne

Découvrir l'article

Environnement, Santé

Physalies. Les nouvelles terreurs des plages de l’Atlantique ?

Découvrir l'article

DOUARNENEZ, Environnement, LORIENT, ST-BRIEUC

Algues vertes : l’été toxique des plages bretonnes

Découvrir l'article

Tourisme

Top 2025 des plages de l’hexagone : la Bretagne triomphe selon les voyageurs

Découvrir l'article

Carnac, DINARD, Environnement, Pornic, Pornichet, ST-NAZAIRE

Pavillon Bleu : la Bretagne historique bien classée, mais un désert dans les Côtes d’Armor

Découvrir l'article

Tourisme

Omaha Beach, Calanques, Porquerolles : ces plages françaises qui cartonnent sur Instagram

Découvrir l'article

Immigration, Sociétal

Immigration illégale. L’État renonce à construire un barrage flottant anti-migrants dans le Nord

Découvrir l'article

DOUARNENEZ, Environnement, Santé, Sociétal

Baie de Douarnenez. Des plages fermées suite à d’importants échouages de méduses

Découvrir l'article

Santé, Sociétal

Santé. La puce de sable, un crustacé qui pique sur les plages ?

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky