La rentrée scolaire, autrefois synonyme de cartables flambant neufs et de retrouvailles, prend désormais des allures de casse-tête budgétaire pour de nombreux foyers. Une enquête nationale* réalisée auprès de 1 601 familles révèle une situation préoccupante : près de six parents sur dix (57 %) ont dû renoncer à certains achats de fournitures, tandis que d’autres envisagent des choix radicaux concernant la cantine et les activités extrascolaires.
Fournitures scolaires : le règne de la débrouille
Cette année, le neuf devient un luxe. Un quart des parents reconnaissent avoir dû se priver de plusieurs fournitures essentielles, quand 32 % ont renoncé à quelques achats. La seconde main et la récupération dominent : 92 % des familles déclarent recycler les affaires des années précédentes ou recourir à l’occasion.
Longtemps considérée comme un pilier de la vie scolaire, la cantine est désormais menacée par les arbitrages financiers : 29 % des parents envisagent de retirer leurs enfants de la cantine pour cuisiner eux-mêmes. Si les prix continuent de grimper, 37 % privilégieraient un repas préparé à la maison, 28 % réduiraient la fréquentation de la cantine, et seuls 34 % maintiendraient ce service malgré les coûts.
Les activités extrascolaires sacrifiées
Le sport, la musique et les loisirs sont devenus la variable d’ajustement des budgets familiaux. Un quart des parents (26 %) a déjà réduit ou supprimé ces activités, et une proportion équivalente se dit prête à les abandonner davantage si la situation financière s’aggrave. Pour beaucoup, ce sont les activités et la cantine qui passeraient en premier à la trappe, avant même les fournitures scolaires.
La rentrée se finance désormais parfois… à crédit. 28 % des familles ont eu recours à un prêt ou à un découvert pour couvrir les frais scolaires. Et au-delà de l’endettement, l’éducation empêche d’anticiper l’avenir : 69 % des parents affirment que les dépenses liées à leurs enfants les empêchent d’épargner.
Conséquence encore plus inquiétante : la question financière conditionne désormais les choix familiaux. 41 % des parents reconnaissent que le coût de l’éducation influence leur décision d’avoir un autre enfant. Pour 16 %, c’est même un frein déterminant. Autrement dit, la cherté de la vie scolaire ne menace pas seulement l’équilibre des foyers, elle pèse aussi sur l’avenir démographique du pays.
Alors que le gouvernement multiplie les annonces sur le « pouvoir d’achat », les chiffres de cette enquête révèlent une tout autre réalité : derrière les cartables et les fournitures, des millions de familles vivent la rentrée comme une épreuve financière, obligées de rogner sur la cantine, les loisirs, voire de s’endetter pour assurer l’essentiel.
*Méthodologie : Enquête réalisée par Yomoni auprès d’un échantillon représentatif de 1 601 familles résidant en France. Sondage effectué en ligne en août 2025 à partir du panel de répondants BuzzPress (27 500 personnes en France sondées électroniquement par email et sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn). Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.
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3 réponses à “Rentrée 2025 : fournitures, cantine, loisirs… les familles françaises étranglées par le coût de l’instruction”
Si plutôt de de verser de l argent qui sert a se payer la dernière télé ou le dernier téléphone , les versements étaient fait en bons d achat ciblés , ce problème serait résolu !
En plein délire!!! Les parents s’endettent pour payer les fournitures, la cantine etc…avec toutes les aides distribuées à tort et à travers! Les fournitures scolaires empêchent d’épargner…en plein délire! Ces familles-là n’épargnent pas! Ce n’est pas dans leurs gènes!
Bravo @GLEPO423177, vous avez mis le doigt sur (au moins) une partie du problème. J’ai séjourné 4 ans dans une toute petite ville de 3000 habitants à coté d’Orange qui assurait tous les ans les frais scolaires des enfants de la commune, sans distribuer des chèques mais des fournitures et rendant gratuites toutes les activités périscolaires. Si à petite échelle c’est possible, ça l’est aussi au niveau national, si on vire tous les bons à rien, bien entendu.