Ce mardi 20 août, Mo Chara (Liam Og O Hannaidh de son vrai nom gaélique), l’un des chanteurs du groupe nord-irlandais Kneecap comparaît à Londres pour apologie du terrorisme après avoir hurlé « Vive le Hamas » et « Vive le Hezbollah » lors d’un concert dans la capitale britannique le 21 novembre 2024. Lors de ce concert, il s’était également couvert du drapeau du Hezbollah.
Trio nord-irlandais se définissant comme « Fenians » -républicain et nationaliste irlandais- et utilisant un mélange d’anglais et de gaélique, Kneecap est la nouvelle sensation musicale du moment, entre rap et esprit punk. Très engagé pour la Palestine, mais aussi pour le droit de prendre des drogues, de sa saoûler sans parler des questions sociétales, Kneecap est assez représentative d’une jeunesse occidentale mélangeant tout et son contraire.
Le soutien affirmé de Kneecap aux organisations islamistes palestiniennes ou libanaises a valu au groupe une suite d’interdiction de jouer dans différents pays européens ainsi qu’une belle polémique d’été en France a l’approche de leur passage à Rock en Seine, le 24 août prochain.
Malgré une attitude rebelle au final très convenue, Kneecap affiche un réel talent musical où l’auto-dérision côtoie l’énergie punk accentué par l’utilisation du gaélique et de l’argot anglais de Belfast.
Les deux chanteurs principaux manquent cependant de « street crédibility », Móglaí Bap, étant, par exemple, le fils d’artistes irlandais devenus militants de la langue (son père était Gearóid Ó Cairealláin, auteur, dramaturge et ancien président de Conradh na Gaeilge, sa mère était Aoife Ní Riain musicienne et journaliste bien connue à Belfast).
Cette origine bourgeoise intello, bien loin de l’esprit « hood » (voyou) et trafiquants de drogue des bas-fonds de Belfast jouant avec l’imagerie paramilitaire revendiquée par le groupe est d’ailleurs raillée par une partie du monde républicain irlandais.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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