Et si la Bretagne reprenait en main son destin ? Cette série de tribunes explore, pas à pas, ce que pourrait être une Bretagne autonome : une terre enracinée dans son histoire, dotée d’institutions propres, libérée du carcan administratif parisien. Loin des utopies irréalistes, il s’agit ici de propositions concrètes : identité, organisation communale, fiscalité, langue, éducation, économie, sécurité. Une réflexion militante et ouverte sur ce que serait une Bretagne autonome, démocratique et décentralisée.
Nourrir d’abord les Bretons
L’autonomie n’a de sens que si le peuple peut manger à sa faim grâce à ses propres ressources. Or, la Bretagne – premier bassin agricole et agroalimentaire d’Europe – est aujourd’hui prisonnière d’un système productiviste pensé avant tout à Paris et à Bruxelles : produire pour exporter, importer ce que l’on pourrait fabriquer ici, dépendre de marchés mondialisés qui ne tiennent aucun compte des besoins locaux.
Dans une Bretagne autonome, la règle doit être simple : la priorité de l’agriculture est de nourrir la population bretonne. Les excédents pourront être exportés, mais jamais au détriment de la souveraineté alimentaire.
Il faut rompre avec la logique absurde où l’on exporte du lait en poudre en Chine, tout en important des légumes du Maroc. Une Bretagne autonome doit :
- diversifier sa production pour couvrir les besoins essentiels : céréales, légumes, fruits, viandes, poissons ;
- soutenir l’élevage et l’agriculture familiale contre la concentration industrielle ;
- valoriser la transformation locale (abattoirs, conserveries, fromageries, brasseries), afin que la richesse créée reste en Bretagne.
Ce recentrage n’exclut pas l’innovation, mais il doit être au service d’une écologie enracinée et pragmatique, pas d’un « greenwashing » bruxellois.
Un protectionnisme intelligent
La Bretagne ne doit pas se fermer sur elle-même, mais se protéger. Le principe est clair :
- liberté de commerce avec l’Europe : échanges privilégiés avec nos voisins proches, dans un cadre mutuellement bénéfique ;
- protectionnisme vis-à-vis du reste du monde : n’importer que ce que nous ne produisons pas (café, cacao, certaines matières premières) ;
- interdiction d’importer des produits agricoles ou alimentaires qui ne respectent pas nos normes écologiques et sociales.
Ainsi, on sort de la logique de dumping alimentaire qui tue nos paysans et détruit nos terres.
La détaxation de la proximité
L’autonomie fiscale permettrait d’instaurer un système révolutionnaire : plus un produit est local, moins il est taxé.
- Produit en Bretagne : détaxé au maximum, vendu à un prix attractif.
- Produit dans les régions voisines (Pays de Loire, Normandie, Irlande) : faible taxation.
- Produit à l’autre bout du monde : taxation maximale, afin de compenser l’empreinte écologique et sociale.
Ce système aurait un double effet : renforcer la consommation locale et rendre la production bretonne compétitive sans subventions massives.
Une agriculture écologique et cohérente
La Bretagne a payé un lourd tribut au productivisme agricole (algues vertes, pollution des nappes, souffrance animale). L’autonomie doit être l’occasion de mettre en place une écologie enracinée et cohérente :
- rotations des cultures adaptées au terroir ;
- réduction drastique des intrants chimiques ;
- préservation des haies, bocages et paysages ;
- revalorisation des circuits courts et des marchés communaux.
Il ne s’agit pas de décroissance punitive, mais de retrouver une logique naturelle : produire mieux pour nourrir d’abord son peuple.
Une Bretagne qui ne nourrit pas ses enfants n’est pas une Bretagne libre. Reprendre le contrôle de notre agriculture et de notre alimentation, c’est assurer notre survie, renforcer notre économie et rendre leur dignité à nos paysans.
En plaçant la souveraineté alimentaire au cœur du projet autonomiste, la Bretagne pourrait devenir un modèle européen : une terre qui nourrit d’abord les siens, protège ses producteurs, valorise la proximité et refuse de se soumettre au chaos de la mondialisation alimentaire.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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